The Creator Has A Master Plan. Classique devant l’éternel, ce titre de Pharoah Sanders de plus de 32 minutes touche les cieux.
Pourquoi vous parler aujourd’hui d’un disque paru en 1969? Parce qu’il est tout simplement bon et aussi par qu’en ces temps tumultueux, le ré-écouter peut susciter quelque chose d’inédit. Outre l’immense besoin de « good vibes » dont le monde a besoin, le message et les rares paroles de cet album sont :
There was a time, when peace was on the earth
And joy and happiness did reign and each man knew his worth
In my heart how I yearn for that spirit’s return
And I cry, as time flies
There is a place where love forever shines
And rainbows are the shadows of a presence so divine
And the glow of that love lights the heavens above
And it’s free, can’t you see, come with meThe creator has a master plan
Peace and happiness for every man
The creator has a working plan
Peace and happiness for every man
The creator makes but one demand
Happiness through all the land
Il ne vous faudra pas beaucoup de temps pour dépasser la caractère un peu naïf de cette poésie signée Amosis Leontopolis Thomas. Car si l’album (ou plutôt le titre car il occupe 80% de l’album) démarre et atterrit tranquille, il y a des passages à ne pas mettre entre toutes les oreilles.
Le Free Jazz caractéristique de l’époque, témoin d’une certaine libération, d’un affranchissement au formatage, est bien présent dans le disque. Dans les moment les plus intenses on a d’avantage l’impression d’assister à l’égorgement d’un porc que l’écoute d’un disque. C’est justement cet alternance entre la cacophonie et la soie qui fait toute la richesse et l’audace de cet album. Un style propre à Pharoah Sanders. Une communication avec un ailleurs..C’est le propre du « free » tout lâcher.
Mais Karma ne saurait se résumer à un disque emblématique du mouvement free jazz. Comme son nom l’indique c’est un guide spirituel. Un outil artistique pour favoriser un bon karma. Colors, l’autre titre de l’album rend hommage à mère nature.. mais surtout au regard que l’on peut lui porter, Lyrics :
Mother Nature seems to love us so
When she smiles there is a subtle glow
And with tears of joy, the happiness flows
I see red and orange and purple
Yellow and blue and greenPeople say that life is misery
But in him there is no mystery
So he sends to us his rainbow of love
Red and orange and purple
Yellow and blue and green
Alors comme il est d’usage dans les albums de jazz, on énumère les « zicos ». Et parmi ceux qui ont participé à cette allégorie audio de la planète qu’est Karma, on retrouve entre-autres Ron Carter à la basse, Lonnie L. Smith Jr. au piano, Leon Thomas à la voix et aux percus; Et bien sur, le créateur, Pharoah Sanders au saxophone ténor. Avec Karma, celui qui fut le petit protégé de John Coltrane est devenu un « master musicien ». Intemporel !