Attention talent ! Tamino puise son inspiration dans plusieurs sources et s’apprête à sortir son premier EP le mois prochain. Mais surtout, il y a cette voix qui nous rappelle un certain Jeff Buckley…
Avec son premier single, Habibi, le jeune Belge d’origine égyptienne a frappé fort. Une interprétation habitée, une voix qui couvre plusieurs octaves et une sensibilité à fleur de peau marquent la captation live de ce titre. L’album est attendu avec impatience !
Jono McCleery balaye les époques et les genres pour nous offrir un album de reprises d’une incroyable cohérence. Quand à sa qualité d’interprétation, elle est juste stupéfiante.
Déjà habitué aux covers de haute volée avec ses versions revisitées de Black ou de Robert Wyatt, Jono McCleery franchit un nouveau palier avec cet album 100% reprises :
« C’est quelque chose que j’ai toujours voulu essayer, mais il était important que je sente une forte connexion avec les chansons. J’ai aussi réétudié toutes les reprises que j’ai jouées dans le passé, et trouvé que certaines étaient idéales pour ce projet – je jouais ces titres depuis tellement longtemps qu’ils semblaient déjà m’appartenir, en quelque sorte”.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jono n’a pas laissé l’ambition aux portes de son studio. Ce jeune virtuose de la six cordes a la réputation d’être l’un des fleurons de la jeune génération folk britannique. Et ce n’est pas Halo, sa belle reprise de Beyoncé qui va nous en dissuader :
Les cordes sont au service des chansons et en aucun cas n’alourdissent l’ensemble. L’effet de surprise est garanti quand Jono McCleery reprend Cocteau Twins version latino ou encore sur Old Man’s Back Again de Scott Walker (mais où est passée la ligne de basse ?). La voix de Jono n’est pas en reste : Il tient la dragée haute à Jeff Buckley sur Morning Theft. Finalement, il n’y aura qu’une petite incursion vers l’électro sur Ingenue, des Atoms For Peace.
#Grace
Jono McCleery – Seeds Of a Dandelion / Date de sortie : 26 janvier 2018 chez Counter Records / Ninja Tune
Tracklisting : 1. Gabriel (Roy Davis Jr) 2. Brand New Start (Paul Weller) 3. Know Who You Are At Every Age (Cocteau Twins) 4. Dinner At Eight (Rufus Wainwright) 5. Morning Theft (Jeff Buckley) 6. Ingenue (Atoms For Peace) 7. God Bless The Child (Billie Hollyday) 8. Halo (Beyoncé) 9. Old Man’s Back Again (Scott Walker) 10. Wild Is The Wind (Nina Simone) 11. Dream Letter (Tim Buckley) 12. La Ritournelle (Sébastien Tellier)
Voilà trente ans que l’album Mustt Mustt de Nusrat Fateh Ali Khan est sorti. Cela méritait bien une ré-édition en vinyle.
Le grand maître du Qawwali Nusrat Fateh Ali Khan a popularisé une musique initialement réservée à des initiés. Le Qawwali est une musique de dévotion de la branche soufi de l’islam. L’artiste et notamment son album Musst Musst ont permis à cette magnifique tradition ancestrale de transpirer au delà du monde musulman. Grace à sa rencontre avec Peter Gabriel, qui vient de créer label Real World en 1990, la musique lancinante et spirituelle du Pakistan a conquis de nouveaux territoires musicaux.
Nusrat a travaillé, a expérimenté avec le guitariste et producteur canadien Michael Brook afin de créer un album musique traditionelle qui n’en est pas un. Une des plus excitantes collaboration de tous les temps. Petit bonus, l’album contient le remix du titre « Musst Musst » par le Massive Attack des premiers jours.
“I made my own style, (…) We update Qawwali with the times.”
