Impossible d’y échapper, La La Land la comédie musicale de Damien Chazelle rafle tous les prix et s’annonce comme l’événement cinématographique de ce début d’année.
MusiK Please s’est penché sur la bande originale signée Justin Hurwitz.
Williams/Spielberg, Elfman/Burton, Newton-Howard/Shyamalan… Le cinéma regorge de collaboration compositeur/réalisateur qui ont fait des merveilles. Un nouveau duo pointe son nez depuis déjà 3 films dans un style jazzy dont l’ultime ouvrage La La Land semble être l’apogée.
Si le premier film de Damien Chazelle – Guy And Madeleine on a Park Bench – est resté confidentiel, son second métrage – Whiplash – avait fait, quant à lui, l’unanimité en révélant le réalisateur au grand public. Le film se focalisait sur le rapport entre un professeur de batterie tyrannique dans une prestigieuse école de jazz et son élève. La musique est présente à chaque seconde du film et en est même l’enjeu majeur. La BO de Whiplash dépassait donc sa fonction d’accompagnatrice d’image pour devenir un quasi-personnage. La partition de Justin Hurwitz devenait donc essentielle à la bonne cohérence du film. Le résultat est par conséquent plus un disque de jazz qu’une BO. Efficace et propre, la BO colle parfaitement au long métrage tout en étant cloisonnée par le cadre réaliste qu’il lui impose. On attendait donc d’entendre du Justin Hurwitz dans un cadre plus libre.
Comme souvent dans la mécanique hollywoodienne, un premier succès vous donne le droit de réaliser un projet avec plus de moyens. Et c’est donc la comédie musicale La La Land portée par Emma Stone et Ryan Gosling que Damien Chazelle revient 3 ans après Whiplash. Nous qui voulions entendre Hurwitz sur une partition plus libre nous voilà servis. Et inutile de faire durer le suspens la bande originale de La La Land est une réussite.
Justin Hurwitz s’est inspiré des grandes comédies musicales hollywoodiennes mais également des classiques français de Jacques Demy. On retrouve donc les airs à la fois simples et beaux de Michel Legrand avec les arrangements des shows de Broadway. Niveau chant, si Emma Stone fait des merveilles (elle atteint ses limites sur « Audition » mais sans être ridicule), je suis un peu plus réservé sur Ryan Gosling qui vacille parfois. Tout le contraire de John Legend qui vient, le temps d’une chanson, montrer qu’il reste un formidable soulman.
Tout au long de l’écoute de ce La La Land, il se dégage un flow discontinu d’ondes positives. Entendre Another Day of Sun vous donnera l’irrépressible envie de danser à la Fred Astaire (vous aurez l’air ridicule mais heureux!) et le refrain de City Of Stars vous collera un sourire béat. Sur des titres comme Planetarium on a même parfois l’impression d’être devant la BO d’un classique Disney. Une ambiance joyeuse et colorée qui collera parfaitement au film qui s’annonce comme un vrai feel good movie.
Cette nouvelle collaboration Hurwitz/Chazelle fait donc encore mouche. La La Land rafle à peu près tous les prix qu’on peut lui donner. On ne se mouille pas trop donc en annonçant qu’il est déjà LE favori pour le prochain oscar de la meilleure musique de film.