Jean-Louis Murat amalgame le plaisir
Jean-Louis Murat ne fait jamais comme tout le monde. Et c’est un peu beaucoup pour cela qu’on l’aime.
Ainsi « Innamorato » son dernier disque en date, n’est ni vraiment live, ni vraiment studio. Mais amalgame plaisamment les deux exercices.

« Innamorato » rassemble en premier lieu huit titres live. Tous captés à Decines (près de Lyon), fin 2018. La part belle est donnée (aux trois-quarts) au dernier opus « Il Francese ». Dans des versions où les dérives expérimentales laissent ici place au dépouillement. Un registre nettement plus classique, empreint des racines blues de Murat. Efficacement soulignées par sa fidèle rythmique Fred Jimenez/Stéphane Reynaud (basse/batterie). « Je me souviens » n’est quant à lui retranscrit que par la seule la voix a capella du chanteur français. Un effeuillement qui ne pouvait pas mieux rehausser la nostalgie poétique du morceau. Avant un retour plus appuyé des instruments dans « Les jours du jaguar », en guise de conclusion.
Un témoignage live court mais franchement réussi. Et dont le rappel s’officie dans les studios avec une poignée de chansons inédites. Quatre morceaux qui n’auraient pas dépareillé dans le tracklisting de « Il Francese » (mini chronique à retrouver ici). L’aventureux « Ben » et son chant hybridé au vocodeur en tête. Bien qu’assez disparate dans les tonalités, l’ensemble de ces nouveautés tient globalement la route (et pas seulement la nationale 89 !). Même si le single « Autant en faire quelque chose » sort clairement du lot.
Entre partage scénique et inédits studios, cet « Innamorato » offre un bon compromis. Concentrant le savoir-faire de Jean-Louis Murat, ne serait-ce sa propension à faire précisément ce que l’on n’attend pas de lui.
#CocktailAuvergnat