Après son remarquable duo avec Miley Cyrus, Mark Ronson continue de transformer tout ce qu’il touche en or: Voici le clip de Late Night Feelings featuring Likke Li.
Voilà de quoi patienter encore un peu avant la sortie du dernier Mark Ronson« Late Night Feelings« , fin juin 2019 chez Columbia.
Dans la continuité du premier clip de son album « So Sad So Sexy », Lykke Li poursuit la frugalité vidéo. Réalisant elle-même celle du single « Deep End »… avec son iPhone !
Un dépouillement visuel qui prend à contre-pied la minutie toute particulière apportée à la production musicale.
#SongwriteuseBricoleuse
Tous les détails du disque « So Sad So Sexy » de Lykke Li sont à retrouver ici.
Lykke Li laissait sous-entendre une coloration pop pour son quatrième album. Des propos que confirment nettement les deux premiers extraits dévoilés par la surprenante songwriteuse suédoise.
Sa parenthèse peace and love fermée, Lykke reprend le fil de sa carrière solo. Avec un changement de cap au programme. Puisque au chavirant « I Never Learn » (chroniqué ici), semble voué un successeur d’un tout autre acabit.
A nouveau look, nouvelle dimension sonore. « Deep End » et « Hard Rain » révèlent ainsi une saveur pop assumée. Déroutante peut-être mais clairement réussie.
Particulièrement peaufinées, ces deux premières chansons ont respectivement été produites par Jeff Basher, Malay et T-Minus (« Deep End »). Ainsi que l’ex membre des Vampire Weekend, Rostam Batmanglij (« Hard Rain »). Sans compter le featuring avec le jeune rappeur américain Aminé sur le morceau « Two Nights ».
Si « I Never Learn » touchait par son intimité, « So Sad So Sexy » devrait lever le voile sur une autre facette de la personnalité de la chanteuse scandinave. De quoi amplement susciter l’envie d’en découvrir plus.
Tracklisting : 1. Hard Rain 2. Deep End 3 Two Nights (feat. Amine) 4. Last Piece 5. Jaguars In The Air 6. Sex Money Feelings Die 7. So Sad So Sexy 8. Better Alone 9. Bad Woman 10. Utopia
#SoHappySoImpatient
Lykke Li – So Sad So Sexy / Date de sortie : 8 juin 2018 chez LL Recordings.
Alors qu’elle a mis entre parenthèse sa carrière solo, Lykke Li forme un nouveau groupe prénommé Liv. Récemment publié, le premier extrait « Wings Of Love » fleure bon la grande époque des seventies.
Le collectif Liv compte différents artistes issus du label Ingrid dont la songwriteuse suédoise fait partie des membres fondateurs. En attendant d’en savoir plus, voici le clip du titre « Wings Of Love » réalisé par Lykke.
« J’ai trouvé la voix de rêve avec laquelle chanter. Préparez-vous. », annonçait Yoann Lemoine aka Woodkid il y a quelque temps via les réseaux sociaux.
La voix, c’est celle de Lykke Li et la collaboration a finalement abouti au titre « Never Let You Down » qui figurera sur la bande originale du second volet de Divergente (L’Insurrection), porté sur les écrans français le 18 mars.
Une bonne nouvelle donc, puisqu’il qu’il subsisterait un brin de douceur après l’apocalypse…
Si vous pensez que la gente féminine suédoise est exclusivement blonde et que l’attrait scandinave se résume au physique, prenez garde… Lykke Li risque de vous faire tomber de haut ! Certes, la demoiselle est charmante ! Mais après l’écoute de « I Never Learn », il est fort probable que ce soit vos oreilles qui aient du mal à s’en remettre…
Indice de satisfaction : 78 %
Lykke Li sort donc son troisième album en l’espace de 6 ans. En 2008, alors âgée de 22 printemps, la jeune prodige avait marqué les esprits avec « Youth Novels », fresque spontanée révélant sa voix douce et sucrée. Inégal sur la longueur mais doté de quelques titres aussi innovants qu’attachants, le disque apportait une fraîcheur bienvenue et prometteuse.
