“A quoi bon sortir un disque si c’est pour se faire défoncer ?” lançait dernièrement Bertrand Cantat. Certes nous nous posions la même question. Alors mettons de coté l’ambiance tragique et dérangeante qui rôde autour d’ “Horizons” et focalisons nous sur les chansons, rien que les chansons. Chronique.
Detroit, le nouveau projet de Bertrand Cantat est un duo formé avec Pascal Humbert, bassiste et ami de longue date de l’ex-Noir Désir. Aujourd’hui, sort de cette union un album nommé “Horizons” dont le premier single “Droit dans le soleil” nous rassurait certes sur le talent d’écriture intacte de Bertrand Cantat mais nous laissait un goût amer difficilement explicable.
Alors oui, réentendre cette voix si reconnaissable nous faisait le plus grand bien tant nous avons vénéré l’artiste, tant nous avons aimé l’écorché vif, tant cette rage de bousculer les pensées endormies a bercé notre jeunesse en manque de repère et d’idéaux.
Mais un drôle de sentiment s’est emparé de nous à l’écoute de ce premier titre et à la vue du clip : prétentieux, voilà le premier qualificatif qui me vînt. Comme si j’attendais de le voir hurler son come-back, comme s’il fallait que son retour dans mes oreilles soit marqué par l’énergie du désespoir plutôt que par la force et la tristesse de ses mots !
Puis, à l’écoute d’ “Horizons” , l’aspect dérangeant (finalement inévitable malgré ce souhait de faire abstraction de la dramaturgie entourant l’artiste), laissa place à une émotion particulière. Comme si j’avais accepté la tension ambiante et compris que Bertrand Cantat a su tirer toute la quintessence de sa vie si perturbée.
Le premier titre “Ma Muse” interpelle inévitablement (qui est-elle cette muse ?), mais nous prouve ô combien l’artiste n’a rien perdu de sa superbe plume.
Puis le splendide “Glimmer in your eyes” vient caresser nos sens, ce titre est une pure merveille, ce qui m’a été le plus beau à entendre depuis un long moment !
La voix de Cantat y est encore plus marquée et marquante qu’auparavant ! La voix de Bertrand Cantat est ma “Madeleine de Proust” ! Je suis conquis, impossible d’être objectif à partir de cet instant. J’ai envie de chialer !
S’en suit 2 interludes en hommage à une ville en faillite (Detroit) et un retour fracassant du Rock français (Terre Brûlante, Le creux de ta main, sa majesté, null and void) qui devrait permettre à Philippe Manoeuvre de clore une bonne fois pour toute le débat : le rock français est-il mort ?
Rock on !
20 novembre 2013 @ 10 h 59 min
Désolé, je n’ecouterais pas une seule note ou tirade de cet album.
Monsieur Cantat va même jusqu’à parler, avec des paraboles stylistiques, de celle à qui il a ôté la vie. Mauvais goût pour faire du buzz ? Confession publique ? La seule chose qui soit rassurante c’est qu’apparement se soit l’album triste d’un homme triste, une autre ambiance aurait été “bizarre” de toutes facons.
Je comprends que vous le chroniquiez et même que vous puissiez apprécier, j’aurais plutôt tendance à ne pas vouloir en entendre parler. Mais ce n’est que mon humble avis.
21 novembre 2013 @ 19 h 30 min
Que dire ? Si ce n’est merci de votre commentaire. Je comprends ceux qui, comme vous, ne veulent plus en entendre parler tout comme je comprends ceux qui, comme moi, l’ont apprécié. Par contre, par pure curiosité : aimiez-vous ce que faisait Cantat (donc Noir Désir) avant le drame ? Quoiqu’il en soit : j’apprécie votre franchise ! Stay Tuned