Musst Musst a été une révélation pour beaucoup d’artistes dont Jeff Buckley, qui le place à égalité avec Elvis. Nitin Sawhney a déclaré à l’égard de Nusrat qu’il était un pionnier qui prouva que l’émotion est le liant aveugle de toutes formes musicales. Musst Musst est le témoignage de ce grand talent. C’est un OVNI totalement inédit et encore inégalé; Une pièce unique et toujours contemporaine.. Un oeuvre totalement intemporelle.
Emel voit double sur son prochain disque. « The Tunis Diaries » combinant réenregistrements d’anciens morceaux avec reprises de pointures metallo-pop-rock.
Quand l’épidémie du coronavirus a frappé, Emel se trouvait dans sa famille à Tunis. Loin, très loin, de son foyer new-yorkais. Munie de fait du strict minimum pour faire de la musique, mais néanmoins galvanisée. Par ses racines, ses souvenirs.
« Quand le COVID-19 est arrivé, je rendais visite à ma famille à Tunis et je me suis retrouvée confinée dans la maison de mon enfance, où ma fille et moi étions venues fêter le 85ème anniversaire de mon père. J’étais séparée de mon mari, de mon groupe, de mes collaborateurs et de tout mon matériel de travail. Mais j’étais immergée dans un bain de nostalgie et de souvenirs, entourée par les fleurs sauvages qui poussaient, les oiseaux qui gazouillaient et le ciel bleu de ma ville natale. (…) Ces sentiments m’ont donné envie de créer et de retrouver ces vieux esprits qui ont hanté mes années de jeune chanteuse. »
Divisé en deux parties, « The Tunis Diaries » cristallise ce contexte particulier. Ainsi que le cheminement artistique qui en a découlé.
Tracklisting :
Day :
Holm
Ma Lkit
Fi Kolli Yawmen
Libertà
Princess Melancholy
Merrouh
Dhalem
Everywhere We Looked Was Burning
Sallem
Night :
Something In The Way (Nirvana)
The Man Who Sold The World (David Bowie)
Sabbath Bloody Sabbath (Black Sabbath)
Every You Every Me (Placebo)
One Of Us Cannot Be Wrong (Leonard Cohen)
Frühling in Paris (Rammstein)
Aerials (System Of A Down)
New Year’s Prayer (Jeff Buckley)
War Child (The Cranberries)
« Day » regroupe des chansons retravaillées mais également l’inédite « Holm ». Illustration idéale du minimalisme des conditions de composition. Comme de celles de réalisation du clip : Emel s’est filmée elle-même avec son téléphone. Un dépouillement qui n’apporte que plus de magnitude encore au résultat.
« Night », le second chapitre, révèle l’éclectisme musical dont fait preuve cette fervente militante Tunisienne. De Nirvana à Rammstein, en passant par Leonard Cohen, le spectre est large. Et à priori hautement maîtrisé. Tel qu’en témoigne cette superbe relecture de l’intemporelle « The Man Who Sold The World » de David Bowie.
#JournalDUneCitoyenneDuMonde
Emel – The Tunis Diaries / Date de sortie : 23 octobre 2020 chez Partisan Records.
La grande Courtney Barnett nous a donc accordé une interview « Playlist Intime » lors du festival This Is Not A Love Song à Nîmes. J’en connais qui vont être jaloux…
MusiK Please : Quel est le dernier morceau que tu viens tout juste d’écouter ?
Courtney Barnett : Huuum… je ne sais plus. Peut-être un titre de Stephen Malkmus que j’ai écouté hier ? Non, en fait c’est l’album de Big Thief. Je ne me rappelle plus des titres, donc choisis-en un qui te convient !
Une chanson qui te rappelle ton adolescence ?
Courtney:Probablement In Bloom de Nirvana : Nevermind est le premier CD que j’ai eu et à l’époque, je l’écoutais tous les jours.
Un titre qui te fait pleurer ?
Courtney:Je dirais Perfect Day de Lou Reed. C’est une chanson très émouvante, très forte, tant au niveau des paroles que de la musique.
Ta chanson préférée de Kurt Vile ?
