Trois des membres de Sigur Rós s’associent au compositeur Hilmar Örn Hilmarsson pour réaliser « CIRCE », la bande son de The Show Of Shows, un documentaire de la BBC portant sur l’histoire du cirque.
Le genre : BO instrumentale made in Iceland.
Le résumé : Afin de mettre en musique le cirque, son univers et son histoire, la BBC sollicite les extra-terrestres de Sigur Rós. Une invitation à laquelle la formation répond partiellement (problème de planning oblige) en les personnes de Georg Hólm (bassiste), Orri Páll Dýrason (batteur) et Kjartan Hólm (frère de Georg et guitariste sur les tournées). Hilmar Örn Hilmarsson (HÖH pour les intimes), prolifique compositeur qui avait déjà collaboré avec le groupe, se joint également au projet.
Non, « CIRCE » n’est pas un nouvel album de Sigur Rós ! Certes, le disque résonne de quelques réminiscences caractéristiques (« Ladies And Gentlemen, Boys And Girls », « Liquid Bread & Circuses »), d’autant plus prégnantes qu’enregistrement et distribution se sont respectivement vus réalisés dans le studio et par le label (Krunk) de la formation islandaise. Les fans comme les adeptes d’atmosphères cinématographiques expérimentales trouveront donc largement leur compte dans cette cyclothymie musicale. Car « CIRCE » chahute l’auditeur, enchaînant par exemple l’apaisement d’un piano (« The Eternal Feminine ») avec la tourmente de percussions angoissantes (« The Crown Of Creation »). Un contraste accentué par la présence (malheureusement trop rare) de la section vocale de Kammerkór Suðurlands dont les chœurs renforcent la note épique de quelques morceaux. Quant à HÖH, il n’est probablement pas étranger à la fluidité des atmosphères aériennes voire symphoniques qui nuancent joliment l’univers développé par cette bande originale (le contemplatif « TKO »). En somme pas de réelle surprise au vu de ses auteurs : à défaut d’offrir une relative facilité d’accès, « CIRCE » n’en reste pas moins une réussite du genre.
Les 3 titres à retenir : « Ladies And Gentlemen, Boys And Girls », introduction onirique au long cours. « Lila » et sa rythmique magnétique tramée par la batterie ample et subtile de Orri Páll Dýrason. Ou encore « To Boris With Love », post-rock sombre et fiévreux. Mais l’écoute intégrale et d’une seule traite de ces quelques 71 minutes demeure de loin la meilleure option pour s’immerger dans cette odyssée sinueuse comme seuls les islandais savent en créer.
Le clip : Celui de « Lila » dont la poignée de minutes sillonne avec prestance un siècle d’histoire artistique :
L’indice de satisfaction : 74%