Pearl Jam opère un retour affûté avec « Gigaton ». Son attendu onzième disque. Imparfait certes, mais pour autant diablement réussi.

Trente années de carrière, dix albums studio dont quelques-uns devenus cultes. La poursuite de son histoire n’est pas une mince affaire pour Pearl Jam. Exigeant une flamme de ferveur dont les vétérans du grunge semblent encore pleinement habités.
« Gigaton » débute plutôt fort d’ailleurs. S’ouvrant par un « Who Ever Said » aéré mais nerveux. Sur lequel le groupe déroule son savoir faire pendant cinq bonnes minutes. Du classique bien ficelé avec notamment un Matt Cameron qui envoie le bois derrière ses fûts.
Un départ prometteur que s’empresse de confirmer « Superblood Wolfman ». Single quasi formaté où les guitares se lâchent. Un morceau entraînant ne serait-ce que par la hargne vocale d’Eddy Vedder.
La suite monte encore d’un cran… et quel cran ! Avec « Dance Of Clairvoyant » Pearl Jam sort de sa zone de confort et tape dans la new wave. L’esprit de Duran Duran plane même si c’est bien l’âme grunge du quintet de Seattle qui fulmine.
Emballé, c’est pesé ! Du moins pour la première partie du disque. La seconde se montrant nettement moins palpitante. A commencer par ce « Buckle Up » mou du genou, franchement dispensable. Baisse de régime heureusement assez vite balayée par « Come Then Goes ». Une ballade blues, acoustique et épurée, dont la portée doit beaucoup au chant d’Eddie. Et puis cette conclusion idéale : « River Cross », sorte d’accalmie habilement mise en relief par une production avisée (merci Josh Evans).
Au final, sur sa petite heure d’écoute, « Gigaton » ne souffre d’aucune longueur préjudiciable. Sans concevoir un chef d’œuvre comparable à ceux de ses débuts, Pearl Jam imprime une énergie empreinte d’une remarquable créativité. Le temps s’enfuit mais la conviction demeure.
#TourDeForce
Pearl Jam – Gigaton / Disponible chez Monkeywrench Records.