Courtney:Alors, sans hésiter Peeping Tomboy, qui était sur son album « Smoke Ring For My Halo ». C’est vraiment une très bonne chanson.
La chanson que tu aurais aimé écrire ?
Courtney:Hallelujah de Leonard Cohen. Mais c’est la version de Jeff Buckley que je préfère. D’ailleurs, j’ai cru un bon moment qu’il en était l’auteur, je n’ai écouté la version de Leonard qu’il y a une dizaine d’année.
Une chanson pour s’endormir ?
Courtney:Je pense que je choisirais EUSAde Yann Tiersen, un album que j’aime beaucoup.
Un titre pour bien démarrer la journée ?
Alors, Typical Girls par The Slits, un groupe de filles vraiment extra.
Une chanson engagée ?
Courtney:Mmmmm… Strange Fruit par Nina Simone. Non, encore mieux : Mississippi Goddam, un très beau manifeste contre la ségrégation des noirs américains.
La chanson que tu as écrite dont tu es la plus fière ?
Courtney:Small Poppies qui est sur le premier album. Il y a beaucoup de passion, de sentiments derrière. C’est aussi la chanson que je préfère jouer en concert. D’ailleurs, je vais la jouer ce soir.
Un titre pour tes funérailles ?
Courtney:Edith Piaf : No Regrets (Non, je ne regrette rien !).
Le coup de cœur musical du moment ?
Courtney:J’aime beaucoup le dernier album de Cate Le Bon.
Et pour terminer, le premier titre australien qui te vient à l’esprit ?
Courtney:To Her Door par Paul Kelly. C’est un très grand songwriter, avec des paroles magnifiques.
Courtney Barnett – Tell me How You Really Feel / Disponible chez Marathon Artists/[PIAS].
Deux jours inédits de concert près de Dijon. Une première édition déjà portée par une programmation qui tient sacrément la route ! Pari réussi pour le Festival VYV Les Solidarités, avec environ 20 000 passionnés de musique.
Festival Report.
Vous ne connaissez pas (encore) le Festival VYV Les Solidarités ? C’est (presque) normal ! Puisque cette première édition implantée au Parc de la Combe à la Serpent a été décidée en quelques semaines seulement. Pourtant l’organisation est déjà bien rôdée autour d’une programmation rêveuse, plaisante et au goût de tous. Avec notamment Gaëtan Roussel, Orelsan, Hubert-Félix Thiéfaine, The Inspector Cluzo, Blue Orchids, Bigflo & Oli ou encore Dropkick Murphys… pour des sensations non-stop. Une réussite qui ne tient cependant pas au hasard : nouveau festival… oui et non ! Parti en fait du concept des expérimentées « Solidarités » organisées à Namur. Evénement avec la solidarité pour fil rouge, orchestré de main de maître par Pierre Clément, directeur du festival.
Petit retour sur notre programme Please aux petits oignons, avec les prestations de Clara Luciani, Charlie Winston et Charlotte Gainsbourg.
Clara Luciani : Les débuts d’une grande
Auréolée cette année d’une victoire de la musique, cette jeune artiste a beaucoup d’une grande. Regard perçant, étoile montante de la chanson française. Avec son album « Sainte-Victoire », inspiré par sa vie et dont elle est la compositrice. Clara partage avec son public, non sans avouer être sous le charme de Dijon, elle la Sudiste. Personne engagée et battante, mue par sa joie de vivre communicative.
Voix capiteuse, lucide sur « Drôle d’époque », captivante avec « Les fleurs » interprétées comme un hymne délicat. Nous embarquant sur « La baie » (reprise française de Metronomy) et finissant bien sûr par « La grenade ». Histoire d’immortaliser l’instant.
Charlie Winston : Le dandy survitaminé
Est-il nécessaire de présenter ce britannique fringuant, repéré par Peter Gabriel ? Chantant avec un faux-air de Jeff Buckley, s’offrant un bain de foule par son public du jour ??? La pluie ne gâchant rien à la fête, entre sourires et chansonnettes imparables. Alternant soli, guitare et coups d’éclats… so generous !
