1969, le monde assiste en direct aux premiers pas de l’homme sur la lune avec comme trame sonore un titre d’un jeune anglais qui colle parfaitement à l’évènement. Space Oddity de David Bowie.
Le contexte:
Après l’échec du premier album, Bowie change de maison de disque et atterit chez Mercury Records. Il débarque avec une chanson inédite enregistrée avec Gus Dudgeon avant de quitter Deram, Space Oddity. Le reste de l’album sera produit par Tony Visconti qui débute là une collaboration toujours en cours 35 ans plus tard.
L’Album:
En Novembre 69 s’appelle également David Bowie, l’édition Américaine elle sera éditée sous le nom de Man Of Words/Man of Music. Musicalement le jeune David Jones peaufine son propre style en se détachant de ses influences trop présentes sur le premier album. Il prend plus de risque en s’éloignant du format standart de 3minutes et 30 secondes avec des titres comme Cygnet Committee dépassant les 9 minutes. A ce sujet si Space oddity a completement canibalisé l’album au point de lui donner son tire dans les rééditions de 1972, Cygnet Committee est pour beaucoup de fans le trésor caché de ce disque. Titre marathon rock/folk enregistré d’une traite dans les conditions de live, Bowie y critique le mouvement Hippie devenu beaucoup trop politique à son goût. Ce titre qui démarre sur un faux rythme folk devient finalement un hymne à la liberté dans lequel David clame son envie de vivre comme il l’entend. Poignant. Et puis il y a Space Oddity le premier succès de Bowie qui interprète Major Tom, un astronaute coincé dans une boite de métal et qui cherche à joindre la terre. Toujours ce sens affuté pour la théatralisation de ses chansons pour mieux emmmener l’auditeur avec lui. A noter que 10 ans plus tard dans sa chanson Ashes to ashes le chanteur donnera une autre interprétation à Space Oddity en chantant que Major Tom était un junkie! Loin d’être mauvais, le reste de l’album est plus anecdotique face à ces deux poids lourds. Notons tout de même le très Dylanien Unwashed And Somewhat… ou encore le morceau final Memory qui clôt l’album avec une chorale.
Le Clip: Space Oddity
La jeune fille qui apparait dans le clip est Hermione Farthingale alors girlfriend de Bowie avant qu’elle ne le quitte pour un danseur. David lui écrira plus tard la chanson Letter To Hermione et avouera qu’elle est également The girl of the mousy hair dans la chanson Life on Mars?
https://youtu.be/D67kmFzSh_o
L’anecdote
Après la sortie du premier album Bowie est sollicité pour écrire la version anglaise d’un tube de Claude François qui cartonne en France. David a 15 jours pour reécrire les paroles de comme d’habitude mais de son propre aveu le résultat Even a Fool Lerans to love est assez médiocre et ce sera finalement Paul Anka qui s’emparera du titre en écrivant le cultissime My Way.
Le Vinyl
La version de l’album rebaptisée « space oddity » de 1972 se trouve facilement pour une dizaine d’euros, on y voit Bowie roux en mode Ziggy Stardust ce qui donne un côté anachronique à la pochette. En revanche pour la version originale avec sa cover inspirée par Vasarely et ses motifs géométriques il faudra dépenser plus de 300€. Le bon compromis serait peut être de viser la version américaine Man of Word/Man of Music pour une centaine d’euros.
Verdict
Trop vite résumé au seul titre Space Oddity ce deuxième album est pourtant essentiel pour constater l’évolution de Bowie. Ce dernier prend plus de risque et s’éparpille beaucoup moins en canalisant mieux ses différentes influences. Un album plus cohérent, et plus interessant… mais le meilleur reste à venir.