Diplo n’a jamais autant rassemblé que ces derniers temps. Pourtant la presse n’a jamais été autant divisée autour de son projet Major Lazer .
Alors que le magazine Tsugi étiquette le nouvel album de de
Diplo Major Lazer comme « La bouse » du mois de juin, Trax met son auteur, Diplo en couverture de sa dernière parution. En tant qu’early adopter des deux magazines, (bien que réconcilié avec le nouveau Trax depuis peu), ET en tant qu’amateur de Major Lazer (remember 2009) il m’apparaissait normal de profiter d’un beau dimanche après midi de printemps pour me plonger dans la lecture de mes deux magazines préférés (RIP Vibrations) tout en écoutant Peace Is The Mission, ce fameux troisième album de Major Lazer.
Alors première observation : Oui! On est loin de F10rida, le premier album de Diplo sorti chez Ninja Tune, salué unanimement par la pitch-presse électro et ré-édité il y a peu.
Mais « Diplo, ce n’est pas Major Lazer » me direz vous ! Certes, mais ce projet bankable occulte de plus en plus la carrière solo de Thomas Pentz alias Diplo. L’artiste dont la cote est au sommet est en passe de se « guetta-iser » en cédant à la facilité.
Outre les récents featurings avec Elie Goulding (ci-dessous) et Ariana Grande, le producteur Diplo ne fricote pas avec la gratin MTV depuis hier. Il a signé des titres pour Madonna, Beyoncé, Usher, pourtant c’est avec ses propres chansons qu’il bat ses records. Et comme nul n’est prophète en son pays, c’est en France que l’américain a connu son premier hit N°1 des ventes avec Watch Out for This (Bumaye) en 2013.
Alors ceux qui prétendent que Diplo est tombé dans le grand bain du mainstream doivent rafraîchir le cache de leur navigateur. C’est pas nouveau. En revanche, ce qui faisait la différence entre Major Lazer et Pitbull c’était cette faculté à créer de vrais tubes cross-over et surtout à renouveler (enfin) la musique jamaïcaine, pouplariser des musiques tropicales comme la cumbia.
Les deux premiers albums de Major Lazer offraient encore ce grand écart. Dans Peace is the Mission il va effectivement falloir se battre pour trouver le titre « jouable », ou plutôt trouver le titre qui n’a pas été déjà joué par le DJ de la discothèque du coin, ou dans les manèges de la fête foraine.
Tout est dit dans l’intro, Diplo n’a jamais autant rassemblé de gens que ces derniers temps, autrement dit: En se remuant sur du Major Lazer, les gens du monde entier n’ont jamais été aussi nombreux à écouter les sons du label Mad Decent, le label de Diplo. Lean On, Son dernier titre, classé N#1 des ventes en témoigne. C’est aussi le titre du moment le plus « shazamé ».
Il n’y pas vraiment de quoi être surpris par ce retour en masse des Lazers. Ceux qui ont eu la chance d’assister à des DJ sets de Diplo le savent : » ouai, il passe que du commercial » disaient les spectateurs branchés de son set au festival so british Worldwide à Sète en 2009.
Mais alors pourquoi tant d’attention et tout autant de detestation autour d’un mec qui est à la pointe de la hype depuis des années ? Le syndrome Davig Guetta ? Correlation impossible, David Guetta n’a jamais fait de la « bonne musique » au sens noble et puant du terme et en plus, il a les cheveux longs. Le seul point commun qu’on puisse leur trouver est d’être sur les mêmes compiles Fun Radio, NRJ Dance etc..
Nul ne doute que Diplo a encore des ressources et qu’il va nous surprendre dans les années à venir comme il a su le faire dans ses pulsions electro-picales. Mais son Major Lazer tourne pour certains à la Major lesion. il faut bien l’admettre, ce LP (durée 30 minutes) ne « re-pimpe » plus vraiment le son des caraïbes. En dehors des voix détuné, déformées et du charisme des MC’s jamaïcain Washy Fire et Jillionaire, Peace is The Mission est un disque ou la dance puissante et hurlante est enroulée dans une ganache r’n’b, le tout sur un biscuit ragga recouvert d’un appareil pop. Bref imaginez un gros gateau à la crème américain à étage.. vous y êtes !
Diplo:
Les jeunes entre 15 et 25 ans ont grandi avec du rap à la radio. Les genres créés par des gens plus vieux que moi sont morts. Les gens qui séparent les musiques noires, blanches, rock, techno, je déteste ça. Et je pense que les jeunes aussi. Ils ont grandi avec Internet, ils on accès à toute la musique, pas seulement celle qu’on joue dans leur quartier ou celle que les parents passent à la maison. Ils peuvent décider s’ils n’aiment ou pas. (source TRAX)
Alors face à temps de division, Peace is the Mission ! Ne nous fâchons pas pour si peu. Écoutez cet album sans arrière pensées, en toute décontraction, ou bien passez votre route car il y a de grandes chances qu’il vienne a vous.