Le zénith arrive avec « Like A Hobo », conquérant le public avec son air dandy. Musique estivale fleurant la légèreté. Et puis cet art de chanter sur scène la solitude avec gaieté sur son titre emblématique « Hello Alone ».
Les chansons s’enchaînent, et oui c’est la fin. Mais nous voilà survitaminés, tout en douceur.
Il est temps de quitter la scène de La combe pour celle L’observatoire. Il est temps d’être emporté par Charlotte Gainsbourg…
Charlotte 100% Gainsbourg
Ouverture au piano avec « Such A Remarkable Day ». La part belle est donné au 5ème album, « Rest » ainsi qu’au dernier EP « Take 2 ».
Sur « Charlotte for ever », reprise par la seule voix de Charlotte, flottent la complicité, les intimes sensations. Celles entremêlées de la fille et son père. Comme pour mieux encore confirmer en live que sa musique est habitée par les proches parents disparus.
Alternant français et anglais de manière poétique, Charlotte nous emporte dans son univers. Empreint de pudeur et de naturel jusque dans les remerciements au public bourguignon. Et nous en redemanderons presque sans cesse. Et sans fin. Grande artiste, elle l’est également dans sa musique opalescente et si personnelle… Charlotte 100% Gainsbourg.
VYV les Solidarités et VYV cette première édition qui sans aucun doute ne sera pas la dernière… alors rendez-vous à l’année prochaine !
Thierry Jourdain résume avec précision la trop courte carrière d’Elliott Smith. Depuis son enfance malheureuse au Texas jusqu’à la triste issue que l’on connait.
Comme Jeff Buckley ou Nick Drake avant lui, Elliott Smith a finalement su transformer ses angoisses et son mal-être en des chansons mélancoliques, qui ont viré au sublime. En 150 pages, Thierry Jourdain parvient à synthétiser la carrière du grand Elliott Smith. Son livre nous aide également à comprendre ce qui a dicté ses choix tout au long de sa courte vie. Le récit chronologique convient ici parfaitement, car ce sont les éléments factuels qui sont privilégiés.
Egalement appréciées, les explications de texte des chansons, ainsi que les évolutions des paroles au fil du temps, preuve de son changement d’état d’esprit au début des années 2000. Can’t Make A Sound est vraiment un livre pour les fans et offre une bonne occasion de se replonger dans l’oeuvre parfaite du songwriter américain.
Thierry Jourdain – Elliott Smith Can’t Make A Sound / Disponible aux éditions Le mot et le reste
Anna Calvi jouit d’une réputation d’être survoltée sur scène, mais toute timide en interview. Après notre double rencontre à Paloma de Nîmes, nous pouvons vous le confirmer.
Musik Please : Il s’est écoulé cinq ans entre vos albums One Breath et Hunter, pouvez-vous nous dire pourquoi ?
Anna Calvi : Je voulais prendre mon temps pour trouver les bonnes chansons, celles qui pourraient s’accorder et que j’aurais vraiment envie de défendre. Donc j’ai vraiment pris mon temps pour les trouver.
Hunter semble être votre album le plus personnel, celui qui se rapproche le plus de votre vie personnelle, pouvez-vous nous en dire plus ?
J’imagine que plus on écrit de chansons, plus on a envie de se rapprocher de quelque chose de vrai, et je voulais vraiment écrire sur ce qui me semblait sincère et qui avait du sens à mes yeux. C’est ce que j’ai essayé de faire sur cet album.
Et pourquoi ne pas avoir écrit de la sorte auparavant ?
Et bien c’est un long processus ; j’ai toujours voulu faire ça, mais c’est une question de trouver les moyens de le faire, et apprendre à le faire.
Pourquoi avoir intitulé votre album « Hunter » (chasseur) ?
