Toujours au top le festival This Is Not A Love Song ! Pour cette édition 2018, encore de superbes découvertes, de vieilles connaissances que l’on a pris plaisir à voir ou à revoir et juste une déception…
Bien sûr, avec 50 groupes répartis sur cinq scènes en trois jours, il faut forcément faire des choix. Mais franchement, le plaisir a largement pris le dessus sur la frustration tout au long du festival.
J’attaque tambour battant la première soirée avec Peter Perrett. Nous ne le connaissez pas ? C’était aussi mon cas avant de rejoindre la grande salle de Paloma. Ex-leader de The Only Ones, groupe actif de 1978 à 1980, ce Peter là est complètement passé au travers de mon écran radar. Et bien quelle erreur ! Avec un petit quelque chose de Lou Reed, Peter Perrett nous a délivré un set court, mais nerveux et mélodique à la fois. Il a bien sûr joué des titres de How The West Was Won, son nouvel album, mais aussi des chansons d’époque comme Another Girl Another Planet. Premiers moments de frissons du festival et grosse lacune musicale (en partie) comblée. Je remercie d’ailleurs Denis, un “ultimate fan” du groupe, pour m’avoir fourni toutes ces précisions.
Pas le temps de souffler, direction le patio qui s’est transformé depuis quelques éditions en scène supplémentaire. A l’écoute de DYGL, on a vraiment la sensation de découvrir le prochain phénomène rock. Ces quatre teenagers japonais en jouent avec une fraîcheur, une énergie et un talent qui rappellent les débuts des Strokes. Ils sont comme ça à TINALS, vieux routiers ou jeunes pousses, tout le monde y a sa place.
Retour dans la grande où l’on attend les Sparks avec circonspection. Sauront-ils transformer l’essai de leur retour réussi avec Hippopotamus ? Les doutes sont vite levés. Russell Mael est en forme éclatante, alors que son frère Ron est comme toujours imperturbable derrière son clavier. Toujours à la limite du kitsch et de la grandiloquence, le duo retombe toujours du côté du bon goût. Les anciens titres succèdent aux nouveaux, sans aucune baisse de régime. Ron finit même par se réveiller pour se livrer à une improbable chorégraphie extatique, avant de replonger dans sa torpeur initiale. Et puis, il y a eu cette version magnifique de This Town Ain’t Big Enough for Both of Us…
Désolé les Sparks, on zappe le dernier titre pour se placer correctement pour Beck qui joue à l’extérieur. Et là oh surprise, on apprend que les photos sont finalement interdites. De plus, son concert va s’avérer boursouflé et froid, très loin de sa prestation à Vaison la Romaine en 2003. #ImALoser
Je zappe à regret The Jesus And Mary Chain pour être frais et dispo pour la journée de samedi. C’est sans conteste la journée la plus chargée du festival This Is Not A Love Song.
Attiré par la synth pop vintage et envoûtante de son dernier album, je démarre mon périple avec le tourmenté John Maus dans la grande salle. Dire que le musicien et philosophe américain est habité par sa musique n’est vraiment pas un vain mot. Sur une rythmique post punk et des nappes de claviers, John Maus crie plus souvent qu’il ne chante, en se martelant la tête avec le poing, ou en se livrant à des mouvements proches de l’épilepsie. Véritable bête de scène, il a fait vibrer la salle médusée de Paloma. Si l’on devait se livrer à une comparaison picturale, disons qu’il est plus proche de Munch que de Cézanne.
#BêteDeScene
Changement complet d’atmosphère avec Rhye, le groupe suivant. Après la fureur et le chaos, c’est la douceur et l’élégance qui nous a donné rendez-vous. Mais Rhye n’est pas un groupe à proprement parlé, mais plutôt le groupe de Mike Milosh. Surtout depuis que son compère Robin Hannibal a quitté le navire après le premier album. Sur scène sa musique s’avère bien plus organique que sur disque, avec la présence de violon, de violoncelle électrique ainsi que d’un trombone. Mais sa voix conserve toute sa douceur androgyne pour ce qui restera le moment le plus zen de mon passage sur le festival. Nous avons eu la chance de l’interviewer (un peu de patience !) et l’on peut vous vous dire que le canadien a beaucoup de profondeur…
Après les conditions acoustiques parfaites de la salle, direction la grande scène extérieure qui reçoit le grand Father John Misty. Des conditions plus intimes auraient été meilleures pour sa musique, mais la rançon du succès est passée par là. Il a sur ce coup, laissé son piano à ses musiciens, pour se concentrer sur la guitare et le chant. John Tillman n’a pas lésiné sur les moyens avec sa mini section de cuivres. Pourtant, c’est la qualité et la variété des chansons qui impressionne le plus. Il passe d’une colère à peine rentrée sur Hangout At The Gallows à la douceur de Pure Comedy avec une facilité déconcertante. Ce gars là est un véritable Midas du folk contemporain. Father John Misty ou la classe avec un grand C.
Et pendant ce temps, la jauge de la scène n’en finit plus de se remplir…
Car c’est bien Phoenix qui a attiré le plus de monde pour cette soirée du samedi. Pourtant, Ti Amo, leur dernier album étant sacrément mou du genou, il était légitime de se poser des questions. Le doute a été vite levé. Le groupe a eu l’intelligence de sortir sa boite à tubes et non de faire la promo du dernier album. Phoenix en concert est donc toujours une machine de guerre qui emporte tout sur son passage. Et pour info, ils ont toujours leur “énorme” batteur.
A regret, je fais une nouvelle fois l’impasse sur Ty Segall qui clôture la soirée, car dimanche il y a…
… The Breeders, après la traditionnelle conférence de presse . Pour beaucoup, dont je fais partie, ce fut le clou de la soirée. Malgré la pluie fine qui s’est mise à tomber, le groupe des sœurs Deal et de Josephine Wiggs a réchauffé le cœur des festivaliers. Il faut dire que la joie de jouer du groupe est palpable et qu’entre les titres de Last Splash et de All Nerve, il y a de quoi faire un set de rêve. Pas suffisant ? OK, on rajoute Gigantic que Kim chantait chez les Pixies alors ! #GirlPower
A peine descendu de mon nuage que me voila dans la grande salle pour un set de malades : Idles évolue en free style complet et joue du punk fort, mais vraiment fort. Alors que chacun des membres semble complètement incontrôlable, le groupe joue en parfaite cohésion. Un peu trop bruyant pour moi, cela dit. Ils sont vraiment fous ces anglais…
#PunkNotDead