L’album Kites (traduisez « cerf-volants ») du trio germano-autrichien Diver pose l’ambiance de l’album dès la pochette. Des cerf-volants coincés dans un arbre bien triste, eux qui pourtant voulaient voler. Alors que ça ne pourrait être qu’une illustration, la couverture en dit pourtant beaucoup plus.
En effet ce premier album, suivant la sortie d’un premier EP en Mai 2011, est à l’image de sa pochette : les couleurs sont chaudes, apaisantes et positives, et pourtant l’arbre fait la gueule. Les bases sont posées pour parler de Kites. N’utilisant quasiment que des instruments acoustiques, les trois membres du groupes proposent une musique enjouée, entraînante, et on ne peut s’empêcher de taper du pied en s’imaginant dans des champs de blé. Si si, je vous jure.
C’était sans compter la puissance du désespoir dans les textes. Alors oui, les guitares sont joyeuses, mais les mots qui les accompagnent ne sont pas de la même veine : Stephan, Wolfgang et Olaf, les trois membres de Diver, mêlent leurs voix pour parler de choses bien plus sérieuses. Prenons en exemple le premier titre de l’album, « Illusions » qui sous ses airs de bluette folk parle du vide que l’on ressent quand on s’enfonce dans l’ennui de la réalité. Peu après arrive « Care » fable d’un amour qui fait mal. C’est donc avec surprise que débarque l’excellent « 1, 2, Much » qui raconte l’histoire d’un lendemain de cuite et d’un mec qui tente de se faire pardonner. Ça vous rappelle quelque chose ?
Ne vous précipitez pas sur l’album de Diver en attendant des arrangements de dingues. Mais si vous voulez écouter un bon album folk, n’hésitez pas. La musique du trio est simple, brute de décoffrage malgré son calme apparent, et les textes sont riches et piquent au vif. Un mélange qui apaise et fait réfléchir à la fois.
L’album « Kites » de Diver sortira le 24/09/12 chez Inkmusic/Differ-ant. Et moi pendant ce temps là, je vais ressortir mon cerf-volant.