Y’a des découvertes comme ça, de celles qui ne vous lâchent pas. On a beau écouter autre chose, s’aventurer vers d’autres contrées, on revient toujours vers ce morceau qui a une résonance particulière. Cette année, c’est England de Kid North, en tout cas pour moi. Un titre aérien, sensible, un rock différent. Alors quand on m’a proposé de chroniquer l’album, j’ai bien évidemment sauté sur l’occasion. Le ciel du Nord a-t-il été clément ? Après écoutes successives, je suis prêt à aller m’installer définitivement.
Combien de fois avez-vous entendu qu’un tel était le nouveau Michael Jackson, ou qu’une telle est la nouvelle Madonna ? Pour se faire son propre nom sans être dans l’ombre de ses prédécesseurs, l’artiste doit se battre pour imposer sa propre identité musicale et son univers. C’est là que se trouve le plus gros point positif d’Atlas : les héros se sentent, mais ne prévalent pas. L’originalité du disque vous prend de plein fouet, et ne vous lâche que très longtemps après l’atterrissage.
Si vous faites un tour sur la page Facebook de Kid North vous verrez que leur devise est ”Danser, pleurer”… Ça sonne pas très joyeux, on s’imagine pas bien danser sur Boney M en chialant comme des nonnes, et pourtant on est obligés de se faire à l’évidence : les Kid North caractérisent leur musique comme personne. C’est frais, c’est aérien, mais mélancolique à souhait. Un peu dans la lignée des Killers, les Parisiens arrivent à créer une atmosphère qui porte à la réflexion sans pour autant vous plomber la soirée. L’exemple parfait est Expeditions qui dispote d’un petit rythme sympa, batterie classique qui fait taper du pied, mais la voix emporte plus loin que ça. L’expérience se répète sur Neon Arms, titre phare du LP.
Alors même si l’on déplore un léger manque de renouvellement de la boucle rythmique, on ne peut s’empêcher d’être touché par l’énergie de Voices as Leaders, par la rétro-attitude de Titans, ou par Forger qui fait office de coup de cœur immédiat. Chaque titre sonne comme un nouvel instant suspendu, on flotte, et même pas besoin de substances illicites…
Ne vous laissez pas berner par l’apparente mélancolie de l’ensemble : Kid North a plus à offrir que de tristes jour de pluie. Quand on écoute Atlas, on a envie de célébrer la vie, et si pluie il y a, on ira danser dessous, en se foutant complètement d’être trempés.