Les Pixies ont officialisé la sortie de leur nouvel album. « Beneath The Eyrie » paraîtra en septembre prochain tandis que le premier extrait est à découvrir dès maintenant.
Si Kim Deal a quitté le navire, Francis Black et sa bande poursuivent le cap. « Beneath The Eyrie » succède ainsi à « Head Carrier » (chronique détaillée ici) tandis que la bassiste Paz Lenchantin (A Perfect Circle, entre autres) conforte sa place au sein du groupe. Elle cosigne d’ailleurs avec Francis la composition de « On Graveyard Hill ». Single typé et plutôt réussi, ce qui fait bien plaisir au vu des dernières productions quelque peu aléatoires.
A noter que l’opus sera disponible sous multiples formats : CD, cassette, vinyle et coffret double vinyle.
Tracklisting :
In The Arms Of Mrs Mark Of Cain
On Graveyard Hill
Catfish Kate
This Is My Fate
Ready For Love
Silver Bullet
Long Rider
Los Surfers Muertos
St. Nazaire
Bird Of Prey
Daniel Boone
Death Horizon
Pixies – Beneath The Eyrie / Date de sortie : 13 septembre 2019 chez BMG.
En attendant leur concert au Zénith de Paris le 23 novembre, jetez donc une oreille à la nouvelle vidéo des Pixies, Classic Masher.
C’est Paz Lenchantin qui a réalisé le clip de ClassicMasher, dernier single en date de Head Carrier. Enfin, le clip a été tourné à Los Angeles et met en scène Mario Merdirossian (le père de Paz).
Véritable référence des années 90, le groupe Pixies ne faisait pas la une des JT lorsqu’ils étaient alors à l’avant garde d’un rock.. différent. Avec Head Carrier, le groupe marque un retour en fanfare.. mais un retour réussi.
Armés d’une nouvelle bassiste (Paz Lenchantain qui à notamment joué dans A Perfect Circle), Black Francis, Joey Santiago et David Lovering sont de retour avec Head Carrier, à la fois successeur d’Indie Cindy (2014) et suite presque logique de là où le groupe s’est arrêté dans les années 90.
Les Pixies démarrent cet album sur le titre éponyme Head Carrier, suivi de Classic Masher. Le son a l’air plus rond et plus moderne qu’auparavant mais la recette est bel et bien pixiesesque.
Au tour de Baal’s back qui vient chambouler un peu le calme des deux précédents titres. Black Francis a de véritables relents punk rock, presque hardcore et c’est ce qui manquait dans Indie Cindy car oui, même le violent a du charme. Seul bémol, le solo de guitare laisse l’auditeur sur sa faim, la simplicité est l’arme de Joey Santiago mais cette fois, deux/trois notes en plus n’auraient pas été de refus. Peu importe, c’est une excellente chanson.
L’intro psychédélique de Might as well be gone laisse finalement place à une mystérieuse balade pop un peu redondante mais efficace. Après tout, Black Francis fait ce qu’il veut, « That’s my speech, that’s my song » , qu’il en soit ainsi.
Oona, cette jolie chanson et son « Please I wanna Be in your band » sonne comme une déclaration d’amour à Paz Lenchantain. Quoi qu’il en soit ce morceau très réussi dégage quelque chose d’étrange.
Ensuite, le groupe nous emmène en road trip avec talent. Une ligne Basse/Batterie plus qu’efficace, des guitares puissantes, incisives ainsi qu’une ligne de chant désinvolte et accrocheuse, très bon !
Les deux pop songs qui suivent,Tenement Song et Bel Esprit, auraient facilement pu se retrouver sur Doolitle (1989) mais avec un son plus propre, dommage. On notera encore une fois chez les Pixies et surtout sur cet album, la sympathique présence de la langue Française.
