Sigur Rós fait un retour orchestral avec « Odin’s Raven Magic ». Un disque live et purement instrumental, que la formation islandaise avait enregistré à Paris en 2004.
Après un long silence, Sigur Rós revient donc au début des années 2000. Alors que son frontman Jónsi a récemment publié un second album solo (détails ici), le groupe s’apprête à sortir « Odin’s Raven Magic». Témoignage d’une performance symphonique réalisée à la Grande Halle de la Villette. En présence de la Schola Cantorum de Reykjavík et de l’Orchestre des Laureats du Conservatoire National de Paris.
Joué seulement à quelques (trop) rares occasions, « Odin’s Raven Magic » est librement inspiré de l’Edda. Une épaisse œuvre littéraire médiévale islandaise datée du XIVe ou XVème siècle. Les chœurs, fortement présents durant les 70 minutes de l’opus, ont été arrangés puis dirigés par Kjartan Sveinsson (ancien membre de Sigur Rós) ainsi que Maria Huld Markan Sigfúsdóttir (du groupe Amiina). A noter par ailleurs que parmi les instruments utilisés, un marimba en pierre avait été spécialement conçu pour l’occasion. Un ouvrage du sculpteur Páll Guðmundsson.
Tracklisting :
Prologus
Alföður Orkar
Dvergmál
Stendur Æva
Áss Hinn Hvíti
Hvert Stefnir
Spár Eða Spakmál
Dagrenning
Avant l’immersion totale début décembre, voici le premier extrait « Dvergmál ».
#NouvelleÉpopéeIslandaise
Sigur Rós – Odin’s Raven Magic / Date de sortie : 4 décembre 2020 chez Krunk.
L’heure est à la confirmation pour Jónsi. Le frontman de Sigur Rósa en effet dévoilé tous les détails de « Shiver ». Son tant attendu second album solo, dix ans après « Go ».
Comme supposé, le single « Exhale » amorçait la venue d’un nouveau disque. « Shiver » a été enregistré entre Berlin, Londres, Helsinski et Reykjavik. Jónsi en a assumé la coproduction avec le Londonien Alexander Guy Cook (notamment fondateur du label PC Music).
Baie polaire sur le gâteau, deux invitées de marque font leur apparition sur l’album du musicien islandais: la Suédoise Robyn ainsi que l’icônique Elizabeth Fraser des Cocteau Twins.
Jónsi dévoile le clip de « Exhale ». Single poignant, qui scelle le retour en solitaire du leader des extraterrestres Sigur Rós.
Jónsi avait récemment annoncé qu’il reviendrait avec de nouvelles chansons. Dix ans après « Go », son premier disque solo, il publie « Exhale ». Un crescendo contemplatif imprimant une sérénité communicative. Dont la magnitude doit notamment beaucoup au chant inimitable du songwriteur Islandais.
Jónsi a par ailleurs réalisé la vidéo support. Esthétique et totalement en phase avec l’ambiance du single.
En trois dates (archi) combles au Grand Rex, Sigur Rós a rappelé que sa musique était inclassable. Et son statut inégalable. Sur scène, la formation islandaise mêlant de manière totalement unique éther mélodique et puissance sonore.
Live Report.
Pour un groupe capable de remplir le Zénith de Paris sans aucune promotion, ces soirées au Grand Rex les 27, 28 et 29 septembre furent logiquement prises d’assaut. Tant par les fans français qu’étrangers. Finalement doublés puis triplés, les concerts de Sigur Rós dans l’emblématique salle parisienne affichaient donc complet sans aucune surprise.
Pas de première partie, ni d’accompagnement étoffé comme le trio en a souvent l’usage en live. Juste Sigur Rós et son public. Des compositions les plus récentes aux classiques, le groupe a pioché large dans sa discographie. Offrant un son d’une grande clarté porté par un visuel minutieusement étudié. Eléments de glace et de feu propres à l’Islande alternant avec une scénographie plus abstraite. Le tout dans une perspective en 3 dimensions. Une beauté visuelle qui « impose » d’ouvrir les yeux pour le plaisir… là où habituellement on les ferme pour mieux s’immerger dans cette musique hors norme.
