Avec son quatrième album studio « This Wild Willing », Glen Hansard décontenance. Autant qu’il envoûte.

Un single de la trempe de « I’ll Be You, Be Me » semblait augurer un virage. Ou plutôt un retour aux sources rock de l’époque du groupe originel The Frames. Il n’en est rien.
« This Wild Willing » signifie littéralement « cette volonté sauvage ». Illustration parfaite de l’intention avec laquelle ce disque a été conçu. Le plus parisien des folkeurs irlandais s’éloigne toujours plus loin de ses sentiers battus. Ceux qu’il a tracés pour le mener vers une solide reconnaissance (couronnée notamment par un oscar). Il initie un sillon inédit. Captivant. Ne serait-ce que dans ce choix omniprésent de poser sa voix enveloppante en retrait. Presque effacée derrière l’instrumentation.
Sans être totalement absents (« Leave A Light »), les effluves typiquement irlandais sont dilués dans un registre nettement plus vaste. Épars et expérimental. Glen Hansard flirte ainsi avec une approche musicale kaléidoscopique. Que ce soit le symphonique (« Fool’s Game »). Ou encore l’electro avec laquelle il cisèle notamment le superbe « The Cloosing Door ».
Glen développe des compositions aussi alambiquées que les meilleurs whiskys de son pays. Sans tomber néanmoins dans l’écueil d’une orchestration que la densité rendrait finalement stérile. En témoigne l’émotion véhiculée par un morceau tel que « Who’s Gonna Be Your Baby Now ».
Une nouvelle fois Glen Hansard surprend. En cassant les propres codes qu’il avait instaurés précédemment. Une prise de risques que l’on pourrait plus simplement nommer élégance.
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