James Blake est attendu au tournant. C’est comme ça quand on cartonne dés le premier essai. Overgrown, son second album, est il celui de la confirmation ?
Le second album est un exercice piège. James Blake nous a tellement surpris avec son premier album éponyme que l’attente en est plus grande. Prenons le cas de Portishead; Leur premier album Dummy était un ovni mélancolique profondément ancré dans son époque. Ce que l’on peut appeller un GRAND album. Leur second Opus était éxcellent mais pas aussi percutant que Dummy. C’était un BON album. Vous saisissez la nuance ? J’aurais pu prendre d’autres exemples mais Portishead à ce petit spleen électro bien anglais qui les rapproche de James Blake.
Si Portishead s’inscrivait dans l’époque 90’s de Bristol, l’émergence du « Trip hop », de l’abstract hip hop, James Blake, lui, s’inscrit dans le sillon UK Bass, Bass Music, dubstep.. bref appelez ça comme vous voulez. Cela n’en fait pas pour autant un suiveur; Il se situe même plutôt du coté des leaders de la nouvelle scène anglaise. Overgrown est encore une fois une oeuvre personnelle et sans concessions. James Blake joue, abuse de ses imperfections; Des rythmes biscornus, des boucles vocales décalées, un prise de risque permanente et une fragilité certaine.
Sa voix, reconnaissable entre mille, est toujours plus en avant. Imperceptible dans ses premiers maxis, relativement discrète dans son premier album éponyme, elle est quasi omniprésente et décomplexée dans Overgrown. La voix tristoune de James Blake est aussi plus épurée, moins trafiquée avec des effets.
Voilà pour le style; les chansons aussi sont là. On s’approprie assez vite les mélodies, certaines immédiatement comme avec Overgrown, Retrograde, Life Round Here d’autre se découvrent avec le temps comme I Am Sold, Dim, Voyeur. Pas de reprise dans ce LP (contrairement au premier album avec Limit To Your Love de Feist) mais des collaborations; et pas des moindres. Le rappeur RZA (leader du Wu-Tang) vient poser des lyrics sur Take a Fall For Me et Brian Eno accompagne le jeune anglais sur le titre Digital Lion.
Alors oui ! James Blake nous livre un second album sommes tout un peu plus convenu que son premier coup de maître. Mais oui !
James Blake confirme sa présence dans la cours des grands. Cette nouvelle génération qui va de Frank Ocean à Bon Iver.. Tout ça est bien prometteur.
Qui a dit que c’était mieux avant ?
mai 22, 2013 @ 4:21 pm
j’ai beaucoup aimé son premier opus et j’avoue avoir moins accroché à l’écoute de cet extrait 🙁