BaSSA aura probablement livré l’une des surprises les plus palpitantes de 2017. Un premier album éponyme amalgamant les genres avec fraîcheur et audace. Et comme le quintet français s’avère aussi généreux en musique qu’en paroles, il nous révèle en exclusivité quelques secrets de sa cuisine savoureuse.
MusiK Please : Tout d’abord une présentation du groupe s’impose !
BaSSA : BaSSA c’est Yoran Merrien (chant/guitare), Marie Joannon (chant/percus), Renaud Laporte (chant/guitare), Benjamin Farque (basse) et Damien Bernard (batterie). Ensemble, ils distillent, tel un bon rhum vieux, une musique à la fois simple et ambitieuse qui transcende les frontières et les esthétiques. Empruntant à l’afrobeat ses transes hypnotiques et ses rythmes dansants, à la pop ses mélodies riches et envoûtantes. Et au rock son énergie.
Quant à votre nom, il a probablement une signification particulière ?
BaSSA : BaSSA est le diminutif de Bassalégu, premier nom de l’embryon acoustique du groupe. Il s’agit d’un mouvement musical consistant à répéter une mélodie de basse à l’octave supérieure pour annoncer la fin du cycle. A l’époque, on faisait pas mal de plans purement musicaux (sans voix) et on avait besoin de ce genre de repère. Du coup, on disait « passe la basse à l’aigu ! ». Ça nous a fait marrer et c’est resté.
Comment en vient-on à brasser des styles aussi épars que rock et reggae ?
BaSSA : BaSSA est avant tout la rencontre de 5 musiciens, de leurs influences, leurs parcours. Aucun d’entre nous n’est « puriste » dans un style précis, et nous avons tous grandi bercés par la musique d’artistes d’horizons différents. Notre musique s’en ressent forcément et du coup, quand on joue du reggae, du funk, du rock ou de l’afrobeat… ça ne sonnera pas reggae, funk, afrobeat ou rock !!!
On se sent assez libres d’utiliser les ingrédients pour faire notre propre cocktail. Après, rock et reggae ont toujours fait bon ménage.
Quelles sont vos influences principales ?
BaSSA : Les influences de BaSSA vont de The Police, Pink Floyd, Fela Kuti, The Roots à Groundation, Jeff Buckley ou encore Neil Young. Pour le reggae, on s’approche des esthétiques de The Police ou Groundation. Il y a aussi The Mighty Diamonds et Gladiators pour leurs chœurs à trois voix.
Comment s’opère le processus de composition/production chez BaSSA ?
BaSSA : Si on reste dans la métaphore culinaire, on peut dire que Yoran amène la matière première et la cuisine se fait ensuite tous ensemble. Damien et Ben s’accorderont sur l’assise rythmique du morceau, Marie se penchera sur les harmonies vocales et Renaud ajoutera son phrasé mélodique à la guitare. C’est un processus collectif et inclusif. L’idée, c’est vraiment que chacun apporte sa contribution. Après, le processus est différent sur chaque morceau. Il n’y a pas une recette miracle qui fonctionne à chaque fois.
D’ailleurs, certains morceaux ont été joué quelques semaines et se sont avérés fonctionner d’emblée. D’autres ont été modelés, remodelés, déconstruits, reconstruits pendant 2 voire 3 ans avant d’en avoir une version qui nous plaise vraiment.
Et ce choix d’enregistrer la rythmique en live ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
BaSSA : Avec les expériences respectives que chacun avait pu vivre en studio et après les enregistrements des deux premières maquettes de BaSSa, on a tout de suite eu envie de partir sur ce parti pris. Nous voulions restituer sur album la chaleur du live, la dynamique d’un morceau joué ensemble. Quand les musiciens enregistrent les uns derrière les autres, inévitablement il y a quelque chose de mécanique voire clinique.
Olivier Valcarcel, notre ingénieur du son, nous a confortés dans ce sentiment. Et c’était un beau challenge à relever, artistiquement comme techniquement.
Concrètement, on enregistrait tous ensemble dans la même pièce mais nos amplis étaient chacun dans une salle fermée à l’étage. On faisait plusieurs prises et on gardait la meilleure.
Vous avez joué votre album le jour de sortie au Brin de Zinc. Quelle a été la réaction du public ? Et votre perception du rendu live de l’opus ?
BaSSA : Les réactions ont été très bonnes. On nous a dit plein de belles choses, très flatteuses et très encourageantes pour la suite. Mine de rien, on avait beaucoup bosser ce set et c’était un moment spécial avec forcément un peu de pression. Ce qui s’est passé sur scène et dans le public a été fort. En tous cas, c’est comme ça que nous l’avons ressenti…
Si vous deviez choisir un morceau pour résumer l‘essence de votre musique, lequel serait-il ?
BaSSA : Une seule chanson, c’est difficile. Notre musique se veut plurielle et toutes les chansons expriment des sentiments, des émotions différentes. Si il y avait un artiste, ce serait Sting. Pour le multiculturalisme de sa musique, pour sa propension a emprunter à différents styles musicaux en évitant le pastiche facile, pour sa capacité à se réinventer. Et enfin, parce que c’est un songwriteur unique et résolument pop. Bon, on répond un peu à côté là non ? (ndlr : oh… si peu :) !)
Quels sont vos coups de cœur musicaux respectifs du moment ?
BaSSA :En reggae, The Lions, en folk, Piers Faccini, et en chanson, Ben Mazué.
On kiffe bien aussi Jack Garrath en ce moment. Et puis Tigran Hamasyan. Pour la musicalité, la technique, le côté épique, bref tout quoi !
Que peut-on vous souhaiter désormais pour la suite ?
BaSSA : Ce qui peut arriver de mieux à un groupe : jouer sur scène devant de nombreux publics différents, être écouté et découvert grâce à cet album et partager la scène avec de nombreux artistes dans de nombreux lieux et festivals. Pas très original mais c’est ce pourquoi nous jouons et créons. Etre écouté et partager notre musique partout où c’est possible.
Un grand merci aux membres de BaSSA pour leur générosité et leur bon esprit.