All I Think About Now est un flagrant clin d’oeil à Where is my mind ? Cependant on y découvre davantage la sublime voix de Paz Lenchantain, que du bonheur, sa place au sein du groupe est amplement méritée après cette belle performance. On finit par oublier l’auto-plagiat pour découvrir une véritable berceuse.
A l’opposé, Um Chagga Lagga, l’hymne punk de cet album nous renvoie un peu à Trompe le Monde (1991). Les Pixies n’ont pas perdu ce brin de folie qui les différencie de beaucoup d’autres groupes. On a l’impression de participer à un rodéo qui tourne mal ou alors de se retrouver dans Boulevard de la mort de Tarantino
Plaster of Paris est LA chanson Surf music, c’est un véritable tube, on à envie de partir en vacances dans le Verdon en été et on pense un peu à des groupes récents comme Parquet Courts ou Best Friends. L’album lui, se termine sur All The Saints qui comporte les plus jolies parties guitares de l’album, autant l’acoustique de Franck Black que les mélodies de Joey. La voix de Paz au début est très belle et prouve que l’âme de Kim Deal (Leur ancienne bassiste) n’est pas très loin. Cette courte balade clôture l’album alors que l’on aimerait en entendre plus, cependant et malgré les échos évidents à leurs anciens albums, Head Carrier reste un album riche où l’on sent l’envie d’aller vers de nouveaux horizons, en vain mais l’idée est là.
Encore une fois les Pixies sont l’une des preuves que l’ont peut créer de véritables tubes ET avoir du talent, oui, en 2016.
À l’occasion de la sortie de Indie Cindy, le grand retour des Pixies, MusiK Please offre 3 exemplaires (CD) de leur nouvel album studio.
Il y a deux façons d’appréhender ce nouvel album des Pixies, 23 ans après Trompe le monde : La première est de vouloir le comparer à Doolittle, leur chef d’oeuvre absolu. La seconde, à laquelle on adhère, est de le prendre comme un cadeau inespéré : Frank Black, Joey Santiago et David Lovering réunis comme au bon vieux temps autour de leur producteur fétiche, Gil Norton. Il ne manque donc que Kim Deal à l’appel, partie reformer les Breeders.
Et la musique me direz-vous ?
On a droit à de belles fulgurances : Des titres comme Indie Cindy (une vrai madeleine de Proust) ou Blue Eyed Hexe avec son chant rageur semblent tout droit sortis de Doolittle ou Trompe le monde. Magdalena 318 est peut-être la meilleure chanson du disque avec sa rythmique de plomb et les belles parties de guitare de Joey Santiago. Deux surprises viennent également éclairer cet album : Badboy avec ses choeurs « Kim Dealesque » et Andro Queen, une chanson calme qui montre que la bande à Frank Black continue à prendre des risques.
Pixies sera en concert à Lyon le 2 juillet pour les nuits de Fourvière et le 4 juillet à Belfort pour les Eurockéennes
Pour gagner un exemplaire CD de Indie Cindy des Pixies, voici la marche à suivre:
On a retrouvé l’esprit des débuts sur cette septième édition dufestival. This Is Not A Love Song 2019 est un grand cru et le succès était au rendez-vous.
Shonen Knife
Mine de rien, notre festival indé préféré a vécu une petite révolution cette année : Refus de chasser les grosses têtes d’affiche, prix plus doux, et d’avantage de créneaux gratuits. Et vous savez quoi ? Cela n’a pas empêché le festival This Is Not A Love Song 2019 de battre tous ses records d’affluence. Voici donc nos impressions sur ces trois jours hauts en couleur :
Les têtes d’affiche du TINALS ont assuré !
Vous connaissez la chanson Cool As Kim Deal ? les Dandy Warhols pourraient rendre le même hommage à Courtney Barnett. Non contente d’avoir sorti l’un des meilleurs albums de l’année 2018, la miss rayonne sur scène et sa joie de jouer respire la sincérité. Le grand moment de la journée du samedi (enfin, pour nous…)
Low est grand. Même sur un festival, leur set est une expérience unique, à la fois sonore, visuelle et émotionnelle. Peut-être pas à mettre entre toutes les oreilles mais le trio du Minnesota se bonifie avec le temps.
