Alors qu’il se fait démonter par la presse, Boarding House Reach de Jack White m’a donné du bonheur. C’est même la première fois que je supporte un album de Jack White (+ White Stripes) jusqu’au bout.
Il faut dire que je me laisse vite avoir. Le premier titre prône l’amour. Et ça j’aime. Son immédiateté nous fait entrer directement dans ce que certains considèrent comme un album fourre tout. Connected By Love.. We are!
La suite ne va pas sans surprendre, si les arrangements laissent la part belle aux rythmes synthétiques, la guitare est bien en avant comme sur Why Walk a Dog? L’album de Jack White est la réunion de deux mondes. Un monde avec des beats lourds et r&b façon Beck (Corporation, Hypermisophoniac..) et un monde plus destroy à l’écriture plus rock.
Boarding House Reach penche plus du coté de Beck que du coté classic rock. Ceux qui ont découvert Jack White à travers Beyoncé ou Kendrick Lamar en featuring sur leur album (oui! il y en a) ignorent sans doute que Jack White est l’auteur du « poporoopopopo po » qu’ils chantonnent au stade ou quand ils sont bourrés. Oui le titre Seven Nations Army de White Stripes vouv vous souvenez ? C’est par ailleurs le dernier titre rock a avoir atteint les sommets des charts internationaux. Et ça commence à remonter maintenant.
Fermons donc cette parenthèse historique pour revenir justement sur l’album qui déçoit les amoureux de cette dernière génération du « rock qui marche ». On peut éventuellement s’associer à leur déroute quand on écoute le très jazzy-soul Ice Station Zebra. Mais l’angoisse n’est que de courte durée pour les allergiques à tout ce qui groove, car juste après; le titre N°7 Over and Over and Over remet le rock brut au coeur du sujet. Efficace!
Tel un un album de rap Boarding House Reach de Jack White donne le sentiment de vouloir délivrer un messsage d’un bout à l’autre. Tantôt explicite dans le titre Everything You’ve Ever Learned, tantôt discret dans Get In The Mind Shaft. À travers cette chanson et la précédente tout aussi foutraque, l’album évolue de manière de plus en plus psychédélique pour ne pas dire Funkadelique.
Alors ce qui est fait est fait; What’s Done is Done. Que vous l’aimiez ou pas Jack White ne pourra pas revenir en arrière quitte à compromettre sa légende.. Où bien quitte à conquérir de nouveaux adeptes? Ici c’est mon cas. Jack White semble avoir tout compris de son temps, tel un Gainsbourg 2.0. Il pourrait faire du sur place mais il a choisit le mouvement sans se prendre très au sérieux. Mutatis mutandis, c’est sur une note d’humour triste que l’album s’achevé avec la ballade Humoresque.
#PremièreFois
Jack White – Boarding House Reach / Disponible chez XL Recording.