Last Train, le groupe de rock français s’est produit au Cargo de Nuit d’Arles, une belle occasion de rencontre pour une interview exclusive MusiK Please.
MusiK Please : Tout d’abord, une petite présentation s’impose !
Last Train : Le groupe est constitué de Jean-Noël à la guitare et au chant, Julien à la guitare. Tim est à la basse, Antoine à la batterie. On s’est rencontrés sur les bancs de l’école il y a une dizaine d’années, et on a commencé à jouer ensemble. Tim nous a rejoints quand nous étions au lycée. On fonctionne sous ce line-up définitif depuis trois ans maintenant.
Quand vous lisez dans la presse « Last Train, l’avenir du rock français », quel est votre sentiment ?
Last Train : C’est carrément un rêve. Il y a deux ans, on ne pensait même pas vivre de notre musique et maintenant on tourne dans une dizaine de pays. On joue dans de gros festivals alors que l’on a pas sorti le moindre album. C’est juste incroyable.
Et vous avez même ouvert pour Johnny Hallyday à Bercy…
Last Train : Oui, on a eu cette opportunité il y a quelques mois. La proposition était de le suivre sur sa tournée mais on avait déjà nos propres dates. Il n’était pas question de renoncer à notre tournée européenne, on tient à garder notre indépendance. Après, ouvrir pour Johnny à Bercy ne se refuse pas. Ce fut une super expérience.
Votre indépendance justement, c’était un postulat de départ ou un concours de circonstance ?
Last Train : Au début, c’était juste une évidence vu qu’on était rien. Et si on voulait tourner, enregistrer nos chansons, personne n’était là pour nous aider. On a donc monté deux entités : Un label – Cold Fame Records – et une boite de tournée. On s’en occupe le plus intensément possible. En plus, au fil du temps on commence à s’entourer de personnes. Et c’est super intéressant pour nous de garder la mainmise sur tout et emmener le projet là où l’on a envie. Si on avait un label et un manager, on serait vite éloignés de la réalité et des prises de décision.
Comment naissent les chansons chez Last Train ?
Last Train : En fait, une chanson ne peut pas sortir de quatre personnes en même temps. Donc généralement, c’est quelqu’un qui amène une idée – souvent Jean-Noël – voire même une chanson entière. Et nous tous derrière, on essaie de se l’approprier et surtout de la structurer. Après l’idée, c’est de la jouer beaucoup.
Jean-Noël : Cela fait un peu cliché de dire que j’apporte l’idée et que je ne suis absolument rien sans les autres mais c’est la vérité. La force de Last Train ne se résume pas dans une personne qui apporte les textes ou la musique, c’est surtout le fait que l’on soit tous les quatre à jouer les chansons. On connait plein de groupes qui changent de membres comme de chaussettes, nous c’est juste impossible. C’est notre cohésion qui fait notre force et ça se sent quand on joue, je pense. Donc oui, il y a l’aspect créatif, mais après il y a l’interprétation.
Vos clips s’avèrent particulièrement soignés. Attachez-vous une importance particulière à votre visuel ?
Last Train : Les clips, c’est le domaine de Julien. Le visuel va totalement avec la musique. Ce n’est pas qu’on se looke complètement, on ne met pas de costume de scène. Mais c’est important que le visuel colle, qu’il nous reflète tout simplement.
Julien : On aime bien aussi la cohérence entre l’image et le son. Si on reprend les clips, c’est super intéressant de partir d’une chanson que tu as travaillée musicalement et d’exprimer sur une vidéo l’ambiance que tu ressens. Les quatre clips ont été chaque fois quelque chose de différent. « Cold Fever », c’était le premier, on le voyait comme un genre de balade. « Fire », c’était vachement reposant, tout dans le fondu avec un long plan séquence. Ensuite il y a eu « Leaving Me Now » qui était beaucoup plus pêchu avec cette envie de donner un côté un peu doré à l’image. Et là plus récemment « The Holy Family », où j’ai seulement assisté le montage. C’était une captation live dont le but était de montrer l’esprit de famille qui nous anime. Et ce qui se passe sur scène, les émotions. Tout cela s’inscrit dans la dynamique du projet. On a envie de montrer qu’a aucun moment on ne va négliger quelque chose. Quelque soit le sujet, on essaie d’avoir un avis et de le faire au mieux.
Quelles sont vos influences ?
Last Train : On a tous une base rock. On peut écouter des groupes des années 60, Queens Of The Stone Age ou même les Beastie Boys. On aime bien la scène française aussi, Jeanne Added ou The Dø. En fait, on s’auto influence. Par exemple, Julien va aimer des trucs electro comme Thylacine et à force d’écouter tu apprends à comprendre pourquoi et à aimer ça aussi. On écoute vraiment de tout : de la pop, du hip hop, du rock and roll ou des trucs vraiment violents. Tant que c’est honnête et que cela nous touche…
Finalement, allez-vous trouver le temps d’enregistrer votre premier album ?
Last Train : On a fait deux sessions déjà en studio où l’on a enregistré une grosse vingtaine de titres sous forme de maquettes. Fin avril, on va se prendre vingt jours de studio pour enregistrer l’album qui sortira en début d’année prochaine.
Vous prenez votre temps donc…
Last Train : Oui, en fait on s’est développés par le live et on pense qu’on a encore beaucoup à apprendre dans ce domaine avant de sortir un album. On veut continuer à faire vivre nos morceaux, comprendre les choses, prendre notre temps et bien travailler.
Est-ce difficile de passer de Bercy à des salles comme aujourd’hui ?
Last Train : Non, le Cargo de Nuit, c’est déjà une grande salle. On est surtout passés de Bercy à un club anglais minuscule avec des problèmes de matos et pas grand monde dans la salle. La vraie descente aux enfers ! Mais c’est ce qu’il nous fallait, cela nous a remis les pieds sur terre.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Last Train : Ne pas mourir sur la route. Parfois on y pense et on se dit que ça serait vraiment très con. Et de la thune aussi, de la thune à foison ! Non, plus sérieusement, continuer à avoir beaucoup de monde à nos concerts. C’est ce qui nous touche le plus.