Groupe prometteur aux influences multiples, les Flashing Teeth viennent de sortir Another Ripple on Planet Ghost, un EP qui mêle guitares hypnotiques, explorations sonores, nappes de synthétiseurs minimalistes et voix mélodiques bigarrées.

S’appropriant toute une palette de sonorités pop lo-fi, garage, post-punk ou shoegaze, Flashing Teeth réactualise ces genres tout en s’affranchissant des étiquettes. Fruit d’une inspiration toujours aussi débordante, la musique fait écho avec les univers hallucinés et visionnaires de William Burroughs, Jack Kerouac, Velvet Underground, The Stooges, Hubert Selby, Bret Easton Ellis, et bien d’autres, comme l’explique Olivier Swiatek, fondateur du groupe : “Mon tout premier groupe s’appelait Naked Lunch…oui, difficile de faire plus cliché comme référence pour un groupe de rock, mais on devait choisir un nom dans l’urgence, pour notre premier concert, et c’était ça ou… Pancake !”, se souvient sur le ton de l’ironie l’artiste.
Ce dernier n’en n’est pas à son premier groupe de rock. Le chanteur et guitariste de Flashing Teeth a passé onze années avec le groupe Mina May avec lequel il a composé trois albums. Un groupe qui a eu un petit succès notamment au Canada, où Mina May s’est produit à Montréal, Toronto et Ottawa, aux côtés de nombreux groupes tels que Zeroes, futurs Suuns, ainsi qu’en France, en ouvrant pour des groupes comme Silver Apples.
Flashing Teeth – Trained Sister (Live – Rade Side)
Un nouveau projet musical créé en 2017
Cette nouvelle aventure, Olivier Swiatek a choisi de la partager avec Alex Da Silva et Louise et Martin Baudu, qui jouaient respectivement dans des groupes locaux à succès : Maïa, Gang of Peafowl (Louise joue à présent dans Time Structure).
“J’ai monté le groupe actuel en 2017 avec Louise, Alex et Martin, qui jouaient tous dans des groupes différents à l’époque. J’ai mis du temps à trouver des musiciens compatibles, à la fois bons, motivés, et qui pourraient s’adapter facilement à l’univers des morceaux qu’on vient de sortir dans cet EP Another Ripple on Planet Ghost. Alex et Martin jouaient ensemble dans Gang of Peafowl, c’était donc assez évident pour la section rythmique, et Louise a depuis monté son propre groupe, Time Structure, qui est très bon aussi, dans une veine plus prog. C’est une pianiste excellente, elle a fait le conservatoire, Martin aussi, au violoncelle,” se souvient Olivier.

© Alexandre Minard – Zénith Oméga de Toulon
Cette nouvelle configuration de musiciens a produit des morceaux plus variés, plus aboutis, et surtout mieux écrits. Olivier, grand passionné de littérature anglaise et américaine, a un sens inné du songwriting qui se conjugue à la perfection avec sa voix spectrale qui oscille entre soleil et obscurité. Et les mélodies sont instinctives, avec une puissance sonique ahurissante, actualisant de nombreux répertoires du passé.
“J’ai vraiment eu de la chance de tomber sur ces artistes, car ils ont un univers musical très riche. Louise n’a que 22 ans et pourtant, en répète, si je fais référence à « Rock Bottom » de Wyatt, St Vincent ou King Krule, on sait de quoi je parle. Cette puissance musicale vient également de la force de frappe d’Alex qui a écouté beaucoup de grunge plus jeune, c’est vraiment l’élément rock du groupe “,
nous confie le chanteur.
Clip vidéo s’inspirant du Game of Life
Ce nouvel EP s’est offert une petite fantaisie plastique, un clip versatile réalisé à partir d’un automate cellulaire : le jeu de la vie imaginé par le mathématicien britannique John Horton Conway. Cet automate cellulaire repose sur le principe d’évolution de la grille dans le temps. À chaque étape, appelée génération, les cellules évoluent en fonction de leur voisinage et manière autonome, pour créer, in fine, des formes de vie singulières. On peut ensuite réaliser des captures vidéos à l’aide d’un éditeur de vidéo en ligne, et s’offrir des montages artistiques atypiques.
“Ce nouveau clip, intitulé Ratboy, a été réalisé par Nanick Guihodo, qui a eu l’idée d’utiliser le programme de John Conway pour donner vie aux automates. J’ai trouvé l’idée parfaite, et la figure du « glider » solitaire me renvoyait à la figure solitaire du narrateur, noyé dans le flux infini d’informations du 21ème siècle”, nous explique l’artiste.
Les Flashing Teeth vont enregistrer prochainement une session live avec de nouveaux morceaux et espèrent sortir un nouvel album en septembre. Plusieurs dates sont prévues après la Covid avec notamment une apparition dans un festival Rock le 11 septembre prochain à Bormes les Mimosas.