Avec son indie folk faussement indolent, Kurt Vile est malgré tout une valeur sure sur scène. La « faute » à un jeu de guitare reconnaissable entre mille, mais aussi à une décontraction qui rappelle Courtney Barnett. Ces deux là étaient décidément faits pour s’entendre… #GuitarAntiHero
Petit bémol pour le ténébreux James Blake; intrinsèquement paresseux mais inspiré, un peu comme le dernier album. Dans ce genre de musique intimiste les grands frissons du « disque » se relèvent être des miracles quand ils se répètent en live. Il faut s’y résigner et savoir les capter.
On en rêvait, This Is Not A Love Song 2019l’a fait
Inviter Aldous Harding ou Big Thief pouvait être un pari risqué, au vu de l’univers feutré de ces deux artistes. Il n’en fut rien finalement, même si l’on peut reprocher à la première un léger manque de spontanéïté. Mais nous sommes prêts à (presque) tout pardonner à la douce Aldous…
Shellac, cela vous parle ? Si ce n’est pas le cas, Rappelons que son leader, Steve Albini a façonné le son de Nirvana, PJ Harvey ou encore les Pixies. Et si le trio américain n’était pas là pour plaisanter, il a donné une leçon de rock brut et brutal à l’assistance de la grande salle de Paloma. #Legend
Avec Stephen Malkmus, TINALS nous a donné l’occasion de « savourer » une autre légende de la musique indé. En plus, l’ex-leader de pavement a remisé au placard ses expérimentations électro pour nous livrer un set rock indé pur jus. #GrandKiff
Aldous Harding
Mais où sont-ils allés les chercher ?
Comme tous les ans, le festival This Is Not A Love Song nous propose de bien belles découvertes. Mention spéciale cette année à The Nude Party au son bien velvetien, aux ténébreux DTSQ et surtout à Pinky Pinky et sa batteuse à la classe folle; Nul doute que nous aurons l’occasion de reparler d’Anastasia Sanchez. #NewPattiSmith? Autre « nu-Patti-Smith »; Lou Doillon a surpris son monde avec un show glitter pop bien rodé et sensuel; Un bonne prestation appuyée par la qualité des chansons du dernier et troisième album.
Enfin De grand moments pop et groovy avec la bombe Lizzo; Débordante !! Et le plus mystérieux Dam Funk. Il y en avait pour tous les gouts.
This Is Not A Love Song 2019 ayant été un très grand cru, nous attendons déjà avec impatience l’édition 2020 du TINALS.
Entre un sixième album fraîchement paru et une grosse tournée française, l’actualité d’Eiffelbat son plein. Ce qui n’a pas empêché son leader Romain Humeau de dévoiler avec générosité sa Playlist Intime.
Une exclusivité MusiK Please.
Qu’il s’agisse d’accompagner ses multiples façons de pleurer, et plus encore celles faire l’amour… son regret de ne pouvoir goûter à la double pénétration (artistique bien sûr !)… le Mousquetaire de la chanson française livre en détails et au pluriel les musiques de sa vie.
MusiK Please : Quel est le dernier morceau que vous venez tout juste d’écouter ?
Romain Humeau : « One Hundred Years » de the The Cure.
Un souvenir d’enfance/d’adolescence ?
Romain:« Peer Gynt » d’Edvard Grieg. Sur le vinyle du « Petit Poucet ». J’ai beaucoup écouté ça et « Le Petit Prince » avec la voix de Gérard Philippe. Ça m’a beaucoup influencé par la suite.
Un morceau pour se défouler ?
Romain : « Thalassocracy » de Franck Black. En mettant littéralement à sac ton appartement. Gratuit.
