Auteur d’un des albums folk les plus réussis de cette année, Aliocha a forcément aiguisé notre curiosité. Interview exclusive du jeune franco-canadien.
Si Aliocha est aussi acteur – tout comme son frère Niels Schneider – son actualité est essentiellement musicale. Après l’EP Sorry Eyes, sorti en octobre dernier, son premier album Eleven Songs vient confirmer le talent du jeune songwriter.
Musik Please : Pourquoi ne pas avoir gardé votre nom de famille ?
Aliocha : Je sais pas, je trouvais ça sérieux Aliocha Schneider. C’est marrant, on me demande parfois quel est mon vrai nom, on pense souvent qu’Aliocha est un nom de scène.
Est-il vrai que c’est Jean Leloup qui vous a poussé vers la musique ?
Aliocha : Je faisais déjà de la musique quand j’ai rencontré Jean mais c’est lui qui m’a donné la légitimité de le faire sérieusement. Si Jean croyait en moi, ça me donnait le droit de croire en moi aussi. J’ai énormément appris avec lui. On a enregistré ensemble des maquettes avec lesquelles je suis allé voir Audiogram, mon Label à Montréal.
Eleven Songs, c’est l’album de toute une vie ou de ces deux dernières années ?
Aliocha : J’ai écrit l’album entre mes 17 et me 21 ans alors je sais pas si on peut appeler ça l’album d’une vie mais c’est quand-même une période pendant laquelle j’ai beaucoup changé et pendant laquelle je me suis construit. J’imagine qu’on peut le voir comme un “coming of age album”.
Pourquoi avez-vous travaillé avec Samy Osta ? Comment s’est passé votre collaboration ?
Aliocha : Samy est venu travailler avec moi à Montréal sur des maquettes. C’était important pour lui de connaître ma ville, mon environnement, mes amis, qu’on passe beaucoup de temps ensemble à parler de la musique qui nous fait kiffer et de n’importe quoi d’ailleurs, histoire de bien se connaître et bien se comprendre. Ensuite on est allé enregistrer à Göteborg. On avait le studio h24 pendant deux semaines. On dormait à l’étage au dessus du studio et on bossait quand on voulait. Du coup, on a créé une bulle, loin de tout, on sortait rarement. A la fin, on ne savait plus si on avait fait un truc génial ou si on avait fait n’importe quoi. Trois semaines plus tard, avec un peu de recul, on a fait les dernières finitions à Paris. Finalement on avait bien bossé en Suède.
Deux titres de votre premier EP n’apparaissent pas sur votre album. pour quelles raisons ?
Aliocha : Je voulais avoir un album court et puis j’ai essayé plusieurs track-listings en incluant ces deux chansons mais au final elles n’ont pas su trouver leur place. C’est pas que je les aime moins, c’est une question de fluidité de l’album.
Pensez-vous qu’il y ait un peu de culture française dans vos chansons ? Des artistes français vous inspirent-ils ?
Aliocha : J’écoute surtout de la musique anglophone mais j’ai quand même quelques références francophones. Notamment Gainsbourg, Bashung, Brel ou plus récemment Feu! Chatterton. Ensuite est-ce que ce sont devenus des influences? Peut-être, je crois bien en fait.
Plutôt studio ou scène ?
Aliocha : Scène
Acoustique ou électrique ?
Aliocha : Acoustique
Aliocha : Bob Dylan
Comment conciliez-vous vos carrières d’acteur et de musicien ?
Aliocha : En ce moment, avec la sortie de l’album, je n’arrive pas trop à concilier les deux mais ça va se poser j’imagine et après faudra faire des choix. Si on me propose un film qui me parle vraiment, je trouverai le temps de tourner. Pour l’instant je n’ai pas encore eu de choix déchirant à faire.
Que peut-on vous souhaiter pour les mois à venir ?
Aliocha : Des clips pour Eleven Songs! Ça va arriver.