En 2011, c’est « Wounded Rhymes » qui voit le jour. Un titre évocateur d’une tonalité globalement marquée par le changement. Si le rythme s’avère toujours de mise, l’ambiance s’ancre dans une certaine gravité et devient plus pesante. A peine 3 années se sont écoulées depuis le premier opus et pourtant le « Love is the harmony/ desire is the key » que la belle susurrait de sa voix rêveuse sur le morceau introductif semble bien loin déjà. Lykke Li a vécu et grandi, son insouciance s’est émaillée : « Sadness is a blessing » chante-t-elle désormais. Mais ce que sa musique a perdu en candeur, elle l’a incontestablement gagné en cohérence et profondeur. Et d’ailleurs le succès suit. Explose même. Grâce à un titre, le fameux « I Follow Rivers ». Remixé par le DJ belge The Magician, le morceau va cartonner dans les boîtes du monde entier.
Inespérée, la reconnaissance investira même le septième art par l’apparition de la chanson dans deux bandes originales de film. Celle du viscéral « De rouille et d’os » de Jacques Audiard (version de l’album) puis celle de la dernière palme d’or de Cannes, le charnel et controversé « La vie d’Adèle » d’Abdellatif Kechiche (dans une version alternative). A noter enfin qu’une reprise remarquable des burnés et ô combien sympathiques belges de Triggerfinger occasionnera également un petit retentissement (mérité) dans la sphère rock.
2014, c’est avec la précision d’un métronome suédois, que Lykke Li dévoile « I Never Learn». Après cette déferlante glorieuse à peine digérée, on pouvait s’interroger sur la manière dont la jeune artiste allait aborder l’exercice périlleux du 3ème album. La réponse est simple : en restant authentique et en reprenant sa lancée là où elle l’avait stoppée. Ce nouvel opus s’inscrit dans une logique de continuité, sans intention commerciale particulière. Le succès n’a pas monté à la tête brune de la chanteuse qui, imperturbable, poursuit son investigation sur la vie et sur elle-même, de façon toute aussi humble et franche. Comme elle l’expliquait dans une interview donnée au Monde, ses disques « sont la chronique d’une femme explorant le désir, l’espoir, la honte, la colère, la culpabilité, la nostalgie ». De fait, c’est cette palette de sentiments, d’émotions, qui affleure sur « I Never Learn». La chanteuse s’est encore assagie. Elle a muri et le prouve dès les premières notes de l’album, sur le titre éponyme où sa voix est posée, l’orchestration fluide et soignée. Le travail de Björn
Yttling son fidèle comparse depuis « Youth Novels », producteur aux multiples facettes (Franz Ferdinand, Primal Scream…) et par ailleurs pilier du groupe « Peter Bjorn et John », n’est certainement pas étranger à cette retenue qui lui sied à merveille. Et si le tempo s’est ralentit, la magnitude de son interprétation s’est quant à elle déployée.
Lykke Li n’a plus besoin d’en faire beaucoup voire trop, péché mignon de ses débuts. La mélodie minimaliste et mélancolique du piano de « No Rest for the Wicked » suffit amplement pour mettre sa voix expressive et nuancée en exergue. C’est probablement dans l’épuré qu’elle se révèle la plus convaincante.
Succession de ballades, le disque ne s’enferme pas pour autant dans la redondance ni l’ennui. La jeune suédoise vit ses chansons, met de l’intensité et du cœur dans sa voix à laquelle l’instrumentation apporte une complémentarité souvent judicieuse. Sur « Gunshot », la voix et la batterie se jouent d’un écho limpide. Si la première est prépondérante, la seconde, de par ses touches impulsives et breakées, insuffle un dynamisme lumineux
A l’inverse, « Love Me Like I’m Not Made Of Stone » est porté intrinsèquement par la voix. Une voix mise en avant, sans aucun artifice et au travers de laquelle on perçoit toute la vulnérabilité et le désespoir douloureux de la chanteuse. D’une production très abrupte, le morceau surprend mais paradoxalement illustre au plus juste la vocation de l’album et l’état d’esprit avec lequel sa conceptrice l’a appréhendé. Lykke Li fait preuve d’une audacieuse introspection qu’elle livre sans détours avec l’auditeur (« There is a heart I cannot hide »). Elle le touche en lui véhiculant ses propres émotions.
Après un instant aussi poignant, la tension retombe et il faut le reconnaître, dans une certaine mesure le charme aussi. Les trois derniers morceaux sont certes de bonne facture mais plus convenus. A l’instar de « Heart of Steel » dont le refrain repris en chœur ne brille pas particulièrement par son originalité. L’écoute en demeure en outre plaisante, essentiellement grâce à la personnalité vocale de la demoiselle.