Scindé par un entracte, le concert propose deux parties distinctes. Plus calme, plus nuancée (musicalement comme visuellement), la première n’en demeure pas moins riche et envoûtante. « E-Bow » subjugue ainsi par son interprétation abyssale. Tandis que « Dauðalagið » fascine, notamment par le jeu d’Orri Páll Dýrason. Le batteur insufflant des déflagrations mattes et profondes irradiées par un couplage stroboscopique. Ce relief sonore, Jónsi Birgisson le sublime de son chant quasi liturgique sur le final a capela. Une impression de temps suspendu qui se verra réitérée lors de l’introduction étirée de « Festival ».
Après l’intermède, Sigur Rós durcit le ton. L’atmosphère s’imprègne de tellurisme. Une magnitude qui évoque celle avec laquelle la nature sévit en ce pays perdu dans le grand nord. A l’instar du vrombissant « Kveikur » sur lequel Orri martèle. Chaque titre enveloppe de sa quintessence singulière, tour à tour brute, aérienne et bouleversante.
Et puis bien sûr il y a cette fin magistrale, ce « Popplagið » qui emmène loin. Très loin. La basse lourde et cosmique de Goggi Hólm, le crescendo mélancolique d’Orri. La section rythmique déroule lentement vers cette conclusion dantesque appuyée par des lumières apocalyptiques. Les longues complaintes déchirantes de Jonsi déversent leur charge émotionnelle. Les tympans vibrent, les paupières s’abaissent et les gorges se serrent. La terre continue de tourner, pourtant on l’oublie.
En en peu moins de deux heures, l’ovni islandais a catapulté le public parisien sur son orbite stellaire. En apesanteur, loin de notre monde en péril. La musique de Sigur Rós ne se définit pas, certes. Mais elle s’incarne pleinement en live.
« Le son de Sigur Rós cristallin, volcanique, explosif, dans un décor lumineux en 3D évoquant la glace, le magma, l’espace, nous a ramené à l’essence de l’essentiel, la puissance des émotions pures. Tout en nous interrogeant sur notre avenir et la modernité. Un moment inoubliable. »Céline
« Sigur Rós joue une musique indéfinissable, entre organique, tellurique et absorption atmosphérique. Une opulence harmonieuse de sonorités qui pourraient sembler divergentes… et qui pourtant fusionnent en éther gracieux. Un langage non compréhensible véhiculant une communication universelle… un ressenti, sans nécessité de comprendre. Bien plus qu’un spectacle, une gravitation dans les profondeurs de la vie, où les vibrations du final résonnent encore dans nos âmes. #EntreStupeur&Délicatesse&Frisson »Delphine
« En sortant du Grand Rex, on regrette de ne pas assister à toutes les performances de ce trio de concerts. Pour pouvoir les apprécier intégralement : une fois assis, les yeux fermés, une seconde les yeux ouverts pour profiter de la scénographie et du travail visuel et enfin debout, à danser. » Émilien
« Voir Sigur Rós en concert, c’est se transporter en Islande, c’est rêver ! Partir! Les trois soirées au Grand Rex furent exceptionnelles. Il n’y a pas un concert de ce groupe sans que les larmes coulent sur mes joues. Cette musique et la voix de Jonsi me remuent les tripes. Le final de leur concert (Popplagið) est tel un orgasme tantrique qui s’annonce progressivement et soudain vous emporte en parcourant tout le corps. Trop d’émotion, trop de bonheur, Sigur Rós atteint le sublime. Qu’ils nous reviennent vite ! TAKK* ! » Patrick
Setlist : – Á – Ekki Múkk – Glósóli – E-Bow – Dauðalagið – Fljótavík – Niður – Varða
Entracte
– Óveður – Sæglópur – Ný Batterí – Vaka – Festival – Kveikur – Popplagið
* Takk signifie merci en islandais. C’est également le titre du quatrième album studio de Sigur Rós.
Alors qu’ils sont en pleine phase de peaufinage de leur prochain album, les islandais de Sigur Rós viennent de dévoiler un premier extrait. Une lente désolation contemplative intitulée « Óveður » que son clip ne rend que plus saisissante.
