Comment un pays aussi petit que l’Islande peut-il produire un nombre aussi grand d’artistes de qualité ? A défaut d’apporter une réponse, Vök confirme la règle avec « Tension », son premier EP.
Originaire de cette île pas comme les autres, Vök démarre sa carrière sous de bons augures en gagnant l’édition 2013 du prisé Icelandic Music Experiment. Une victoire d’autant plus remarquable qu’il s’agissait-là de la toute première prestation scénique du groupe. Côté studio, l’automne dernier a vu paraître « Tension », un titre décalé pour ce recueil de 5 chansons incitant à un relâchement total.
C’est en effet sur des arrangements vaporeux que l’EP s’ouvre, alors qu’un battement électro paisible cadence la voix légèrement voilée de Margrét Rán. La langueur trip hop de « Við Vökum » berce.
Vök dose et fait preuve d’un minimalisme étudié. A l’image du saxophone dont l’omniprésence n’enfreint pas la retenue. L’instrument se la joue un peu solitaire sans néanmoins manquer de délicatesse dans ses flagrances nostalgiques. Et il faut reconnaître que des morceaux comme « Ég bíð þín » ou « Á ný » ne sont pas dénués d’élégance.
Même lorsque qu’elle se montre (légèrement) plus rythmée et organique sur « Before », la musique Vök conserve cette aura nébuleuse typiquement islandaise. Cette sorte de quiétude esthétique qu’illustre d’ailleurs joliment la suggestivité du clip portant le titre éponyme :
L’album de Vök est annoncé pour le printemps. Mais en attendant les beaux jours, « Tension » s’avère de saison pour celles et ceux qui prennent le temps de regarder pensivement les flocons de neige virevolter.