Pour pleurer ?
Romain :« Jojo » de Jacques Brel & « Complicated Game » de XTC. Pour pleurer de deux manières différentes.
Pour accompagner la lecture d’un bon livre sur le canapé ?
Romain :Désolé, je n’arrive pas à lire avec quelque musique que ce soit. Je ne connais malheureusement pas cette double pénétration, incapable de me concentrer sur la lecture, j’écoute tout de suite la musique, même si c’est Annie Cordy ou Roméo Elvis… Ah !
Romain : A chaque fois que je réponds à ce genre de question, je reçois des messages de Stars soit disant pacifistes voulant me buter… Donc pas de noms. Mais tout ce qui peut avoir trait au vide, à une forme d’égocentrisme bourgeois, tout ce qui fricote avec la technocratie, le gafa, les médias, le vide rythmique, harmonique, textuel. Le politiquement correct et le manque de folie, de bizarrerie et de bonne subversion-perversité. Sommes toutes, pas entièrement tout mais une bonne partie du haut du Top Français.
La plus grande fierté dans votre œuvre ?
Romain : Je vous dirai ça avant de mourir, là je viens juste de commencer, j’en suis à douze album et je compte en enregistrer quarante.
Ndlr : Seulement 3/10 d’accomplis, de quoi augurer encore de très bons moments de musique :) !
Et enfin la question subsidiaire : quelle chanson vous vient spontanément à l’esprit comme symbole du rock français ?
Fandor, alias Laurent Barnaud, publie enfin son quatrième album solo qui fait la part belle aux guitares et à toutes ses influences. Et le Monsieur a très bon goût.
Deux ans après la sortie de Bordeaux, Texas de son groupe Supernormal, Fandor revient cette fois ci en solo. L’occasion pour lui d’aborder des thèmes plus personnel et le plus souvent en français. L’opportunité également de retrouver son âme de fan avec une pléthore de références : La basse très « technique » de La grande chevauchée ou plus Pixies de L’ombre de soi même. Le sujet s’invite même dans les paroles de Mon père ce vieux chêne, où il cite les prénoms de toutes ses idoles. Saurez-vous les retrouver ?
Le musicien bordelais nous livre donc une oeuvre remplie de sensibilité et d’humilité, partagée entre des titres qui vous claquent à la figure et d’autres plus calmes et introspectifs (Sans bouger, Such a big wave). une nouvelle preuve que nous avons ici un artiste largement sous-estimé.
notons également que Fandor a ici largement collaboré avec Cecil, son complice au sein de Supernormal. Et pour en savoir plus sur ces deux là, vous pouvez également consulter notre interview.
Fandor – J’ai patienté toute ma vie / Disponible chez Z et Zoé Records.
DaYTona a mis huit ans pour sortir son quatrième album. Inutile de vous dire que L’Allégresse déborde d’enthousiasme, de variété et surtout d’excellentes chansons.
« Tout vient à point à qui sait attendre » : L’adage s’est avéré payant pour les fans du groupe lyonnais. Et c’est vrai que cela valait la peine d’attendre. Loin de la meute de rockeurs français qui envoient le maximum de décibels dans un anglais approximatif, DaYTona suit un autre chemin. Bien sûr le groupe doit toujours être fan des Pixies, mais rien ne permet de l’affirmer ici, si l’on ne sait pas que la première mouture du groupe s’appelait Surfer Rosa. Ainsi, les trois premiers titres font figures de singles, entre fulgurances rock et mélodies pop, sur des textes soignés en français.
Mais rapidement des tonalités plus mélancoliques apparaissent et les guitares saturées cohabitent sans souci avec les cuivres sur Ma seule héroïne. Des étoiles en bandoulière est un autre fait d’arme de cette fin d’album avec paroles et musique qui font frissonner à l’unisson. Deux autres titres méritent que l’on s’y arrête : Les instrumentaux qui clôturent chaque « face » semblent pousser le groupe vers le post rock avec une aisance qui mériterait une confirmation.