A noter que Sigur Rós interprète par ailleurs déjà ce titre en live sur sa tournée actuelle. Le groupe souhaitant tester ses nouvelles compositions avant de les figer définitivement par un passage studio.
Après Sophie Hunger et The Smashing Pumpkins, Musikplease vous propose de vivre en direct (comme si vous y étiez) le Live des Islandais Sigur Rós ! C’est ce soir à 22h30 sur le player ci-dessous.
Julianna Barwick a récemment accouché d’un petit trésor. Un album baptisé « Healing Is A Miracle ». Riche, entre autres, d’un hypnotique duo avec Jónsi.
Juliannaest née en Louisiane. Fille de pasteur, elle chante depuis sa plus tendre enfance. Une activité qui va accaparer sa vie jusqu’à la fascination. Sur son disque « Healing Is A Miracle », la songwriteuse américaine joue avec les boucles vocales. Les mettant très avant. Au point d’un faire un instrument à part entière, symbiotique de la harpe et du piano.
Sur le single « In Light », elle mêle sa voix avec celle du leader de Sigur Rós. Et il en émane quelque chose qui frôle le liturgique.
#AngelVoices
Julianna Barwick – Healing Is A Miracle / Disponible chez Ninja Tune.
Forte de son nouvel fraîchement paru, Isabel Sörling s’est prêtée au jeu de la Playlist Intime. Partageant avec passion des goûts musicaux d’un éclectisme peu commun.
Une exclusivité MusiK Please.
Quand on publie un disque aussi initiatique et habité que « Mareld », on aime forcément la Musique avec un M. Et dans ce registre, la songwriteuse Suédoise en connaît un rayon !
MusiK Please : Quel est le dernier morceau que vous venez tout juste d’écouter ?
Isabel Sörling : « You don’t have to call me » – Amason.
Amason,c’est un all-star-band suédois avec l’incroyable Amanda Bergman au chant, que j’ai vu beaucoup à Gothenburg en Suède à l’époque. Cette chanson dégage une si belle sensation de douceur.
Un souvenir d’enfance/d’adolescence ?
Isabel : « King of my castle » – Wamdue Project.
Première chanson qui m’est venue à l’esprit. Classique des années 90, elle m’a accompagnée dans ma jeunesse. Le titre et les paroles font référence à la théorie de l’inconscient de Sigmund Freud qui soutient que l’ego humain n’est pas libre et est plutôt contrôlé par sa propre identité inconsciente.
Un morceau pour se défouler ?
Isabel : « Don’t Stop Me Now » – Queen.
Queen, un de mes groupes préférés depuis toujours. Freddie Mercury, l’une des meilleures voix de tous les temps. Tous ceux qui me connaissent vraiment bien m’ont entendu chanter « Queen-Songs » du haut de mes poumons à de nombreuses reprises. « Don’t Stop Me Now » me fait toujours danser avec un grand sourire sur le visage.
Une chanson pour pleurer ?
Isabel : « Show me love » – Laura Mvula.
Cette chanson, les paroles, le chant de Laura. Bouleversant. L’une des meilleures chansons écrites en réfléchissant sur les peines de cœur et l’amour.
Mais aussi « Coming’ back to me » – Jefferson Airplane.
J’ai dû ajouter cette chanson aussi. Une chanson au son hypnotique des années 70, avec les paroles « I saw you, coming back to me ».
Une chanson à fredonner sous la douche ?
Isabel : « El Major » – Silvio Rodriguez.
Silvio Rodriguez est un fantastique chanteur et guitariste de Cuba et du mouvement « Nueva Trova » dans le 60’s. Ses albums acoustiques sont si beaux. Je l’écoute souvent en lisant ou en cuisinant.
Un morceau pour faire l’amour ?
Isabel : « Only Shallow » – My bloody Valentine.
Une chanson extraite de « Loveless », le meilleur album pour faire l’amour…
Pour s’endormir ?
Isabel : « Untitled #1 Vaka » – Sigur Rós.
