Presque 30 ans après avoir donné son plus beau thème au Batman, Danny Elfman revient à la baguette pour signer la BO de Justice League. Verdict?
Jusqu’ici, les BOs tirées de l’univers DC ne m’ont que très rarement convaincues. En fait, depuis le très beau Man Of Steal de Zimmer, les scores n’ont eu de cesse de régresser vers une musique purement fonctionnelle et plate. Le paroxysme étant la sous utilisation de la composition de Steven Price pour Suicide Squad. J’ai donc vu l’arrivée de la légende Danny Elfman sur Justice League comme une prise de conscience des têtes pensantes de DC pour redresser la barre.
Faut il encore présenter Danny Elfman? Si l’univers biscornu de Tim Burton a autant marqué le cinéma, c’est en grande partie grâce aux partitions de Danny Elfman qui signe toutes les BOs du réalisateur. Il avait également travaillé pour le concurrent Marvel en signant la partition du Spiderman de Sam Raimi (une tuerie). Il avait donc écrit le thème légendaire de Batman pour les films de 89 puis de 92. Son arrivée même tardive sur le projet Justice League avait donc excitée toute la communauté des Béophiles.
Production chaotique.
Avant d’aller plus loin dans la critique, il faut rappeler les conditions d’arrivée de Danny sur Justice League. La partition devait être écrite par Junkie XL mais Joss Whedon l’a débarqué du projet pour appeler en catastrophe Elfman. Et ceci au mois de Juin, soit 5 mois avant la sortie du film. Sans trouver d’excuses au compositeur, cela resitue un peu plus ses conditions de travail.
Le retour de thèmes mythiques.
Est-ce pour faciliter la tâche à Elfman ou par choix artistique? Toujours est-il que la Warner l’a autorisé a récupérer les thèmes du Superman de Williams, celui qu’il a composé en 89 pour l‘Homme chauve-souris ainsi que celui de Zimmer pour Wonder Woman. Rien que ça! 3 des plus grands compositeurs de ces dernières années sur la même BO. Elfman a l’intelligence de ne jamais transposer les motifs tels quels, cela aurait donné un manque de cohérence évident. Au lieu de ça, il suggère les grands airs et les réorchestre pour donner une homogénéité à la BO. Le plus frappant étant le thème de WonderWoman qui était électrique sous la plume de Zimmer et devient ici classique. Toujours est-il que de réentendre le thème du Batman sur la piste The Final Battle est un pur bonheur.
Danny RecyclMan
L’originalité de la BO s’arrête, aucun autre thème ne marque les esprits, pas même celui de la Justice League qui ressemble un peu à celui des Avengers (blasphème!). Il recycle d’ailleurs pas mal de ses anciennes partitions comme Hulk ou même Spiderman. Une facilité que l’on peut encore expliquer par le manque de temps. Cyborg, Flash et Aquaman n’ont donc pas de motifs spécifiques ou alors ils sont dilués dans la masse. L’inverse aurait surchargé une partition déjà bien fournie.
En Conclusion
Beaucoup regretterons l’absence de nouveaux thèmes et l’abandon de l’ambiance électrique pour une orchestration plus classique. Pour ma part, je trouve qu’aux vues de moyen dont il disposait, Danny Elfman s’en sort avec les honneurs.
Danny Elfman – Justice League / date de sortie 10/11/17 (Warner Bros)
#ElfmanMan