Le 19 décembre se tiendra, à Boulogne-Billancourt, la 19e édition du Concours Eurovision de la chanson junior. Alors que l’édition précédente avait consacré la victoire de la jeune française Valentina, tous les yeux se tournent cette fois-ci vers le Kazakhstan et ses deux jeunes ambassadeurs, formant un duo remarqué lors des sélections : Alinur Khamzin et Beknur Zhanibekuly. Âgé de 9 ans et atteint de phocomélie, ce dernier souffre d’un lourd handicap, mais brille par son talent, poussant la prouesse jusqu’à interpréter son texte en… français.
« Notre chanson nous transporte dans un monde féérique, où tous les rêves deviennent réalité ». C’est en ces termes qu’Alinus et Beknur évoquent “Ertegı Älemı (Fairy World)”, le morceau qu’ils interpréteront ce 19 décembre devant plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs, et face à des concurrents de 9 à 14 ans venus d’Europe, d’Asie centrale et d’Australie. Si le Kazakhstan était arrivé second l’an dernier, une courte tête derrière la candidate française Valentina, le pays d’Asie centrale fait cette année figure de grand favori.
Cette position tient autant à la qualité et à l’originalité du morceau que les deux garçons ont choisi d’interpréter qu’au talent dont ils font preuve. Beknur Zhanibekuly, en particulier, retient l’attention. Jeune prodige de 9 ans né sans bras, il parle quatre langues (français, anglais, kazakh et russe) et fait montre d’une énergie débordante ainsi que d’un sourire à toute épreuve.
Premier artiste en situation de handicap à participer au Concours Eurovision de la chanson junior, il illustre le volontarisme de la République kazakhe en matière de représentation et d’inclusivité des personnes handicapées. Le pays, qui en compte 600 000, a ratifié en 2015 la Convention relative aux droits des personnes handicapées, et multiplie depuis les actions en leur faveur.
Pour Alinus et Beknur, gageons que le rêve ne fait que commencer.