Les paysages de rêve de Sigur Rós vous font sombrer dans le sol. Parfait pour dormir.
Pour bien commencer la journée ?
Isabel : « Don’t Let Me Down » – The Beatles.
Grande chanson des Beatles, c’est l’une de leurs dernières chansons enregistrées, où John Lennon décrit sa vie avec Yoko Ono. Parfait pour le matin je trouve, bien que les Beatles aient des chansons pour toutes les occasions de la vie.
Pour partir en voyage ?
Isabel : « Are You Leaving For The Country » – Karen Dalton.
Karen Dalton, sa voix, oh la la ! Elle est si riche et profonde qu’on ne sait pas si c’est un vieil homme ou une petite fille qui chante. Il y a un super documentaire sur sa vie : « A bright light » (2018) d’Emmanuelle Antille.
Un morceau pour accompagner vos funérailles ?
Isabel : « Jóga » – Björk.
Björk, Björk, Björk ! J’aimerais que ses chansons fantastiques et sa façon de décrire la vie m’accompagnent jusqu’à la tombe…
Le coup de cœur musical du moment ?
Isabel : « Temacula Sunrise » – Dirty Projectors.
Dirty Projectors est mon groupe préféré. La façon dont ils mélangent les sauts rythmiques fous et dont ils expérimentent des arrangements sur de belles compositions, j’adore !
La chanson qui incarne votre pire cauchemar ?
Isabel : « Nomad » – Soil Collectors.
Soil Collectors est un de mes anciens groupes suédois, et cette chanson a été enregistrée la nuit dans la forêt, et ça m’a donné la chair de poule à l’époque. Et même encore maintenant… des sons tellement effrayants.
La chanson que vous auriez aimé écrire ?
Isabel : « A case of you » – Joni Mitchell.
Cette chanson est un chef-d’œuvre, Joni est un maître. Les paroles de cette chanson sont une façon fantastique de décrire l’amour. Et la mélodie… est un chef-d’œuvre.
Le morceau qui représente votre plus grande fierté dans votre répertoire ?
«Cultures» a à peu près 5 tonalités différentes et est si difficile à jouer, mais elle est si puissante. Je l’aime. Je ne sais pas si je serai capable d’écrire une chanson comme ça à nouveau. Haha :-) !
Et enfin la question subsidiaire : votre morceau préféré d’Ibrahim Maalouf *?
Aujourd’hui sort « Cet Instant », le huitième album de La Grande Sophie. Qui malgré l’inéluctable effervescence liée à la promo du disque, a pris le temps de jouer le jeu de notre Playlist Intime.
Une exclusivité MusiK Please.
« Cet Instant » témoigne d’un réel gain de maturité. Moins rock mais plus posée, la songwriteuse Française semble avoir (encore !) grandi. Rush oblige, ses réponses sont brèves. Mais l’essentiel est là, alors régalons nous de cet enrichissant partage musical !
MusiK Please : Quel est le dernier morceau que vous venez tout juste d’écouter ?
La Grande Sophie : « Wedding bells » de Metronomy.
Un souvenir d’enfance/d’adolescence ?
« Chacun fait (c’qui lui plaît) » de Chagrin d’amour.
Un morceau pour se défouler ?
FM BELFAST – « Underwear ».
Pour pleurer ?
« Brooklyn Bridge » de Alex Beaupain.
Pour accompagner la lecture d’un bon livre sur le canapé ?
Sigur Rós, The National et bien d’autres… dans la sphère musicale indé, personne (ou presque) n’échappe au phénomène Game Of Thrones ! Pas même Florence And The Machine.
Florence Welch et son groupe apparaissent ainsi dans l’imminent second épisode de l’ultime saison de Game Of Thrones. Dont ils accompagnent superbement le générique de fin.
Et contrairement à « Seven Devils » utilisé en illustration du trailer de la saison 2, « Jenny Of Oldstones » s’avère un titre inédit. L’écuyer Podrick Penne en entonnera tout d’abord l’air durant l’épisode. Que Florence And The Machine conclura ensuite avec cette chanson qui ne manque pas de magnitude.