Pensé et construit comme la suite de “Sea Change” , le dernier Beck “Morning Phase” est un bon album certes. Mais quelque chose ne tourne pas rond…encore et toujours la même rengaine. Imaginez votre ami d’enfance qui vous saoule depuis tant d’années avec ses états d’âme !
Indice de satisfaction : 69%
Drôle de sensation à l’écoute de ce “Morning Phase” . Cet album est très délicat, d’une douceur dont Beck est passé maître dans la confection. Mais comme bon nombre d’admirateurs de l’artiste, on aimerait tant entendre le Beck des années 90, laborieux mais génial. Et voilà quelques albums déjà que nous l’avons perdu sans jamais avoir à se plaindre d’un opus complètement mauvais.
Il est peut être là le génie de Beck : ne jamais se faire détester. Il arrive à maintenir une attente légitime sur ses œuvres sans jamais que la barre évaluée en début de carrière ne soit atteinte.
Alors une fois ce postulat écrit, concentrons nous sur le son et restons positif. un titre comme “Blue Moon” relève le niveau de l’album et apporte une fraîcheur et une délicatesse dont ce bobo intello de Beck a le secret de fabrication :
D’ailleurs le combo gagnant de l’opus s’écoute sans appuyer une seule fois sur le bouton Next. Car après “Blue Moon” , “Unforgiven“ et “Wave” semblent avoir été conçus à la suite. Les trois titres fonctionnent tels une intro, un développement et une conclusion d’une seule et même oeuvre artistique.
Là est toute la cohérence de “Morning Phase” , aucune disparité, aucune invraisemblance. La brume qui entoure l’album est bien celle qui nous envahit au petit matin en phase de réveil et c’est d’ailleurs à ce moment précis qu’on le savoure le plus.
Et quand, en guise de clôture, arrive “Waking Light” , la lumière est effectivement au rdv et le sentiment positif d’être réveillé (et donc vivant) nous envahit :
Le génie n’est donc peut être pas complètement perdu. Beck a sans doute réussi l’oeuvre qu’il souhaitait nous délivrer. A nous d’en apprécier toute la quintessence même si ce vieux pote des années 90 nous manque tant.
Rendons nous à l’évidence, nous ne sommes pas non plus la copie conforme de ce que nous étions auparavant, heureusement pour certains, malheureusement pour d’autres.
Ainsi va la vie.
Rock on !