Sébastien Tellier revient avec Domesticated, un album qui divise. Il y a ceux qui aiment le ménage avec du Sanytol®, un Dyson®, ou du Bang®, et les autres, plus vinaigre blanc et savon de Marseille.

Ce qui surprend aux premiers contacts (avec des gants Mappa et les distance qui s’imposent) de ce neuvième album studio de Sébastien Tellier, c’est l’utilisation quasi continu de l’auto-tune, du vocoder et des effets (voire les trois à la fois). Sébastien Tellier a fait appel à Nicolas Chataing, le mixeur de PNL. L’autre surprise est la durée de Domesticated; 34 minutes, pas une de plus, comme le fameux Back To Black de Amy Winehouse. Mais si l’album en atteint la durée, en atteint-il la superbe?
Alors quoiqu’il en soit, le grand Sébastien Tellier (par la taille et par le talent) peut mourir tranquille. Sa Ritournelle est un chef-d’oeuvre absolu, co-construit avec Philippe Zdar et Tony Allen disparus dernièrement. Sébastien Tellier a bien d’autres faits d’armes comme l’album Sexuality dont ce fameux Domesticated pourrait bien être la suite logique.
Domesticated est très différent de son prédécesseur L’ Aventura, qui faisait la part belle aux rythmes et sonorités brésiliennes. À l’instar de Sexuality, le nouvel album de Tellier est très électronique pas seulement dans la voix qui est centrale dans cet opus. On pourrait même parler d’un album électro-funk d’auto-dérision. On pourrait attribuer la pensée de Nietzsche à notre sujet: Il faut prendre avec sérieux les choses anodines et ne pas trop pendre au sérieux les choses dites « sérieuses » (Le gai savoir). Et si il y une chose que Sébastien Tellier ne fait pas, c’est justement de se prendre un peu trop au sérieux.
La pop star qui ne ferait plus le ménage serait une personne en direction ligne droite vers le mur
Technikart
Alors une des question qui se pose est : Sébastien Tellier abuse-t-il de l’auto-tune pour coller à l’air du temps ou pour masquer une voix fragilisée par des années de tournées et de weed? Ou bien est-ce les deux? Nous aurons la réponse dans le prochain album, ou le prochain concert.
En tout cas quand on écoute un album court il faut que les chansons aient toute une force. Le problème de Domesticated, c’est que quand on se dit : » C’est déjà finit », on a pas spécialement envie de se re-servir. Même si les titres Ballet et Stuck in Love sont vite addictifs, même si les notes sont comme toujours très sexuelles, ce neuvième album sous cellophane laisse pas beaucoup transparaitre d’émotions fortes comme l’artiste nous y avait aussi habitué.
#LincroyableVérité
Sébastien Tellier – Domesticated / Disponible chez Record Makers.