En 33 minutes et quelques 9 chansons, Lykke Li a confirmé une nouvelle fois et de fort belle manière qu’elle possédait élégance et talent. Mais avant tout, en évitant l’écueil de la facilité, en persévérant dans ses primes et intimes aspirations artistiques, elle a surtout prouvé qu’elle possédait la force d’un caractère bien trempé. Et à lire la raison quant à son choix du titre pour l’album : « L’artiste ne fait que chercher, il n’apprend pas », on se plait à croire que son leitmotiv n’est pas prêt de changer.
Que ceux qui se sont fait mal ne viennent pas se plaindre… on vous avait prévenus que vous tomberiez de haut !
Après son premier morceau typé seventies, Liv change d’époque mais pas d’état d’esprit. Le collectif emmené avec Lykke Li dévoile un « Dream Awake » planant dans des cieux plus électroniques.
Le premier titre de Liv, « Wings Of Love », est à (re)découvrir ici.
Vous aussi, vous trouvez l’univers musical de Rhye envoûtant et atypique ? Lisez donc notre interview de Mike Milosh – son mentor – au festival TINALS 2018, vous ne serez pas déçu !
MusiK Please : Après le concert de ce soir, je trouve ta musique beaucoup plus organique en live qu’en studio. Es-tu d’accord avec cela ?
Rhye :Peut-être que sur scène ma musique est plus organique car je n’utilise pas de parties préenregistrées. Tu sais, beaucoup de groupes le font et dans un sens, ils trichent. Je ne fais jamais cela, alors pour moi, chaque soir est un peu différent. Blood était un disque beaucoup plus organique également. En fait, j’étais assez frustré en réécoutant Woman, mon premier album. J’ai l’impression qu’il est trop… stérile. C’est pourquoi, sur celui-ci, j’ai joué de la batterie live, du piano. Il y a aussi Thomas Barlett qui en joue. On a fait de longues interprétations, en faisant peu de changements. Sur Blood, j’ai veillé à ne pas regarder trop souvent l’écran d’ordinateur. C’était vraiment comme un concert.
Pourquoi joues-tu de la batterie sur scène. Est-ce nécessaire ?
Rhye : Oui, j’aime quand deux batteries jouent ensemble. Et puis j’étais batteur de jazz à l’université. J’ai joué de la batterie avec beaucoup de gens. J’aime le son de deux caisses claires. C’est un grand kiff pour moi. Mais je n’en joue pas tant que cela sur scène.
Comment définirais-tu ta musique ?
Rhye : Si je devais la caractériser, je dirais qu’elle est honnête. C’est tout. Je n’écris que sur des expériences que j’ai vécues. Je n’essaye pas de me ranger dans une catégorie, je navigue parmi plusieurs genres. J’emprunte des choses au classique, au jazz, au R’n’B et motown… C’est pourquoi il est difficile de me ranger dans un courant musical.
Le processus créatif est-il plus facile maintenant que tu es le seul maître à bord ?
Rhye : Quand j’ai fait le premier disque, les gens pensaient que nous étions un duo, mais en fait Rhye était déjà mon projet personnel dès le premier album. C’est moi qui signais tous les contrats avec les labels. J’ai juste amené Robin à bord pour m’aider sur certains trucs. Mais il avait signé une transaction avec son autre projet, qui était exclusive, alors il n’avait pas le droit de travailler sur un second. Et, je ne sais pas, j’ai rencontré des tas de gens du monde entier avec qui j’aime collaborer. J’ai donc fait des chansons tout seul, et d’autres avec des amis. J’aime bien l’idée de travailler avec des personnes différentes de manière à ne jamais stagner. J’aime bien changer, ne pas être dogmatique.
Je trouve ta voix vraiment spéciale. Quels sont les chanteurs que tu apprécies le plus et est-ce que certains t’ont influencé ?
Rhye : Non, personne ne m’a influencé au niveau du chant. J’essaie de faire avec ma voix. Sinon, j’aime bien Björk, Nina Persson la chanteuse des Cardigans, Lykke Li ou encore Lana Del Rey. J’adore aussi la voix de Matt Berninger, le chanteur de The National. Mais dans tous les cas, je n’essaie de copier personne.
