Place à un objet discographique culte. Un de ceux qui ne vieillissent pas. Un classique encore trop méconnu. Il s’agit de l’album, du EP, de la compile éponyme ESG paru en 1983 chez 99Records.
Les quatres soeurs new yorkaises Marie, Renee, Valerie et Deborah Scroggins et leur percussionniste Tito ne savaient pas que cet opus allait marqué considérablement les années à venir. C’est d’abord les producteurs et beatmakers de la culture hip hop qui ont déterré ce disque culte; Notamment à travers un sample de guitare extra-terrestre très utilisé au début du titre Ufo (1981).. écoutez plutôt.
https://www.youtube.com/watch?v=0BsS-QQ99aQ
Mais au delà du rap, le EP 6 titres ESG contient un hymne disco punk. Prémisse ultra underground d’une vague éléctro-disco qui sévira 20 ans plus tard et dont même LCD Soundsystem, un des illustres ambassadeurs du genre, a rendu les armes. Écoutez plutôt Moody cette petite bombe pour dancefloor qui n’a rien perdu de sa fraicheur en plus de 30 ans.
Un esprit rock dans de la musique noire comme sur l’excellent titre (et de trois) You’re No good qui ouvre la face A. On sent la fin des années 70, période punk d’un coté et avalanche disco de l’autre. La fin d’un cycle… C’est dans ce contexte que s’est formé le groupe ESG sans se précipiter sur les synthés Yamaha et autres nouvelles technologies des années 80. ESG déclare n’avoir jamais voulu s’inscrire dans une démarche punk au moment ou elles ont enregistré leu musique. Le mythe grandissant et leurs premières parties sur la tournée des Clash aura fait le reste.
La pochette mystérieuse et très graphique ajoute à cet album la juste qualification d’objet discographique culte. Mais passons maintenant à la face B de cette chronique à l’ancienne. Oui, en vinyle s’il vous plait.
Trois titres live enregistré le 12 mars 1980 à N.Y.C. Earn It, le titre éponyme ESG et l’interpellation HEY! Trois titres aussi courts et efficaces que la musique. Un truc encore plus sauvage avec une forme de maladresse, un coté brut et naïf qui ne cherche pas à cache pas les limites techniques des soeurettes. L’énergie quant à elle est plus que palpable.
Le gout prononcé d’ESG pour la répétition nous donne aussi par moment la sensation de détenir un disque de techno. Une décontraction bruyante, des rythmes binaires, des breakbeats.. Rien d’extrêmement techniques, mais une prise de son, des arrangements qui participent à la magie, au miracle de l’instant. Come Away With est produit par Martin Hannett qui travailla aussi pour Joy Division.
https://www.youtube.com/watch?v=hOgmf_Vb8S0
Bref, plein de choses qui n’existaient pas encore en 1983 sont présentes dans cette mini compilation. Alors si je n’ai pas assez vanté le caractère indispensable de ce disque. Allez au moins jeter une oreille sur les titres évoqués ci-dessus; pour l’histoire car cette galette est difficilement trouvable. Elle n’est référencée ni chez Discogs, ni chez Amazon.