Cypress Hill. Le groupe mythique est de retour avec un 9ème album totalement psychédélique. Attention l’écoute de ce Elephants On Acid peut provoquer des hallucinations !
Rebondir après un échec
Le dernier album de Cypress Hill avait déçu fans et critiques. Avec Rise Up sorti en 2010, le groupe tentait un virage Rock avec des feat de Tom Morello et des samples des Doors ou Crosby, Stills & Nash. Le changement par rapport aux précédents albums venait probablement de la production laissée dans sa quasi-totalité à B-Real. Jusqu’ici l’âme de Cypress Hill était incarnée par DJ Muggs à la baguette de tous les morceaux depuis 1991. Forcement en remplaçant le chef d’orchestre, on prend le risque de perdre son identité. Et c’est exactement ce qui s’est passé avec ce Rise Up (depuis, B-Real a collaboré avec Larusso… triste).
Retour aux Sources
Suite à cet échec, c’était une évidence que le retour de Cypress Hill devait se faire avec le retour de DJ Muggs aux commandes. Et c’est chose faite, Elephants On Acid est entièrement produit par le New-Yorkais Lawrence Muggerud (Muggerud, Muggs, on est bon). Et c’est toute l’âme de Cypress Hill qui revient comme par magie. On retrouve la noirceur et le pessimisme de Till Death Do Us Part, les prods sont poussiéreuses et les mots acérés.
Elephants On Acid: Psychédélique de l’écriture…
« C’est de la bonne »! Je ne sais pas quel champignon a gobé Muggs pour concocter ce Elephants On Acid mais ça frappe fort! De toute évidence, cet album est hallucinogène, on voit des éléphants dès la pochette et toute la production est faite pour nous transporter loin très loin. Le groupe s’est dit très inspiré du rock psyché des années 70 pour façonner cet album. On retrouve des références à ce courant musical dans le titres des morceaux (band of Gypsies d’Hendrix, Starway to Heaven des LedZep…) mais également dans l’absence de sample au profit de boucles instrumentales jouées par Muggs lui-même.
… A la réalisation
Sitar, guitare et flûte pour accentuer les boucles orientales, le tout produit en partie par Gonjasufi, un artiste majeur de la scène Neo-psyche. La structure même de l’album est inhabituelle, 21 pistes (un record pour le groupe) pour une durée finalement assez courte. Sinon, beaucoup d’interludes pour renforcer l’univers hallucinogène et des titres assez courts pour éviter une potentielle lassitude.
Conclusion
« Moué, ils ont fait du Cypress Hill quoi« . Voilà le genre d’avis que j’ai pu lire sur ce Elephants On acid. Alors mes lapins faudrait savoir: quand le groupe tente un virage rock mainstream, on lui jette des cailloux et lorsqu’il revient au Hip-hop, on lui jette de nouveau la pierre… Ça fait pas un beaucoup de cailloux ?!! Et puis cette phrase ne devrait pas être une critique. D’ailleurs, combien d’artistes peuvent se targuer d’avoir leur univers propre reconnaissable entre mille ?
Enfin, cette critique n’est pas juste. Jamais Cypress Hill n’était allé aussi loin dans le psychédélisme. Sans être une révolution (que de toutes façons on ne souhaitait pas) c’est bel et bien une évolution de leur musique.
#CypressWeed!
Cypress Hill – Elephants on Acid / Disponible chez Columbia.