#JaiToujoursPréféréLombreALaLumière
Le groupe sera également sur les routes en cette fin d’année 2018 :
– 9 novembre : Moissy-Cramayel (Les 18 Marches)
– 10 novembre : St Julien de Civry (L’Indus)
– 23 novembre : Lyon / Bron (Le Jack Jack)
– 24 novembre : Lys-Lez-Lannoy (Les Bains Douches)
– 7 décembre : Belley (Le Réservoir)
DaYTona – L’allégresse / Disponible chez Tekini Records/Absilone/Believe
Tracklisting :
1 – Courir 2 – Les promesses 3 – Morceaux de lune 4 – J’emmerde 5 – Malmö 6 – Par erreur 7 – Ma seule héroïne 8 – Sois belle 9 – Des étoiles en bandoulière 10 – Kasserine 11 – …
Toujours au top le festival This Is Not A Love Song ! Pour cette édition 2018, encore de superbes découvertes, de vieilles connaissances que l’on a pris plaisir à voir ou à revoir et juste une déception…
Bien sûr, avec 50 groupes répartis sur cinq scènes en trois jours, il faut forcément faire des choix. Mais franchement, le plaisir a largement pris le dessus sur la frustration tout au long du festival.
J’attaque tambour battant la première soirée avec Peter Perrett. Nous ne le connaissez pas ? C’était aussi mon cas avant de rejoindre la grande salle de Paloma. Ex-leader de The Only Ones, groupe actif de 1978 à 1980, ce Peter là est complètement passé au travers de mon écran radar. Et bien quelle erreur ! Avec un petit quelque chose de Lou Reed, Peter Perrett nous a délivré un set court, mais nerveux et mélodique à la fois. Il a bien sûr joué des titres de How The West Was Won, son nouvel album, mais aussi des chansons d’époque comme Another Girl Another Planet. Premiers moments de frissons du festival et grosse lacune musicale (en partie) comblée. Je remercie d’ailleurs Denis, un « ultimate fan » du groupe, pour m’avoir fourni toutes ces précisions.
Pas le temps de souffler, direction le patio qui s’est transformé depuis quelques éditions en scène supplémentaire. A l’écoute de DYGL, on a vraiment la sensation de découvrir le prochain phénomène rock. Ces quatre teenagers japonais en jouent avec une fraîcheur, une énergie et un talent qui rappellent les débuts des Strokes. Ils sont comme ça à TINALS, vieux routiers ou jeunes pousses, tout le monde y a sa place.
Retour dans la grande où l’on attend les Sparks avec circonspection. Sauront-ils transformer l’essai de leur retour réussi avec Hippopotamus ? Les doutes sont vite levés. Russell Mael est en forme éclatante, alors que son frère Ron est comme toujours imperturbable derrière son clavier. Toujours à la limite du kitsch et de la grandiloquence, le duo retombe toujours du côté du bon goût. Les anciens titres succèdent aux nouveaux, sans aucune baisse de régime. Ron finit même par se réveiller pour se livrer à une improbable chorégraphie extatique, avant de replonger dans sa torpeur initiale. Et puis, il y a eu cette version magnifique de This Town Ain’t Big Enough for Both of Us…
Désolé les Sparks, on zappe le dernier titre pour se placer correctement pour Beck qui joue à l’extérieur. Et là oh surprise, on apprend que les photos sont finalement interdites. De plus, son concert va s’avérer boursouflé et froid, très loin de sa prestation à Vaison la Romaine en 2003. #ImALoser
Je zappe à regret The Jesus And Mary Chain pour être frais et dispo pour la journée de samedi. C’est sans conteste la journée la plus chargée du festival This Is Not A Love Song.
