James Vincent McMorrow à Lyon (LIVE REPORT)
James Vincent McMorrow en première partie de the National, on en rêvait… et les Nuits de Fourvière l’ont fait ! A quelques jours de la fin de cette prestigieuse édition 2014 du festival lyonnais, ce lundi 28 juillet augurait une soirée inoubliable.
La soirée débute donc avec James Vincent McMorrow l’un des artistes irlandais le plus en vogue de la scène indépendante du moment. Armé seulement de deux albums à son actif, James Vincent McMorrow possède en outre largement de quoi assumer des prestations lives de qualité : entre le folk illusoirement candide de « Early In The Morning » et la pop épique résolument moderne de « Post Tropical », le jeune prodige peut se prévaloir de posséder un répertoire aussi varié qu’étoffé. Et c’est avec grande simplicité qu’il nous livre pendant une petite heure une dizaine de ses pépites, accompagné pour l’occasion de deux musiciens tout comme lui multi-instrumentistes.
Le concert s’ouvre avec « The Lakes » titre issu du récent « Post Tropical », dont la version jouée ce soir varie de fait sensiblement de l’originale. Et pour cause, la retranscription de la complexité sonore (couches, textures…) parait difficilement envisageable sur scène ! James Vincent McMorrow choisit donc la carte de la sobriété et offre ainsi une nouvelle alternative à ses compositions, plus dépouillées techniquement, plus chaleureuses humainement.
Dès ses premiers instants, « The Lakes » mobilise l’attention du public, ne serait-ce que par la brève et palpable fragilité qui émane des 3 artistes le temps de leur mise en place. Cette relative « incertitude » du début ne fait que rehausser la sincérité des protagonistes qui remplacent non sans brio les artifices ouatés du studio par leur voix et instruments. Les chœurs omniprésents accompagnent le chant de James Vincent McMorrow dont le falsetto acquiert une dimension incroyablement captivante en live. Son auditoire est en apnée plus d’une fois face à la sensibilité dont vibre sa voix si singulière.
Difficile d’imaginer qu’il a commencé sa carrière de musicien comme batteur… dans un groupe de post-hardcore ! Sur le final a capella de « Red Dust » ou un peu plus tard lors de l’introduction de « Look Out », le frisson provoqué est tel que l’on en oublierait presque la musique qui accompagne. Ce qui serait pourtant une regrettable erreur tant l’instrumentation est judicieusement réarrangée pour la scène. Avec une mention spéciale à la batterie dont le jeu particulièrement nuancé appose une tonalité en remarquable adéquation avec l’atmosphère de la chanson interprétée : diaphane sur la douceur de « Look Out », progressivement appuyée sur le magnifique crescendo de « We Don’t Eat » ou anachroniquement impulsive sur les envolées de « Glacier ».
Et comme si son talent ne suffisait pas, le compositeur irlandais fait preuve d’une gentillesse déconcertante. James Vincent McMorrow plaisante, nous conte des anecdotes dont sa première partie pour Tracy Chapman à Paris, sans omettre de remercier The National (découvrez leur concert ici). Entre humour et décontraction, James Vincent est juste heureux d’être là, de nous faire chavirer au gré de sa musique qu’il joue et partage avec tant de plaisir. Lorsqu’il conclut avec son single « Cavalier », on a du mal à réaliser (ou peut-être tout simplement pas envie) que la vie s’écoule parfois de façon aussi fluide…
Le temps de revenir (un peu) sur terre, les roadies ont déjà commencé à préparer la scène pour The National. Mais là, c’est encore une autre histoire…
Betty
Setlist de James Vincent McMorrow à Lyon:
- The Lakes
- If I Had A Boat
- Red Dust
- Glacier
- Look Out
- This Old Dark Machine
- All Points
- We Don’t Eat
- Gold
- Cavalier