As-tu besoin de mélancolie pour composer tes chansons pour Rhye ?
Rhye : Je suis attiré par la musique slow tempo et qui sonne souvent triste. Et je trouve cela magnifique en fait. Mais je ne suis pas une personne mélancolique. je suis plutôt quelqu’un d’heureux. C’est juste que la musique qui me touche le plus est mélancolique. Je ne sais pas si cela vient de mon enfance, mais j’écoutais de la musique classique mélancolique car mon père était violoniste et écoutait cela. Ou alors c’est dans mes gènes, c’est difficile à analyser. Tout ce que je sais, c’est que je n’aime pas la musique « énervée », la musique négative.
Tu n’as pas dû trop apprécier John Maus alors, qui jouait juste avant toi ?
Rhye : Je l’ai écouté. C’était un peu trop fort pour moi. Je pense qu’ils sont bons, mais je ne jouerais pas cette musique pour moi. Elle ne fait pas… Je cherche quelque chose qui me fait ressentir autre chose.
Tu utilises beaucoup le mot sang (Blood), c’est même le titre de ton album et je me demandais quelle était ta relation avec ce mot ?
Rhye : Alors, il y a une partie de la réponse que je ne dirai jamais à personne… L’autre partie vient du fait que ce qui m’intéresse vraiment est quelque chose qui s’appelle l’épigénétique . Si l’album s’appelle « Blood », c’est parce que j’ai commencé à m’apercevoir que les choses que j’ai vécues dans ma vie sont très similaires à ce que mes ancêtres ont vécu avant moi. Ce qui m’intéressait aussi avec « Blood » parce que je suis très concerné par le cycle menstruel des femmes. Ça a l’air d’être spécial quand je le dis comme ça mais il y a une raison à cela. En plus, j’ai des ancêtres moldaves qui étaient connus parce qu’ils avaient bu le sang d’autres personnes. Alors, il y a plein de liens au sang.
Mais ce qui est encore plus important c’est qu’il nous apporte la vie. Et c’est, dans un sens la chose la plus belle, car il permet à l’oxygène d’arriver à nos muscles et à nos cerveaux de fonctionner. On peut aussi ressentir des choses dans le sang. Par exemple, mes tripes m’en disent beaucoup. Quand je voyage dans le monde, j’utilise toujours mon sang, mes instincts. Je peux sentir dans mes veines quand quelque chose me semble bon, quand quelque chose me semble mauvais. Je suis très connecté à tout cela.
Peut-on changer le cours de nos vies, de notre destinée ?
Je pense que c’est comme un lien bizarre. Il y a des choses que l’on peut souhaiter jusqu’à ce qu’elles existent. Par exemple, c’est moi qui ai cherché un contrat discographique quand je le voulais au début. J’avais comme destin une carrière comme je l’ai. Car quand tu es artiste ou musicien, tu as vraiment besoin d’imposer ta volonté et de dire « je crois que ce que je fais a de la valeur ». Parce qu’on peut gagner beaucoup plus d’argent dans beaucoup de métiers, tu sais. Tu peux travailler aussi dur, je dirais, dans l’immobilier et gagner beaucoup plus d’argent.
Alors, il faut que ça soit une passion. Et pour moi, ce qui me passionne c’est faire de la musique alors j’impose vraiment ma volonté sur mon manager et lui dis, « Hé, j’ai envie de faire ce truc. Je veux jouer avec cet orchestre symphonique. D’accord. Voyons comment on peut faire ». Ainsi, on y travaille en ce moment. Ça commence à marcher. On jouera peut-être avec la philharmonique de Los Angeles, environ cinq shows là-bas. Alors, il faut beaucoup de volonté et puis « comment y répondre ? »… C’est une question profonde.
Quelle est ta chanson préférée sur Blood et pourquoi ?
Rhye : Je pense que c’est « Song for You » parce que quand je l’ai faite, c’était à ce moment-là que j’ai su que le disque était terminé. C’est une chanson très positive et j’avais souvent les larmes aux yeux quand je la composais. Je n’étais pas triste mais j’avais plein d’émotions tu vois, c’était vraiment spécial. Je n’ai pas pu la jouer ce soir. Mais à la fin du show à Lyon, j’ai tout simplement chanté « Song for You » sans microphone et ça a fait que tout le public a chanté avec nous et c’était très fort. Mais ce soir, quand je regardais l’heure, et j’ai vu le temps passer, j’étais comme « ah, il faut que je finisse au bout d’une heure !» .
