Aujourd’hui paraît « Atlas ». Le septième album de La Maison Tellier, décortiqué « track by track » par le groupe himself… morceau caché compris !
Une exclusivité MusiK Please.

Avec « Atlas », La Maison Tellier renoue magnifiquement avec ses racines. L’âme de Neil Young a dû plané avec bienveillance sur la formation Rouennaise tandis qu’elle enfantait de ce disque fragile et solaire. Treize morceaux de rock’n’folk épanoui, explicités amoureusement par leurs géniteurs.
1. « Atlas »
Au départ, il y avait cette phrase d‘Helmut*, « Ton regard, sur moi se pose », et ce petit bout de mélodie qui nous restait collé dans l’oreille, implacablement. Alors on les a retournés dans tous les sens, testé plein de suites et d’arrangements possibles avant d’arriver à la chanson terminée : il fallait absolument leur trouver un écrin à leur taille.
Cette phrase et ces quelques notes sont devenues les supports de l’album, elles nous ont montré la direction générale qu‘on devait suivre.
* Pilier du groupe (guitare/chant).
2. « Kim Jong X »
C’est une des premières chansons sur laquelle on a bossé, quand on s’est mis à écrire l’album. On voulait faire un truc tirant sur le rock africain, avec des guitares bluesy et cristallines, un peu comme celles
de Tinariwen ou Songhoy Blues. Et puis on a bifurqué en cours de route. C’est souvent ce qui arrive quand on traîne trop longtemps un titre avant de le finir complètement…
3. « Trois degré de séparation »
Ce titre est né un matin, un peu par hasard, dans le canapé de Raoul*, autour d’un arpège de guitare qui l’obsédait. Très vite, l’idée d’un groove « urgent mais cool » s’est imposée, comme pour répondre au texte. Constat lucide mais pas défaitiste.
* Guitares/banjo/claviers et tête pensante du groupe avec Helmut.
4. « Chambre avec vue »
Cette chanson reflète notre envie de faire de la pop classe en français. Quelque chose d’ambitieux et fourni, mais qui resterait malgré tout simple et lisible.
5. « B.A.U. »
Ça faisait un moment qu’on voulait revenir à nos premières amours : l’americana, les trompettes morriconiennes, le banjo, le son ample, tout ça. Voilà une chanson que nous aurions voulu écrire et enregistrer à nos débuts. Il a fallu attendre une quinzaine d’années d’expériences scéniques et de studio pour en être capables. Comme quoi, la persévérance mène à tout, n’est-ce pas ?…
6. « Un beau salaud »
Voici un titre faussement simple, à la Eels, une tentative de consolation destinée à tous ceux qui ont dû vivre à genoux, qui ont pleuré, qui ont souffert.
7. « Facile à dire »
Comme disait Renaud : « En attendant, je chante et je te crache à la gueule cette petite chanson méchante que t’écoutes dans ton fauteuil ». Chacun y reconnaîtra celles et ceux qui l’exaspèrent, tout en gigotant la tête en rythme, béatement, comme quand on écoutait Grandaddy dans les années 90.
8. « Copie Carbone »
Sûrement le titre le plus compliqué à accoucher, on a tenté plusieurs versions avant d’arriver à celle-ci. Pourtant on ne se méfiait pas trop, au début il nous paraissait plutôt simple et facile à mettre en musique. Au final, c’est le tout dernier qu’on ait terminé, et il a failli ne pas figurer au tracklisting…
Don’t judge a book by its cover.
9. « Camarade #2 »
A l’inverse total de la chanson précédente, celle-ci est venue d’un seul coup, sans effort. Texte, structure, arrangements, tout nous semblait évident, dès le départ. Les mystères de la création…

10. « Tout l’Univers »
On voulait une chanson « qui coule comme une rivière », au son ample et velouté, comme sur certains titres de The National, par exemple. Et ce fut l’occasion pour Leopold* de dégainer un de ses fameux solos de franc-tireur.
* Cuivres.
11. « Lettres à M. »
Cette chanson est l’émanation de nos écoutes assidues de Kruangbin et de Black Pumas. Avec un zeste de Calexico, on ne se refait pas. Une sorte de condensé de l’ADN LMT, si vous préférez, porté par le duo basse/batterie impérial et groovy de Jeff* et Alphonse** Tellier.
* Batterie **Basse.
12. « Les Douze travaux d’Helmut »
Dans tous les albums qu’on aime, le dernier titre est monumental. C’est notre monument à nous, celui-là, avec un texte fleuve, dense et élégant, un gimmick de cuivre mélodique et accrocheur, des cordes caressantes. Et un solo furieux, parce que des fois, il faut bien faire parler la poudre, comme dit le philosophe : « C’est ce qui fait la différence entre les hommes et les petits garçons ».
#. « Nili Pona »
Dans la grande tradition des albums des années 90, nous avons une fois de plus caché un titre en fin de disque. Helmut voulait créer une chanson simple et optimiste, de celles qu’on chante quand on veut célébrer la beauté, la joie, le simple fait de vivre. Elle est écrite en Toki Pona (« langue du bien »), une langue minimaliste et positive, inventée par la linguiste Sonja Lang au début du 21ème siècle.
La Maison Tellier – Atlas / Disponible chez Verycords.