Interpol : Séquence nostalgie (ou presque)
En cette première soirée de juin, Interpol a fait escale au Radiant de Lyon.
L’occasion de réécouter live quelques pépites du répertoire des new-yorkais qui ont acquis leurs lettres de noblesse au travers d’une élégance rock teintée new-wave.
Du mélancolique ombreux « Leif Erikson » au romantique pêchu « All The Rage Back Home », en passant par l’inévitable tubesque « Narc » ou encore le magnifique « Pioneer To The Falls », Interpol déroule sa maîtrise. Pénombre et lumières froides en guise de visuel, une beauté clinique sur laquelle flotte malgré tout un brin de nostalgie. Parce que la basse d’Interpol ne ronfle plus de sa rondeur exquise depuis le départ de Carlos Dengler, même si elle ronronne bien (très bien) avec Brad Truax. Parce que si l’énergie dansante de Daniel Kessler et la qualité du chant ténébreux de Paul Banks sont restées intactes, la montée en puissance du set se révèle tout autant ingénieuse que trop mécanique*. Finie cette foutue urgence des débuts qui prenait aux tripes !
Enfin bon, il n’empêche qu’Interpol en concert ça fait sacrément du bien ! Et si le succès s’est émoussé avec la parution de l’album éponyme, la formation se sera finalement très peu dépossédée de sa superbe. Et puis surtout, Interpol n’a rien perdu de ce qu’il incarne le mieux : la Classe avec un grand C. De quoi balayer d’un revers de costard certains souvenirs spléniques du passé…
*Made in USA®