Avec The Man Who Sold The World, Bowie délaisse la folk de Space Oddity et propose l’album le plus rock de sa discographie.
Le contexte:
Début de l’année 70 Bowie monte un groupe qu’il nomme The Hype avec Tony Visconti (basse) Mick Woodmansey (batterie) et Mick Ronson (guitare). Si le groupe ne sortira qu’une reprise du Velvet (I’m Waiting For the Man) il sera le début d’une collaboration qui donnera le glam/rock et des futurs joyaux de Bowie David. Ce dernier s’est remis de sa rupture avec Hermione dans les bras d’Angie Barnett sa première épouse. Loin de moi l’idée de fouiner la vie privée de l’artiste mais cette idyle aura son importance dans la conception même de l’album The Man Who Sold The World.
L’Album:Plus qu’un album de Bowie, TMWSTW est en réalité un album de The Hype. C’est Visconti qui vendra la mèche des années plus tard en dévoilant que Bowie, trop occupé à flirter avec Angie, était peu impliqué dans la réalisation de l’album. En réalité il est venu un jour en studio pour enregistrer la totalité des chansons en guitare/voix puis à laisser à Visconti et Ronson le soin d’habiller le tout. Et les deux compères ont choisi des vêtements bien rock! L’exemple parfait est All the Madmen. Le début du titre navigue dans la lignée folk dont nous avait habitué Bowie sur ces précedents albums, mais la grosse basse de Woodmansey, la furieuse guitare de Ronson et la réalisation de Visconti donne une dimension épique rock au morceau. Le son approche même le hard-rock typique de cette nouvelle décennie de Led Zep ou Black Sabbath avec des harmonies mélodieuses de Bowie. Les thèmes traités sont influencés par les lectures philospohiques de David, on retrouve par exemple la notion du surhomme de Nietzsche sur Supermen ou encore le titre eponyme qui fait allusion au The Man Who Sold the Moon de Heinlein. Ce fameux titre remis à la mode par Nirvana lors du MTV Unplugged de 1994 fait evidemment partie des pépites de cet album qui compte finalement que très peu de déchets. Tout just un Savior Machine un peu fade et She Shook me Cold trop lourd (solo de fin inutile) mais rien de suffisament mauvais pour gâcher le plaisir d’écoute de ce TMWSTW.
Le live: The Width Of A Circle
https://youtu.be/ASitcSAk330
L’anecdote
Evidemment on a tous en tête la version unplugged de Nirvana mais avant ça une autre chanteuse avait connu le succès avec une reprise de The Man Who Sold The World. En effet en 1974 soit 5 ans après Bowie, Lulu avait atteint la 3ème place des charts en grande-bretagne avec une version… un peu trop disco selon moi. A noter que David assure les choeurs.
Le Vinyl
La pochette officielle de The Man Who Sold The World sera censurée dans de nombreux pays, la raison? David y porte une robe (autre époque, autres moeurs) qu’il avait emprunté à sa femme dans le but de choquer le public. La pochette américaine est un dessin assez grossier sur lequel on peut voir l’établissement psychatrique dans lequel est interné le frêre de Bowie, Terry.
Verdict
Avec The Man Who Sold The World on fait un pas de plus vers le grand Bowie après avoir peaufiner sa plume sur deux albums, ici il s’entoure d’une équipe solide ayant apporté une nouvelle dimension à sa musique. Ajoutez à ça une image provocante de plus en plus assumée et on obtient les premices du Glam-rock. Un disque essentiel pour comprendre l’évolution de Bowie juste avant le premier chef d’oeuvre Hunky Dory.