Guillaume Perret revient en force avec « A Certain Trip ». L’album le plus ambitieux et le plus abouti du saxophoniste Français à ce jour.

Depuis sa bande-son pour le documentaire « 16 levers de soleil » (mini chronique ici), Guillaume Perret n’est finalement pas redescendu sur terre. Le bien nommé « A Certain Trip » puise d’ailleurs sa quintessence dans celle du précédent opus. Dont il reprend une grande partie des morceaux. Dans des versions totalement retravaillées, rôdées sur scène, et admirablement maîtrisées.
La cavalcade solitaire de Guillaume semble bien loin. Depuis les expérimentations solo de son album « Free », le jazzman annécien évolue en quartet. Celui-là même qui officiait pour « 16 levers de soleil ». Et qui pour « A Certain Trip » déroule une imagination affranchie de toute contrainte liée à l’apesanteur.
Un trip bouillonnant
« A Certain Trip » bouillonne. D’énergie, d’inspiration. Parfois trop peut-être. Mais si certains passages auraient mérité d’être mieux canalisés, cette effervescence reste sans conteste le principal atout du disque. Dès l’ouverture « Air Blast », le quartet pose le cadre. Celui d’un voyage immersif, iniatique. Une sorte d’odyssée spatiale au sein de laquelle les frontières n’ont définitivement plus lieu d’être.
« Outre l’espace et l’univers dans son infinie grandeur, cet album relate aussi des émotions plus personnelles, celles de ma vie de musicien et d’homme : les voyages émotionnels des rêves et de l’imagination, les gouffres vertigineux, la connexion à la puissance féminine, sa grâce et ses mystères.»
Guillaume Perret
Bien sûr Guillaume et son saxophone electrifié mènent la danse. Mais c’est clairement le quartet qui insuffle sa superbe à l’album. Véritable ovni de jazz composite, survolant tout aussi bien l’electro, le rock, la musique classique. Et même urbaine, à l’instar de « Peace », conclusion métissée featuring Nya.
Les prouesses techniques jalonnent « A Certain Trip ». Tel le solo endiablé de Yessaï Karapetian au clavier sur « Gulliver ». Les envolées de batterie assez démentes de Martin Wangermée. Ou encore celles jubilatoires de Guillaume. Mais au-delà des qualités intrinsèques des musiciens, il y a cette complémentarité fusionnelle. Remarquablement illustrées par les douze minutes de « Poseidonis ». Un développement progressif rondement dosé. La formation se fait plaisir. Elle prend carrément son pied même, notamment sur « Phatty ». Confirmant qu’il s’agit bien d’un trip. Un trip de haute volée cosmique.
#JazzSidéral
Guillaume Perret – A Certain Trip / Disponible chez Kakoum Records.