Le titre parle d’une femme qui est chasseur, au lieu d’être celle qui est chassée comme c’est souvent le cas dans notre culture. Ça parle d’elle, de la manière dont elle découvre le sens du plaisir, et simplement être l’héroïne de sa propre histoire, au lieu de ne faire que répondre à l’histoire de quelqu’un d’autre.
En écoutant vos paroles, je ne peux m’empêcher de penser à Sheila Take A Bow des Smiths. Est-ce que cela fait partie de vos influences ?
Et bien j’ai déjà assuré la première partie de Morrissey en tournée. J’aime vraiment beaucoup The Smiths, cependant, je ne dirais pas qu’ils aient eu une influence directe, non, pas vraiment. Mais j’aime beaucoup les paroles des Smiths, cette sorte de désespoir romantique, c’est très anglais. J’aime beaucoup.
Est-il vrai que vous ne vouliez pas chanter jusqu’à l’âge de 20 ans ?
C’est pas tellement que je ne voulais pas mais plutôt que je ne pouvais pas. Parce que ma voix quand je parle n’est pas très puissante, je pensais juste ne pas en être capable ; mais j’ai toujours pensé que ce serait formidable de pouvoir chanter.
C’était un manque de confiance en vous ?
Oui, probablement. C’est juste que ça ne m’avait même pas traversé l’esprit. Et effectivement, il m’a fallu des années de chant avant de pouvoir atteindre le niveau que j’ai aujourd’hui, j’ai dû beaucoup travailler.
Une des chansons semble sortir du lot sur Hunter, je pense à Swimming pool, est-ce que vous êtes d’accord avec ça ? Avec un côté assez aérien…
En effet pour cette chanson, je me suis en partie inspirée du peintre David Hockney. J’ai toujours trouvé que ses peintures de piscines étaient magnifiques. J’aime aussi cette idée utopique de l’amour, quand pour lui, il exprimait son amour pour les hommes, à une époque où il était encore clairement tabou de faire son coming out et de s’affirmer en tant qu’homosexuel. Et je trouve ça beau et définit tout en subtilité… je voulais vraiment écrire une chanson qui sonnerait à l’oreille comme ses peintures. Et il y a d’autres chansons sur l’album qui ont cette beauté tranquille, ce calme froid et aérien, comme There’s a way et Eden.
A propos de la chanson « Eden », elle me fait penser à « Song to the siren » de Tim Buckley. Est-ce-que la famille Buckley a une place à part dans votre cœur ?
C’est un joli compliment, merci. J’adore cette chanson. Jeff Buckley a été l’une de mes influences les plus importantes, sa voix était si libre, elle allait où elle voulait, il ne retenait rien, il prenait vraiment des risques, et aussi sa manière de jouer de la guitare était très jolie, avec ce son de réverb. Tout ça me parlait directement et m’allait droit au cœur, et j’ai tellement appris à force d’écouter ses albums.
Sur votre premier album, l’influence de Jeff Buckley était évidente, et maintenant, on a le sentiment qu’elle s’estompe…
Oui, effectivement, c’était mon premier album, et je pense qu’au fur et à mesure que tu avances, tu essaies de te trouver, et ne plus imiter les gens que tu aimes, même si la musique de Jeff sera toujours en moi, mais je n’essaie plus de le copier comme à mes débuts.
Maintenant, j’aimerais que l’on parle de votre playlist intime. Quelle est la toute dernière chanson que vous aillez écouté ?
Je crois que les tout derniers titres que j’ai écouté, c’était Jimmy Hendrix à Woodstock.
Votre chanson pour pleurer ?
La musique classique me fait pleurer et en particulier, les sonates pour violoncelle de Bach, c’est très beau et ça me fait toujours pleurer.
Votre chanson attachée à un souvenir d’enfance, ou à votre adolescence ?
Ce serait sûrement de la musique des années 50 parce que c’était ce que mon père écoutait, donc ce serait peut-être « Baby it’s you » des Shirelles.
Votre chanson pour faire l’amour ?