Pourquoi tous ces corps féminins sur tes pochettes ?
Alors pour Blood, c’est ma copine que j’ai prise en photo. On a travaillé là dessus pendant un an. C’est comme pour les chansons, il s’agit plutôt d’elle et moi et de nos expériences. J’aime la prendre en photo. Je fais de la photographie depuis que j’ai 20 ans. Alors je suppose que la forme féminine m’attire naturellement. Et il y a quelque chose de… Je ne sais pas comment l’expliquer autrement mais… Les images de Geneviève me ressemblent. On dirait qu’elles représentent une partie de moi, même si ce n’est pas moi. C’est juste un feeling.
L’amour est un thème musical pour toi ?
Rhye : En fait, j’ai beaucoup d’opinions là-dessus. Je ne pense pas qu’on puisse se débrouiller ni se défendre contre un monde assez cruel, sans l’amour des gens. Et ce feeling ne part jamais, ce désir de donner l’amour et de recevoir l’amour. C’est bien conçu, c’est comme câblé dans nos systèmes. Et je pense que c’est ça qui a vraiment permis aux êtres humains de dominer la Terre. C’est l’amour qui unit les familles et les gens. En plus, je pense qu’il est difficile de trouver l’amour. Et si l’on demande à la plupart des gens « qu’est-ce que le bonheur ? » En général la réponse ce n’est pas d’être riche, ce n’est pas, je ne sais pas, d’avoir le travail le plus intéressant. D’habitude c’est d’avoir des liens forts avec les gens.
Alors je pense que nous chantons beaucoup l’amour parce qu’il est en réalité très difficile à trouver. Et les gens ont besoin d’amour. Ils ont besoin d’être acceptés. Je pense que c’est chimique. On a besoin de l’amour parce qu’il libère de la dopamine dans notre cerveau et il nous calme.
Et j’ai aussi comme théorie que l’amour pourrait être un des liants de l’univers, comme un élément. Comme, il y a la terre, le vent, le feu, tous ces trucs… Les gens ne comprennent pas qu’il y a comme une importance pour l’amour qui te tire tout le long de la vie. Je veux dire, il y a 7 milliards de personnes sur la planète, alors qu’est-ce qui te motive ? D’habitude c’est chercher ou avoir des expériences avec une personne que tu aimes. Il y a en fait, une espèce de gravité bizarre qui te tire, tu sais ? Je pense que c’est ça l’étincelle créative qui rassemble les choses. Et à la fin, d’une expression de l’amour peut naître un être humain. Et c’est ça qui dit à tout l’univers comment se former. Ça c’était une réponse brève. Je pourrais en parler pendant 2 heures.
Rhye est-il lié au jazz ?
Rhye : Pas vraiment. J’ai assez rejeté le jazz. Je trouve que c’est un mouvement qui a eu lieu et qu’il est désormais fini. Et les gens qui rejouent cette musique en sont dehors. Ils n’avancent pas. Ils sont presque académiques. Et l’esprit du jazz est mort avec le mouvement. Quand je pense aux joueurs de jazz maintenant, c’est superficiel, ils ne jouent que des notes. Mais ils ne ressentent pas cette chose qui, tu sais, demeurait dans le jazz quand il était tellement puissant. Et j’aime les vieux disques de jazz. Et j’ai été aussi frustré avec le jazz parce que les chansons ne signifiaient rien pour moi. Il n’y avait pas de mots là-dedans qui me semblaient être vrais. Et le fait que des milliers de gens jouent les chansons des autres comme si elles étaient des standards, cela me semble être une approche académique de la musique.
