Les orfèvres de la pop ne meurent jamais. 2013 nous avait rendu Lloyd Cole, Prefab Sprout et Michael Head, 2014 voit le retour de Bill Pritchard avec l’album A Trip To The Coast.
Frais et inspiré comme aux premiers jours, Bill Pritchard et ses chansons n’ont pas vieilli, un don mélodique comme le sien le protège de la médiocrité. Nous sommes ici en terrain connu et balisé, la voix de crooner aux accents et intonations irrésistibles, les guitares claires et cristallines, les mélodies accrocheuses, la mélancolie élégante mais jamais pleureuse.
Trentham le single ouvre l’album et scelle les retrouvailles, le morceau supportera des dizaines d’écoutes sans faiblir ou perdre de son charme, dans la lignée des Number Five et Violet Lee de l’époque ou on rêvait pour Bill d’un immense succès à la hauteur de ses compositions soignées et racées. Yeah yeah girl enfonce le clou, la cure de jouvence continue.
Tout seul nous rappelle que chantées en français, les textes ont le même charme. En bilingue et professeur accompli (interview exclusive ici) Bill Pritchard navigue d’une langue à l’autre sans rompre le charme ou être anecdotique, sa double culture le met à l’aise et la fluidité des chansons n’est jamais démentie. Almarend road est un autre pur joyau pop un peu plus loin sur le disque. Ensuite Paname acoustique et à l’ambiance qui rappelle ces premiers albums ( LA manière avec laquelle il prononce Paname , unique).
«A Trip To The Coast» la chanson-titre clôt l’album, good trip et accoutumance garantie . Ce retour étonnant et à peine espéré (Bill est prof et sans doute loin du music star system et des turpitudes de la vie de rock star) n’en est que plus précieux. Son disque arrive avec le printemps, la lumière et les beaux jours reviennent, ils ont leur bande son idéale.
Chronique de Elek Michael