Jay-Z is back! 5 ans après un Magna Carta bien raté (pire album de Hova?), la légende de Brooklyn revient avec un album surprise entièrement produit par No-Id et disponible uniquement sur Tidal. Analyse track by track de 4:44.
Kill Jay-Z
No-Id concocte un beat complexe à partir d’un morceau du groupe rock The Alan Parsons project. L’ambiance générale est très oldschool loin des expériences electro-pop de Magna… Sean Carter “tue” Jay-Z pour parler de l’homme plutôt que de l’artiste. Il aborde des sujets personnels comme sa relation avec Kanye ou encore l’affaire de l’ascenseur avec Solange.
The Story Of O.J
“My skin is black“: la voix de Nina Simone accompagne Jay-Z sur ce morceau engagé qui fait référence à l’affaire OJ Simpson. Le sample provient d’une chanson de 1966 dans laquelle Nina Simone raconte l’histoire de quatre femmes noires confrontées au racisme. Ce titre est accompagné d’un clip/dessin-animé disponible uniquement sur Tidal qui raconte l’histoire de Jaybo.
Smile
Confession encore avec ce titre où Jay-Z évoque l’homosexualité de sa mère Gloria Carter. On peut d’ailleurs entendre cette dernière à la fin du morceau. Sur un sample de Stevie Wonder, Sean déballe ses couplets et démontre la puissance de sa plume.
“Maman a eu quatre enfants, mais elle est lesbienne
A dû faire semblant si longtemps qu’elle en est devenue comédienne
A dû se cacher au placard comme si elle était sous traitement
La honte de la société, la douleur était insupportable
J’ai pleuré de joie quand tu es tombée amoureuse
Peu m’importe qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme”
Caught Their Eyes
Et c’est une nouvelle fois à partir d’un morceau de Nina Simone (Baltimore) que No-Id élabore cette track aux accents reggae. Le refrain de Frank Ocean donne beaucoup de relief à ce titre. Jay-Z clashe l’avocat Londell McMillan au sujet des droits de diffusion du catalogue de Prince. En effet, le kid de Minneapolis avait donné l’exclusivité à Tidal mais depuis sa mort, les membres de la famille – par le bais de McMillan – ont cassé cet accord.
4:44
Le morceau dont tout le monde parle! Jay-Z avoue ses infidélités envers Beyonce et s’en excuse. Le couple entame donc une thérapie de couple par CD interposés puisque Queen B avait déjà parlé de l’attitude volage de son mari dans Lemonade. Je trouve regrettable que la webosphère se focalise sur ces histoires d’adultère en occultant l’essentiel: la musique. Le sample de Late Nights & Heartbreak par Hannah Williams est pourtant d’une puissance folle. Outre la durée du titre, le rappeur a également raconté avoir écrit ces lyrics à 4h44 du mat d’où le titre.
Family Feud
Quand on parle de Queen B la voilà en feat! Titre qu’on pourrait traduire littéralement par “une famille en or”. Jay-Z étale sa fortune en demandant ce qui est mieux qu’un milliardaire? 2 milliardaires! Et c’est à ce moment de la chanson que Beyonce débarque… Rap bling bling où Jay en profite pour tacler le reste du rap game.
Bam!
De l’aveu même de Jay-Z ce titre est un jam, un morceau improvisé avec Damien Marley. Il est amusant de constater que No-Id a samplé le même morceau que Kanye West pour Famous à savoir Bam Bam de Sister Nancy. Quand l’élève inspire le maître…
Moonlight
Morceau qui fait référence à l’imbroglio lors de la dernière cérémonie des oscars alors que le trophée du meilleur film fût attribué par erreur à La La Land puis finalement remis à Moonlight. Reprenant un titre mythique des Fugees, Jay-Z rend un hommage au premier film primé avec un casting entièrement noir.
Marcy Me
Beat bricolé à partir du titre portugais Todo O Mundo e Ninguem. No-Id a fait appel aux musiciens Steve Wyremen et Nate Mercereau pour retravailler les parties acoustiques en studio. Le titre est une ballade dans le Brooklyn natal de Jay. Marcy étant le nom du bloc dans lequel a habité le jeune Shawn Carter.
Legacy
Sur un sample de Donny Hathaway, Jay-Z s’adresse directement à sa fille. On entend d’ailleurs Blue Ivy lancer le morceau en demandant “Daddy, what’s a will?“.