Moi, ce qui m’intéresse beaucoup plus, est une approche mystique de la musique et quelque chose qui vient de l’intérieur. Composer et produire des chansons est bien plus mystique pour moi que la façon dont je regarde le jazz. Je vais me faire des ennemis en disant ça, mais je suis bien plus connecté avec la scène classique, puisque j’ai joué du violoncelle dès l’âge de 3 ans avec mon père. Je me sens beaucoup plus connecté aux structures mélodiques de la musique baroque, classique…
Les paroles sont absentes aussi dans la musique classique…
Rhye : Tu as raison. La musique classique… il y a quelque chose d’incroyable dans la musique classique—pas toute, mais la bonne, comme « Adagio pour cordes en sol mineur » par Albinoni— qui semble survoler les êtres humains. Elle est plus grande que les êtres humains. Il y a quelque chose dans ces compositions qui émeut mon âme d’une façon que j’en ai des frissons. J’ai éprouvé ça avec le jazz également. J’ai vu Ahmad Jamal jouer live et j’ai pu être dans les coulisses pour regarder Herbie Hancock et ça m’a donné des frissons à chaque fois. Ouah, je ne sais pas. La musique classique me sidère plus quand même. Quelque chose en suspension. J’sais pas.
Quel type de batterie utilises-tu en studio ?
Rhye : C’est une question technique. J’utilise un kit Ludwig de 1975 que j’ai acheté. Le son est incroyable. Et le studio que j’utilise à L.A. c’est l’ancien d’Earth, Wind, and Fire. Ils avaient créé une pièce pour la batterie qui est une des plus sympa. C’est en bois. Le son est très bon. Et je n’ai enregistré qu’avec 2 micros pour la batterie. Et j’ai fait tout passer dans des compresseurs très spécifiques. J’utilise ce truc qui s’appelle TG1 qui est le compresseur utilisé par les Beatles à Abbey Road. Et ce qui m’intéresse beaucoup est l’emplacement des micros et leur proximité avec la batterie. Et je veux avoir l’impression que c’est exactement ce que tu entends de la batterie. Alors je ne veux pas que cela fasse synthétique.
Ce qui m’intéresse beaucoup est comment nous ressentons la batterie. Si tu fermes les yeux et que tu tapes sur un tambour, tu peux sentir, il y a un arc de son qui fait comme ça. Et je place toujours le micro là où va l’arc de son. Il est difficile de le décrire jusqu’à ce que tu le fasses et que tu déplaces ton oreille. Là, tu peux commencer à sentir que le son arrive ici. Ça aussi c’est une réponse très technique.
Quel est le sentiment général que tu souhaites exprimer ?
Rhye : Le bois, la terre, la forêt, les animaux. Tous mes fûts sont faits de peau d’animaux, il n’y a ni plastique ni polyuréthane. Cela vient vraiment du monde naturel. Et, si tu as vraiment envie de t’y plonger, je pense que les tambours incarnent les polyrythmies qui construisent notre corps. Alors, ton cœur suit un rythme, tes poumons un autre plus lent. Les ondes de ton cerveau fluctuent entre les différents rythmes. La vitesse où tu bouges tes bras. Et les tambours incarnent tous les rythmes humains, je pense.
Et quand une chanson se pose vraiment bien, c’est quand les toms de batterie incarnent le tempo de ton cœur quand tu éprouves cette émotion. Alors si tu es excité sexuellement et que ton sang tape dans tes veines, si le rythme est du même tempo, c’est là où la chanson devient cohérente pour moi. Parce que ça correspond à ce que ton corps ferait. Et puis l’auditeur peut avoir le rapport avec. Je pourrais aussi parler de ça pendant une heure parce que j’ai beaucoup de choses à dire à ce sujet…
C’est super que tes concerts soient plus improvisés !
Rhye : Ouais. Ça change tous les soirs. Je n’ai pas envie de faire le même show sans cesse. Ce serait ennuyeux au bout d’un certain temps.
Un grand merci à Brigitte & Me pour la traduction de cette interview de Rhye !
Pour ce 20ème coin des reprises, focus sur Drake avec quatre reprises qui n’ont rien avoir avec l’univers de l’artiste.
Hotline Blingde Drake est sans doute LE tube hip hop radio friendly du début 2016. Le voici détourné par Dissident, jeune groupe français dont l’arrivée est imminente.
Même titre, Hotline Bling, mais re-dessiné non pas en rock cette fois, mais plutôt en house music par Disclosure. On aurait bien aimé un remix aussi please.
Enfin, avant le mastodonte Hotline Bling, il y a eu l’autre gros tube du rappeur, Hold On, We’re Going Home. Lykke Li le débarrasse de son coté funky et ça tourne quand même. Preuve d’une belle chanson.
Autre preuve que la chanson Hold On, We’re Going Home de Drake est bonne. Sa déclinaison rock par les Arctic Monkeys.
