Au dela du rap, IAM est devenu une institution. Il font du IAM comme Cabrel fait du Cabrel. Arts Martiens, le nouvel album, est un retour aux sources. Il s’est naturellement imposé en tête des ventes digitales et physiques. Est-ce bien mérité ?
En tant que blogueur du sud est, il m’apparait difficile de démonter ce nouvel opus. Ce serait comme dire du mal de l’OM ou faire l’apologie du PSG, autrement dit : Mission impossible. Mon « IAM Story » la voici :
« Je me vois encore entrain de hotter l’emballage de la cassette « De La Planête Mars » dans l’ascenseur du Virgin Mégastore de l’avenue St Fereol à Marseille, (ouf j’ai pas sonné). C’était un piratage physique. Suivi d’une de mes plus grosse claque musicale et identitaire. J’avais 15 ans..
Puis « Ombre est Lumière » confirme le génie; Celui là je l’ai acheté. Et en édition limitée double CD dés sa sortie..svp. Je l’ai même fait découvrir et apprécier à plein de gens, dont mon vieux prof de Philo au lycée. Enfin, moins marrant, plus sérieux mais aussi plus abouti au niveau de la production » l’Ecole du Micro d’Argent » ; Celui là, je l’ai en vinyle avec son pressage US. Un petit bijou; (tout comme les maxis tirés de l’album).. La grande époque donc. Pas étonnant que ce disque soit le disque de rap français le plus vendu de tout les temps. Il est bourré de perles et le son dépote. ….(etc..etc..) » (Toi aussi raconte ton Iam Story ici..)
Mutatis mutandis, recentrons nous sur les Arts Martiens sans dogmatisme marseillais. Press Play !
Les instrus : Rien à voir avec le son Skyrockéen. C’est du « classic shit » d’un bout à l’autre de l’album. Pas de tentatives « radio frendly », mais des Kif Kif Beats*, des samples soul, des sons d’orient, d’Asie; le tout arrangé proprement par l’architecte Imhotep . Les influences musicales de Arts Martiens se situent entre le NYC cher à Akhenaton et L’Asie chère à l’Oncle Shu (aka Shurik’n). C’est du IAM. Du IAM de quadra, du IAM donc avec un accent plus proche de l »Ecole du micro d’argent » que des albums suivants (Revoir un printemps, Saison 5). L’authenticité est clairement au rendez-vous, les scratches de DJ Kheops aussi. Mention spéciale à Notre Dame Veille et son beat qui tue.
Les textes : Pas de rimes superflues, c’est du rap pour adulte. Pas de grosses surprises non plus. Les marseillais ne sont pas connus pour avoir leur langue dans la poche, ni pour des coups d’éclats provocateurs. Ce premier album sans Freeman (qui a quitté le groupe en 2009) ne marque pas pour autant une révolution dans l’esprit et dans l’engagement du groupe. Arts Martiens n’est pas festif mais apparait un peu moins deterministe que ses prédécesseurs. Vous n’allez pas danser le MIA, vous allez gamberger.
Enfin, si AKH s’est souvent imposé comme le leader du groupe, ici, c’est Jo (Shurik’n) qui mène la danse. Ce passionné d’arts martiaux nous replonge dans l’ambiance de son excellent album solo (Ou je vis).
IAM c’est « ce que le rap a offert de plus solide » en France; c’est un fleuron de la culture made in Marseille. RESPECT !
Arts Martiens : N°1 des ventes physiques et digitale à sa sortie / Dixit : Fier d’être marseillais !