Attention ! Le premier album de Daniel Blumberg est à manipuler avec précaution. En effet, il pourrait causer des dommages irréparables aux auditeurs trop formatés. Pour les autres, Minus apportera un flot d’émotions rarement atteint cette année.
Plantons d’abord le décor : Daniel Blumberg a enregistré Minus en seulement cinq jours lors d’un séjour au Pays de Galles, en pleine rupture éprouvante avec sa compagne. Il luttait également contre ses troubles psychologiques continus qui l’ont conduit à une hospitalisation, une semaine avant l’enregistrement.
Ceci explique très certainement le ton magnifiquement sombre et barré de son premier album. Attachez vos ceintures et entrez donc dans le monde torturé, mais sublime du songwriter, qui dans la forme rappelle celui de Micah P Hinson :
Minus n’est pourtant pas le coup d’essai de Daniel Blumberg. L’anglais de 27 ans a d’abord multiplié les expériences en groupe, de Cajun Dance Party à Hebronix. Puis, en 2013 il a commencé à travailler avec les musiciens du Café Oto de Londres, réputé pour ses sessions d’improvisation. Il se rapproche alors du violoniste Billy Steiger et du contrebassiste Tom Wheatley avec lesquels il façonne patiemment ce nouveau style aérien et libre.
Pour cet album, Blumberg s’est également adjoint les services de Jim White, qui a tenu les baguettes pour Cat Power, PJ Harvey ou encore Courtney Barnett et Kurt Vile. Enfin, il ne manquait plus qu’un producteur capable de catalyser la force créative de cette équipe. Connu pour son travail avec Scott Walker, c’est finalement le chevronné Peter Walsh qui a été choisi. Et il en fallait de l’expérience, pour canaliser la créativité de Daniel Blumberg qui, tel un David Lynch, tutoie son inconscient à tout instant. Madder vous convaincra-t-il du contraire ?
#CureSalutaire
Daniel Blumberg – Minus / Disponible chez Mute Records / [PIAS].
En concert à L’Olympic Café (Paris) le 12 juin 2018.
Tracklisting :
1 – Minus
2 – The Fuse
3 – Madder
4 – Stacked
5 – Permanent
6 – The Bomb
7 – Used To Be Older