Avec Le journal d’un vampire en pyjama (le livre) et Vampire en pyjama (l’album), Mathias Malzieu et DIONYSOS content avec douceur et humour, une période terrifiante de leur parcours.
Pour moi, la découverte de Dionysos date de juillet 2004. Venue voir Muse sous les étoiles des arènes de Nîmes, je ne connaissais pas grand-chose de cette première partie. Si ! J’avais en tête une chanson rigolote sur John Mac Enroe ! Pas plus.
Voilà une première partie qui ne m’a pas fait languir la tête d’affiche. Quelle énergie ! Mathias Malzieu, un petit homme-orchestre roux, plongeant dans la foule et traversant en crawl la fosse, porté par un public surmotivé ! Babeth (Elisabeth Maistre), cette petite violoniste à la voix haut perché magique. Des musiciens qui manient une quantité phénoménale d‘instruments, en passant par la guitare, l’harmonica et le banjo ! Et un univers tellement drôle ! Et rock & roll !
Suite à la découverte de la musique de Dionysos, j’ai découvert les romans de Mathias Malzieu, des diptyques pour la plupart.
Mathias Malzieuest en fait un romancier-orchestre, bien aidé de ses acolytes depuis plus de 20 ans maintenant.
Quelques-uns de ces diptyques :
Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi (2005)suivi de l’album Monster in love (2005), Métamorphose en bord de ciel (2011) suivi de l’album Bird & Roll (2012). Et enfin, La Mécanique du cœur (roman et album, 2007), qui a donné lieu à un film d’animation produit par Luc BESSON, sorti en 2013. C’est à cette période qu’a été écrit Le journal d’un vampire en pyjama
En pleine période de promo, Mathias Malzieu découvre qu’il est atteint d’une maladie à la fois rare et grave, une aplasie médullaire. Cette maladie auto-immune exigera pendant une année des transfusions très régulières. Il vivra du sang des autres comme un vampire. Subissant prises de sang, ponctions, hospitalisations, passages en chambre stérile… sa créativité lui permettra de se mettre à distance de ces expériences terribles, et d’y trouver la force nécessaire pour lutter contre les appels de la sexy Dame Oclès, jusqu’au traitement. Son groupe le soutiendra en travaillant de l’extérieur sur l’album Vampire en pyjama
Mathias Malzieunous a habitués à parler de sa vraie vie dans ses romans. Mais cette fois, il ne l’a pas travesti comme à son habitude. Il est le personnage principal. Jamais dans la plainte, on retrouve dans ce diptyque la douceur, le sens de l’humour, l’amour des femmes et des plaisirs sensuels. La patte de l’auteur quoi!
De plus, quand on connait les autres travaux de Mathias Malzieu, on ne peut passer à côté de nombreuses coïncidences troublantes, comme des prémonitions. Et là, la magie opère encore plus !
Dans La mécanique du cœur, le personnage principal Jack survit grâce à une greffe du cœur. Dans Métamorphose en bord de ciel, le héros Tom « Hématome » Cloudman, finissait en chambre stérile. Ou encore, Dionysos est le nom d’un personnage mythologique qui est né 2 fois : comme Mathias Malzieu, guéri grâce à une greffe de cellules de cordon ombélical après destruction de sa propre moelle osseuse.
Je vous invite donc vivement à lire les livres avant d’écouter les albums. Et là, les morceaux prennent toute leur dimension.
L’album Vampire en pyjama est à mon avis un bon album, avec des morceaux aux sonorités diverses mais toujours dans la veine de Dionysos : univers Western, un peu de gothique à la Tim Burton… de l’harmonica et du violon bien sûr !
J’aime particulièrement la reprise western de l’excellentFollow Rivers de Lykke Li. J’ai été agréable surprise par certains morceaux pop électro comme Hospital Blues et Know your anemy. Et enfin, j’ai été ravie de retrouver l’univers que j’adore chez Dionysos avec Guerrier de porcelaine ou encore Skateboarding sous morphine. Bref, vous l’avez compris, je suis conquise par la douce dinguerie de VAMPIRE EN PYJAMA !
Indice de satisfaction : 75%.
Vampire en pyjamaest sorti le 29 janvier 2016 chez COLUMBIA/SONY RECORDS.
Dionysos tourne actuellement. Les dates sur http://www.dionyweb.com/