Bill Ryder-Jones publie enfin son quatrième album, sans doute le plus abouti à ce jour. Yawn développe une longueur en bouche qui devrait en faire un très grand millésime.
La pochette de Yawn nous montre un Bill Ryder-Jones enfant déjà enclin à faire le pitre. Et s’il accompagne aujourd’hui ses prestations d’une grande nonchalance, c’est sans doute pour mieux cacher ses fêlures qui resurgissent ici. Il collabore d’ailleurs avec Michael Head, un autre grand “fêlé” de la vie, sur Mither. Il y évoque sa mère qui, pour une fois, est plus inquiète pour son cochon-d’Inde que pour son fils…
L’ancien guitariste de The Coral nous prévient d’entrée : “Il y a du bon à raconter sa peine aux autres”. Et comme souvent, ce terreau-là est propice à l’excellence, en prenant sans doute inconsciemment une nouvelle direction musicale. Les chansons tristes s’étirent à volonté à la façon d’un Josh Haden, mais davantage porté vers le rock. Car malgré la lenteur des morceaux, les guitares peuvent se mettre à crisser, comme sur les deux titres qui ouvrent et clôturent l’album. Elles peuvent aussi se mettre en veilleuse, afin de s’accorder avec un violoncelle, sur Recover ou Don’t Be Scared, I love You notamment.
Enregistré et produit par Bill himself avec l’aide de quelques amis, notamment The Orielles et Our Girl au chant et Rod Skip au violon, Yawn saura éblouir tous ceux qui passeront sous la première couche d’austérité.
En concert à Paris le 19 novembre 2018 en première partie de Gruff Rhys (Le Badaboum).
Bill Ryder-Jones – Yawn / Disponible chez Domino Records.
Tracklisting :
1 – There’s Something On Your Mind
2 – Time Will Be The Only Saviour
3 – Recover
4 – Mither
5 – And Then There’s You
6 – There Are Worse Things I Could Do
7 – Don’t Be Scared
8 – I Love You
9 – John
10 – No One’s Trying To Kill You
11 – Happy Song