Peut-être une chanson de Lana Del Rey, n’importe laquelle de l’album « Lust for life ».
Quelle la chanson dont vous êtes la plus fière dans votre oeuvre ?
Comme j’essaie de faire de la musique qui crée une image, de la musique que vous pouvez vraiment voir, très visuelle, je pense que pour moi, la chanson « Swimming pool » est la plus accomplie, et j’en suis très fière.
Je sais que vous aimez bien faire des covers, quelle serait la prochaine chanson que vous aimeriez reprendre ?
Et bien je suis fan de Perfume Genious, alors, je pense que ce serait amusant de reprendre une de ses chansons. Il a une chanson qui s’appelle « Grid » que j’aime beaucoup.
Et pour terminer, votre chanson de film, votre bande son ?
Anna Calvi : « Taxidriver » est probablement ma bande son préférée.
Un grand merci à Jennifer pour sa réactivité et à Sarah pour la traduction.
Anna Calvi sera bien la sensation rock de cette rentrée 2018, et pas seulement au niveau féminin. Hunter nous présente une chanteuse plus attirante que jamais.
Courtney Barnett avait illuminé le premier semestre 2018, Anna Calvi devrait en faire de même lors du second. Nous l’avons compris dès la sortie de Don’t Beat The Girl Out Of My Boy, le premier single extrait de l’album, Hunter est une vraie déclaration queer et féministe, prônant la libération sexuelle.
Hunter est un disque à l’intensité maximum, à la passion toujours présente en filigrane, même lorsque qu’une chanson se présente dans son plus simple appareil (Away). Autre point fort, Anna sait y mettre ses points forts en veilleuse, pour le bien de ses chansons. Ainsi, ses guitares passent parfois au second plan et sa voix sait se faire lascive, alors qu’elle peut facilement monter dans les octaves.
Mais que les fans se rassurent, Anna sait toujours mordre avec sa guitare, comme sur Indies Or Paradise ou bien sur Wish. Pour sa part Swimming Pool sait se parer de cordes après son introduction Très Jeff Buckley. Mais la variété des chansons n’altère pas la cohésion de l’ensemble, assurée par le thème fort de l’album, évoqué plus haut.
#BeautéFatale
Retrouvez toutes les dates de concert de Anna Calvi en bas de cet article.
Anna Calvi – Hunter / Date de sortie : 31 août 2018 chez Domino Records.
Tracklisting :
1. As A Man
2. Hunter
3. Don’t Beat The Girl Out Of My Boy
4. Indies Or Paradise
5. Swimming Pool
6. Alpha
7. Chain
8. Wish
9. Away
10. Eden
En tournée en France, à partir du mois d’octobre 2018 :
L’aventure solo semble convenir à Sage depuis la mise en sommeil de Revolver, le groupe qui l’a révélé. Paint Myself, son deuxième album, est plus classique mais tout aussi réussi.
Exit les expérimentations électroniques de son premier album éponyme, Ambroise Willaume, alias Sage, revient à davantage de classicisme. Enregistré en quasi autarcie dans son studio porte-bonheur de Montmartre, c’est essentiellement au piano que se sont construites les superbes mélodies de Paint Myself. La preuve par deux avec Us Again, qui succède à Most Anything :
Si Ambroise s’était fait volé ses guitares avant d’enregistrer son premier album, il semble bien qu’il en ait racheté quelques-unes, à en croire des titres comme Left Behind, Juliette ou encore So Real (Non ce n’est pas une reprise de Jeff Buckley). Quelques réminiscences électro sont également présentes, particulièrement sur un titre comme Only Love. Bref, l’économie de moyen n’a pas empêché Sage de sortir un album à la fois brillant et varié et qui se termine par la belle ballade If I should fall.
1. Most Anything 2 . No One Sees You Crying 3. Any Other Time 4. Nothing Left Behind 5. So Real 6. Us Again 7. Only Love 8. One Way Ticket 9. All I Can Do 10. Juliette 11. If I should fall