INÜIT : faire ensemble pour donner aux autres (interview)
INÜIT se propulse dans la sphère musicale par un tour de force. Le remarquable EP « Always Kévin » qui suscitait l’envie légitime de faire plus ample connaissance avec la formation nantaise.
Une interview exclusive MusiK Please.
MusiK Please : Pour commencer, une petite présentation du groupe s’impose.
INÜIT : Bonjour, nous sommes INÜIT, nous sommes six et nous venons de Nantes.
Un nom de groupe orthographié de façon aussi singulière n’est pas vraisemblablement pas anodin ! Possède-t-il une signification particulière ?
INÜIT : Au départ on a choisi ce nom de projet, INÜIT, parce qu’il sonne bien, il est percutant à l’oral comme à l’écrit et se mémorise facilement. Ensuite, Inuit veut dire « être humain » en langue inuit, on trouve que ça incarne bien notre démarche artistique, l’humain est au centre de tout chez nous, il est un peu la base ET la finalité : on fait ensemble pour donner aux autres !
Vous brassez avec une étonnante maturité les genres (electro, pop…) comme les climats (atmosphérique, symphonique). Comment définiriez-vous votre musique ?
INÜIT : C’est difficile pour nous de répondre à cette question parce qu’on se la pose sans cesse sans avoir pour autant de réponse qui puisse nous convenir. Peut-être que l’on peut dire que c’est notre musique. C’est la conséquence de nous six, qu’elle existe seulement dans cette configuration et qu’elle aurait pu être totalement différente si l’un de nous n’était pas là. Nous nous influençons énormément les uns les autres. Nos inspirations aussi sont très diverses, il y a peu de choses sur lesquelles nous sommes d’accord mais Porches, Radiohead, Steve Reich, Thundercat, BadBadNotGood ou Four Tet sont des artistes que nous aimons réellement tous.
A l’écoute de votre EP, émerge un soin particulier apporté aux mélodies. Comment s’opère votre travail de composition/production ?
INÜIT : Pour la composition c’est un travail collectif. Tout le monde écrit pour tous les pupitres, texte compris, en fonction de son inspiration. Composer dans INÜIT, c’est accepter que chaque idée émise par l’un d’entre nous appartient aux six à partir du moment où elle nous touche. Ensuite on peut la modifier, la mélanger voire tout recommencer… À la fin ce qui compte avant tout, c’est que tout le monde se reconnaisse dans le morceau et soit à même de le défendre sur scène corps et âme !
Pour la production, nous avons travaillé avec Benjamin Lebeau du groupe The Shoes. Il est notre réalisateur et a donc mis sa « patte » dans nos titres afin d’en renforcer les qualités et les ancrer davantage dans un univers précis. Nous avons aussi travaillé avec Léonard Lelièvre, notre ingénieur son live, pour la pré-production.
Quelles sont vos influences principales ?
INÜIT : Nous avons tous les six des influences très diverses. La première influence de chacun pour INÜIT peut être les cinq autres. On s’influence énormément les uns les autres, on adore se faire découvrir mutuellement de nouvelles choses. Ce mode de fonctionnement est très intéressant puisqu’il nous aide à nous constituer un socle commun de références, il influence ainsi considérablement le processus de création. Il y a bien quelques groupes qui nous rassemblent, comme ceux qui ont été mentionnés dans la question de la définition de notre musique !
« Always Kévin » est fraîchement sorti. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet EP ?
INÜIT : Cet EP, c’est le résultat de notre collaboration avec Benjamin Lebeau. Du choix des morceaux à la production finale, il a été là pour nous conseiller, nous aiguiller. C’était très intéressant de se retrouver pour la première fois confrontés à l’idée de poser notre musique foncièrement live sur un enregistrement définitif… Nous avons beaucoup appris et nous essayons d’appliquer toutes ces choses dans nos nouvelles compositions. « Always Kévin » est sorti et il est disponible sur toutes les plateformes !
A quand un long format ?
INÜIT : Nous sommes d’ores et déjà en train de préparer l’album qui sortira au début de l’année 2018 !
Revenons à la capture live de « Dodo Mafutsi » : comment se retrouve-t-on à tourner un clip dans une piscine vide ?!!
INÜIT : C’est un pur hasard. Notre manageuse et tourneuse, Lola Chevallier, avait repéré le lieu. C’était intéressant dans la mesure où la piscine était vidée pour travaux. Quelques coups de fils et nous voilà en tournage. Le temps était avec nous et le résultat nous a plu, ça avait des airs de Californie en friche, on trouvait ça cool et très adapté au titre !
En ce moment quels sont les coups de cœur du groupe ?
INÜIT : Si on se fie à ce qui a du succès dans le van en ce moment, on peut dire Sufjan Stevens, Bon Iver, Eric Serra (5th Element OST), Homeshake, Anderson Paak, radio Nostalgie.
Que peut-on souhaiter à INÜIT pour la suite ?
INÜIT : Des belles dates et faire un joli album, vraiment vraiment.
Cette interview a été réalisée grâce à la précieuse contribution de Jennifer du label Cinq7. Ainsi qu’à la généreuse disponibilité du groupe INÜIT.