Suite à la déferlante The Cure la veille à Rock en Seine 2019, nous étions dubitatifs devant la programmation du samedi. Plutôt R’n’B, soul et hip-hop… et pourtant !

La place belle aux découvertes du festival
Il n’y a pas encore foule sur la grande scène inondée de soleil, où Catastrophe (méditons au passage sur ce drôle de nom pour un groupe) débarque dans des jolis costumes colorés. Le show s’avère surprenant car si le groupe en nombre sur scène évoque par son organisation un Arcade Fire c’est plutôt du côté de la comédie musicale qu’il va trouver son inspiration. Tenues étudiées, pas de danse, chants à l’unisson, un petit côté en dehors des clous à la Camille. C’est un plaisir de découvrir un spectacle vivant, interactif et totalement tourné vers le public. Les membres du groupe ont eu l’idée originale de recenser sur des petits papiers les peurs des festivaliers croisés avant le concert. Jamais à court d’humour, ils ont partagé ces pensées puis ont avalé ces fameux papiers pour faire disparaître nos peurs. Un show poétique et décalé dans lequel on retrouvera une reprise du « Smalltown Boy » de Bronski Beat très réussie.
C’est au tour de Celeste, jeune chanteuse de Brighton de nous plonger dans ses langoureuses chansons. Son titre « Lately » illustre bien les talents de cette nouvelle diva de la soul. Sa voix délicate et pure évoquant Amy Winehouse a su charmer un public à l’écoute malgré la chaleur du milieu d’après-midi.
Place à la jolie petite scène Firestone où une partie non négligeable du public a décidé de s’installer à l’ombre. Le chanteur Corneille s’est déplacé pour présenter les vainqueurs du tremplin Firestone : les Kitchies. L’occasion pour ces jeunes sudistes de pouvoir présenter leurs compositions estivales. Le groupe va rapidement séduire avec sa bonne humeur communicative. Un set maîtrisé, joyeux et pop à souhait. Les notes festives et exotiques de leur dernier single « Summer ends » ou la reprise de Crystal Fighters « LA calling » font danser une foule conquise.

Il est presque 18 heures, le soleil est toujours aussi haut et Marie Ulven alias Girl in Red entre en scène sur la cascade. On sent déjà que la jeune Norvégienne de 20 ans, guitare en bandoulière et sourire aux lèvres est totalement décomplexée. Dès les premières notes, elle nous envoie un rock puissant superbement épaulée par ses musiciens. Elle va littéralement mettre le feu, enchaînant des titres mélodieux et habités. Son humour va également faire mouche. Un set sautillant et énergique à l’image de « I wanna be your girlfriend », une voix un brin éraillée et plusieurs plongeons dans la foule vont finir de convaincre un public totalement réceptif. Sans aucun doute la découverte de la journée. A suivre de près.
Les têtes d’affiche du samedi à Rock en Seine 2019
Lorsque Jorja Smith, une petite poupée assez précieuse, fait son entrée sur la grande scène, le public vibre. Nul doute que cette jeune artiste de 22 ans est très attendue. Dans sa robe pailletée gravée à son nom, elle minaude devant une foule parfaitement à l’écoute qui reprend en chœur son « Teenage fantasy ». Elle est accompagnée par des musiciens exceptionnels ce qui relance l’intérêt de voir l’Anglaise en live. Sa douce assurance et sa voix captivent le public et son avenir semble tout tracé, la consécration semble-t-il. Seul bémol, on la surprend par moment à chanter sur sa propre voix… à méditer.
22 heures, la cascade, le public veut se défouler. Dans ce contexte, Jungle va mettre tout le monde d’accord avec un set énergique et imparable. On pense évidemment à Metronomy ou Hot Chip pour cette envie contagieuse de se laisser aller. Les tubes déferlent « Time », « The heat », « Busy Earnin’» et font danser la foule qui sortira souriante et heureuse. What else ?

Finalement, cette deuxième journée à Rock en Seine 2019 s’est avérée assez riche et hautement bienfaisante.
Sally Cinnamon