Au bout de 20 années ponctuées d’une discographie sans faille, que peut-on encore attendre d’Elysian Fields qui s’apprête à sortir « Ghosts of No »?
Probablement certainement son meilleur album.
Fidèles à leur univers singulier, Jennifer Charles et Oren Bloedow tissent cette immuable étoffe pop folk acidulée. Pourtant le velours musical de « Ghosts of No » apparaît moins rêche, plus soyeux.
« Bird In Your House » annonce la fluidité d’un album dénué de la moindre faute goût. « Ghosts of No » chaloupe ainsi jusqu’à « Shadow Of The Living Light », son final délicatement épique. Le spleen inexorable glisse sur des mélodies légères (« Higher Power »), irrésistiblement lascives (« Elysian Fields »). « Cost Of Your Soul » régale de ses flagrances jazzy délicieuses tandis que « Rosy Path » perpétue la tradition par quelques bouffées d’atmosphère cabaret.
Deux décennies d’existence à l’issue desquelles la voix de Jennifer n’en parait que plus sensuelle. Lorsqu’il se joue de chuchotements, son chant en deviendrait presque charnel. Une intimité accentuée par la langueur des arrangements, la justesse de leur dosage.
A écouter « Ghosts of No », on se dit finalement que le temps n’a pas beaucoup d’emprise sur Elysian Fields. Au contraire, la patine des années semble lustrer leur sombre volupté.
Indice de satisfaction : 82%