Attiré par la synth pop vintage et envoûtante de son dernier album, je démarre mon périple avec le tourmenté John Maus dans la grande salle. Dire que le musicien et philosophe américain est habité par sa musique n’est vraiment pas un vain mot. Sur une rythmique post punk et des nappes de claviers, John Maus crie plus souvent qu’il ne chante, en se martelant la tête avec le poing, ou en se livrant à des mouvements proches de l’épilepsie. Véritable bête de scène, il a fait vibrer la salle médusée de Paloma. Si l’on devait se livrer à une comparaison picturale, disons qu’il est plus proche de Munch que de Cézanne.
#BêteDeScene
Changement complet d’atmosphère avec Rhye, le groupe suivant. Après la fureur et le chaos, c’est la douceur et l’élégance qui nous a donné rendez-vous. Mais Rhye n’est pas un groupe à proprement parlé, mais plutôt le groupe de Mike Milosh. Surtout depuis que son compère Robin Hannibal a quitté le navire après le premier album. Sur scène sa musique s’avère bien plus organique que sur disque, avec la présence de violon, de violoncelle électrique ainsi que d’un trombone. Mais sa voix conserve toute sa douceur androgyne pour ce qui restera le moment le plus zen de mon passage sur le festival. Nous avons eu la chance de l’interviewer (un peu de patience !) et l’on peut vous vous dire que le canadien a beaucoup de profondeur…
Après les conditions acoustiques parfaites de la salle, direction la grande scène extérieure qui reçoit le grand Father John Misty. Des conditions plus intimes auraient été meilleures pour sa musique, mais la rançon du succès est passée par là. Il a sur ce coup, laissé son piano à ses musiciens, pour se concentrer sur la guitare et le chant. John Tillman n’a pas lésiné sur les moyens avec sa mini section de cuivres. Pourtant, c’est la qualité et la variété des chansons qui impressionne le plus. Il passe d’une colère à peine rentrée sur Hangout At The Gallows à la douceur de Pure Comedy avec une facilité déconcertante. Ce gars là est un véritable Midas du folk contemporain. Father John Misty ou la classe avec un grand C.
Et pendant ce temps, la jauge de la scène n’en finit plus de se remplir…
Car c’est bien Phoenix qui a attiré le plus de monde pour cette soirée du samedi. Pourtant, Ti Amo, leur dernier album étant sacrément mou du genou, il était légitime de se poser des questions. Le doute a été vite levé. Le groupe a eu l’intelligence de sortir sa boite à tubes et non de faire la promo du dernier album. Phoenix en concert est donc toujours une machine de guerre qui emporte tout sur son passage. Et pour info, ils ont toujours leur « énorme » batteur.
#ValeurSûre
A regret, je fais une nouvelle fois l’impasse sur Ty Segall qui clôture la soirée, car dimanche il y a…
… The Breeders, après la traditionnelle conférence de presse . Pour beaucoup, dont je fais partie, ce fut le clou de la soirée. Malgré la pluie fine qui s’est mise à tomber, le groupe des sœurs Deal et de Josephine Wiggs a réchauffé le cœur des festivaliers. Il faut dire que la joie de jouer du groupe est palpable et qu’entre les titres de Last Splash et de All Nerve, il y a de quoi faire un set de rêve. Pas suffisant ? OK, on rajoute Gigantic que Kim chantait chez les Pixies alors ! #GirlPower
A peine descendu de mon nuage que me voila dans la grande salle pour un set de malades : Idles évolue en free style complet et joue du punk fort, mais vraiment fort. Alors que chacun des membres semble complètement incontrôlable, le groupe joue en parfaite cohésion. Un peu trop bruyant pour moi, cela dit. Ils sont vraiment fous ces anglais…
#PunkNotDead
Pour la sixième année consécutive, le festival This Is Not A Love Song a réussi son pari : Proposer de la musique indé de qualité dans un environnement qui reste à taille humaine, malgré son succès grandissant.