La veille de sa clôture, le Festival Antigel 2018 proposait une épatante déclinaison rock à l’Alhambra de Genève. Opposant le bouillonnement d’Algiers au satiné de Blonde Redhead.
Retour en photos sur une soirée adroitement contrastée.
Durant sa huitième édition, le Festival Antigel a accueilli 50 000 personnes. Un public venu vibrer dans une diversité euphorisante de lieux, répartie au travers 23 communes suisses et françaises. Le tout porté par un éclectisme faisant écho à tous les goûts et les couleurs (ou presque). Telle cette soirée du 16 février : foncièrement rock certes, mais hautement nuancée pour autant.
Acte I – Algiers : la rage (bienfaitrice) au ventre
C’est Algiers qui ouvre le bal. Vindicatif et rageur sur disque, le quatuor d’Atlanta l’est plus que jamais en live. Malheureusement le groupe ne bénéficie pas d’une production scénique flatteuse. Que ce soit au niveau du jeu de lumières comme celui (plus embarrassant) du rendu sonore.
Trop fort, saturé et brouillon, le son s’améliore sensiblement au fil de la prestation. Sans néanmoins parvenir à pallier à la dommageable perte d’impact musical.
Le rugissement sous-jacent des compositions en partie émoussé n’empêche cependant pas l’essentiel. Algiers donne le meilleur de lui-même dans l’expression de sa hargne positive. En mouvement constant, l’habité Franklin James Fisher et sa bande n’auront laissé flotter aucun temps mort.
Acte II – Blonde Redhead : le calme après la tempête
Voilà désormais 25 ans que Blonde Redhead sévit dans le paysage du rock indépendant. Sous forte obédience expérimentale et noisy à ses débuts, la formation a progressivement dérivé vers un horizon plus apaisé.
Un cheminement que la formation new-yorkaise va clairement assumer ce soir. Délivrant un set tamisé.
Lumières nébuleuses, sonorités délestées, Kazu Makino et les jumeaux Pace renvoient une quiétude appliquée. L’interprétation des chansons souligne la minutie. Si l’échange avec la salle s’avère parcimonieux, il n’en reste pas moins décontracté, drôle et léger. Cette fois le flottement est de mise, mais dans le très bon sens du terme.
La météo de l’Alhambra change radicalement mais sans accroc. Après l’uppercut d’Algiers, la sérénité songeuse de Blonde Redhead glisse en douceur. Un tour de passe-passe dont le Festival Antigel a le secret.
Le concert comme à la maison de Peter Von Poehl au Festival Antigel est à retrouver ici.
#VivementLa9èmeEdition