Première fois que Tarantino confie la bande originale d’un de ses film à un compositeur. Et pour ça, il a prit la légende: Ennio Morricone.
Le genre: Musique de film
Le compositeur: Ennio Morricone
Le mot légende n’est pas usurpé lorsqu’on parle d’Ennio Morricone. L’italien de 87 ans est considéré comme l’un des plus grands compositeurs de musique de film de tout les temps. Il a composé plus de 500 oeuvres comme le Bon, la Brute et le Truand ou encore Il était une fois en amérique.
Verdict
Entre le travail de Morricone (notamment sa mythique collaboration avec Sergio Leone) et les premières images du The Hateful Eight, on ne pouvait que s’attendre à une BO dans la grande tradition des Westerns. Et Bim! L’Ennio prend tout le monde de revers en délivrant une partition horrifique rappelant plus son travail pour The Thing de Carpenter que Pour quelques dollars de plus. Le principe de la BO est le suivant: prendre un motif simple et angoissant (ici une mélodie jouée au basson sur le titre d’ouverture) et le répéter de longues minutes en l’enrichissant au fur et à mesure que la tension monte à l’écran. Cela donne une ambiance anxiogène, oppréssante qui colle parfaitement au hui clos mis en image par Tarantino. Si les personnages sont bloqués par la neige, le spectateur est emprisonné par la musique qui tourne en boucle sans laisser d’échappatoire. Toujours dans cette optique de coller aux films d’horreur, Ennio utilise le xylophone sur la musica prima… encore avec un thème long et inquiétant. Seul instant lumineux de la BO, La lettera Di Lincoln et sa sublime mélodie à la trompette (instrument souvent associé à la guerre de secession puisque présent sur les champs de bataille) fait définitivement taire les haters clamant que Morricone n’avait plus rien à proposer.
Car disons le tout net: nous avons là une BO remarquable, presque un classique instantané d’Ennio Morricone (le temps nous permettra de l’affirmer totalement). L’orchestration symphonique, l’art du thème récurrent enrichi à l’extrême (jusqu’à l’apparition des choeurs parfois) et l’ambiance de thriller qui se dégage font de cette partition une vraie réussite.
L’analyse: l‘ultima diligenza di red rock
Après plusieurs plans présentant un paysage enneigé le motif au basson démarre sur l’apparition du titre. Ensuite, un gros plan sur une sculpture du Christ couvert de neige surgit et la caméra tourne doucement autour: cette dualité image/musique façonne une atmosphère inquiétante et morbide. La caméra recule et laisse apparaitre derrière la sculpture une route sur laquelle avance une diligence. Les percussions surgissent en même temps que cette ombre lointaine et les cordes accélèrent au fur et à mesure qu’elle se dirige vers nous. Cette scène qui dure presque 3 minutes fait monter une tension palpable. Nous ne savons pas qui se trouve dans cette cariole mais la mise en scène couplée à la musique nous indique clairement que ce sont des personnages importants, porteurs de toute l’intrigue du film.
https://youtu.be/HhsXy-f2Q0U