Chaque nouvel album de Daft Punk a son lot de déçus. Etrangement,Random Access Memories plait à la presse, ou du moins, aux quelques chanceux qui ont été convoqué en séance d’écoute privé…
Après des semaines de matraquage buzz maitrisé d’un bout à l’autre de la planète, il est temps d’ouvrir nos oreilles à Random Access Memories, un portail psychédélique et robotique vers un monde parallèleet funky . Après Human After All, le duo français mets ses paroles en pratique. Random Access Memories est le premier véritable « album studio » de Daft Punk. Pas de boucles, pas de programmation. C’est aussi le premier vendu avec un véritable livret avec les paroles et des illustrations. En revanche pas de clip programmé afin de rester dans l’esprit du concept… La musique avant tout !
Alors Pour en finir avec les extrapolations du nouveau Daft Punk, écoutons enfin l’oeuvre originale dans sa version double vinyl 180 grammes. Analysons ce qu’on nous annonce partout comme « L’album de l’année » ! 3, 2, 1,…. 0!
- Give Life Back to Music; Remettre la vie dans la musique, tout part de là! Pure démonstration avec ce premeir titre intensément vivant et pas un brin éléctronique (hors vocoder). Une Intro quasi jazz-rock (quoi ??) et riff funky. Bon c’est clair; Si c’est pas l’album de l’année ce sera au moins l’album de l’été.
- Atterrissage immédiat avec Game Of Love; Une ballade calme et funky au son très kitch – euhhh.. ça va être comme ça tout l’album?
- Non ! évidemment le titre suivant est une des claques de l’album; Une grande leçon de musique; Gorgio By Moroder ou « une histoire de fan »; Plus qu’une chanson, cet hommage musical au papa de la disco (Gorgio Moroder) est une expérience inédite. C’est à partir des bandes d’une interview privé de Gorgio Moroder que les Daft Punk ont construit le titre Gorgio By Moroder. C’est l’histoire de sa vie.. de la disco..; Une histoire de fans..
Car en plus d’être humain par dessus tout, Random Access Memories est aussi le premier album de Daft Punk avec des invités.. Et pas des moindres: Paul Williams, Nile Rodgers, Julian Casablancas (The Strokes), Panda Bear (de Animal Collective), Chilly Gonzales, DJ Falcon, le batteur de Off The Wall (JR Robinson), le guitariste de Thriller (Paul Jackson Jr), Pharrell Williams. Tous ces gens là; Les dafts les écoutent; ils en sont en sont fan.
- Within avec son intro classique au piano est un instant de relâche totale.. Ça fait partie des moments calmes de l’album. Soit dit en passant.. Random Access Memories est certainement le plus calme des albums de daft punk.. le moins étiqueté « Dancefloor »
- Instant pop de l’album avec Instant Crush feat Julian Casablancas. La voix du chanteur des Strokes passé à l’auto-tune, c’est quelque chose d’assez inédit.. Vous le croirez ou non.. c’est réussi.. Un titre donc, qu’on aime à la première écoute. pop.
- Lose Yourself To Dance.. l’autre featuring de Pharell Williams à l’apparence d’un entr’acte face à la multitude de moments dingue qui composent cet album. Pharell l’a dit, il était prêt à tout pour apparaître dans un album de Daft Punk.. Y compris jouer du triangle… Du coup il est doublement présent.. Un fan !
- Touch (feat Paul Williams) est un ses titres les plus protéiformes de l’album. Cette belle chanson part dans tous les sens (pop lo-fi , disco hédoniste,) allant même jusqu’à nous filer la nausée par endroits.. Mais Là encore les Daft Punk nous surprennent… On se croirait dans un opéra rock à la Phantom Of Paradise..
- Get Lucky.. Dois-je en parler.. ? Version LP.. Du luxe..
http://www.dailymotion.com/video/xyzyft_daft-punk-pharrell-williams-get-lucky-hd_music
- Beyond est orchestral dès les premières mesures (avec un vrai orchestre symphonique svp) et retombe sur ses molletonneuses pattes funky pour devenr un titre brulant semblable à Something About Us*; vocoder à l’appui. Le titre d’une belle nuit d’été.
- Motherboard est un peu le Veridis Quo* de l’album. Toujours Kitch, c’est un peu le moment d’exprimer le petit Rondo Veneziano qui est en eux.. Mais encore une fois, on est surpris au fil de l’écoute de ce titre. Les morceaux sont vivants, ils évoluent, se muent sans se perdre.. Motherboard prend alors un petit air de La Ritournelle de Sébastien Téllier ou encore de son titre Sexuality (lui même produit par « Guy Man » des Daft Punk).
- L’autre ballade Fragment Of Time, nous rappelle dés l’intro le son des autres versaiilais de Phoenix.. Plus le morceau avance plus on avance en Californie (ou a été enregistré l’album) Fragment Of Time et ses vocaux de Todd Edwards nous plonge dans ambiance Steely dan, rock cool, jazz funk.. un brin kitch.
- Doin’it Right est une succulente ballade electro-funk. Daft Punk réussit l’impossible; rendre le son de Panda Bear carrément chaud et sexy.
- Perte de Contact avec un premier titre qui fait hurler les synthés arpèges et les batteries. Une véritable et longue « montée »; Comme on dit dans la techno.. « Acoustiquement dancefloor »
Random Access Memories marque évidemment le retour réussi de nos petites légendes françaises; C’est de loin leur album le plus universel (.. Il plairait à ma mère et fait danser ma fille). Ce quatrième album respire l’été à plein nez. Daft Punk maitrise bien la formule magique pour faire de la musique « sexuelle ». Qu’on se le dise Random Access Memories rime avec plaisir. Random Access Memories met de l’humain dans les robots.
NB: Une version digitale est offerte aux heureux acheteurs de la version vinyl du LP.
23 juin 2013 @ 14 h 11 min
Mouai… 4/13… ça fait 6.5/20.
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Votre avis est un peu gentil et indulgent tout de même, première remarque, avec 10 morceaux sur 13 utilisant le vocoder je me demande si Thomas et Guy Man n’en ont pas chacun bouffé un..?!
(deux des trois titres n’utilisant pas le vocoder sont des instru de surcroit, l’autre, le seul ne l’utilisant pas est basé sur l’interview de Giovanni Giorgio Moroder…)
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Bon, ça ne semble choquer personne tellement le truc (abus du vocoder) gangrène le milieu actuellement.
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Quoi qu’il en soit quand on compare avec se qui se fait aujourd’hui par des gars comme Elektro Guzzi, Animal Collective, Fuck Buttons voir Dirty Projector, c’est que, soit les Daft sont devenus paresseux et surfent sur leur notoriété parce que le public n’y connait quoi qu’il en soit rien du tout, soit ils sont complètement largués du milieu et jet-lagués par leur voyages entre Paris et LA…
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Dans le milieu on se pose des questions en tout cas?!
O.°
23 juin 2013 @ 18 h 26 min
Excellente analyse, je ne suis pas d’accord sur tout mais je m’incline face à certains de tes arguments.
En revanche , si tu es musicien , tu sais qu’il est extrêmement difficile de faire du simple et du bon. Cet album est conçu pour durer, même si certains titres lassent assez rapidement.
Le coté kitch champs Elysées.. élargit la cible et éloigne des early adopters au passage.. je trouve qu’il y a une certaine prise de risque.
Mais je veux bien croire qu’ils sont un peu largués.