Avec ses qualités évidentes, Labour Against Waste, le nouvel album de Christopher Paul Stelling, postule pour le titre de meilleur album folk de l’année.
La musique de Christopher Paul Stelling n’a pas d’âge. Et si elle sonne de façon tout à fait contemporaine, elle aurait aussi pu être composée il y a cinquante ans.
Ce qui impressionne d’abord, à l’écoute de Labor Against Waste, c’est la virtuosité de Christopher Paul Stelling à la guitare : Le jeune américain possède un toucher de finger picking unique qu’il a travaillé dix heures par jour dans sa jeunesse, influencé par Mississipi John Hurt ou John Fahey.
Mais Christopher Paul Stelling a d’autres atouts dans son sac, comme sa voix rauque et habitée qui porte des paroles à la fois dramatiques et confessionnelles. L’urgence et la passion animent ces chansons, alors que le chanteur avoue avoir joué plus de quatre cents concerts au cours de ces trois dernières années.
Avec des titres comme Warm Enemy (tiède ennemi) et Revenge (revanche), on sent bien que Christopher Paul Stelling est prêt à en découdre sur ce début d’album. Le rythme y est rapide et les cordes s’intègrent parfaitement à la guitare du maestro. Retour à un schéma plus classique sur Scarecrow avec une intro guitare-voix puis l’arrivée discrète d’harmonica et de cuivre.
L’accalmie est de courte durée, Horse repart à 200 à l’heure pour un titre country sous amphétamines. La fin d’album va s’avérer être plus douce, mais si le rythme va baisser, le songwriting va rester au même niveau, à l’image de Dear Beast.
Il n’y a donc aucune raison pour ne pas se jeter dans superbes nuances de ce grand disque de folk aux accents de country, de blues voire de musique médiévale ou de flamenco.
Indice de satisfaction : 83 %