15ème édition. Deux villes. Sept dates sold out. Le festival Marsatac a de nouveau fait carton plein. C’était sans compter, encore une fois, sur ses grosses têtes d’affiche, ses groupes locaux en pleine ascension, et sur le domaine des Docks des Sud de mieux en mieux agencé.
Mais avant l’ultime soirée, nous avons découvert l’ambiance feutrée du Silo où le groupe local Husbands s’est livré à un premier concert plutôt prometteur. De l’électro pop made in Marseille qui a permis au public de se mettre en jambe avant le choc sonore délivré par le maître Tricky !
Un set de pur Rock avec (bien sûr) quelques nuances trip-hop nous rappelant les bonnes heures de Massive Attack. Tricky était tout simplement majestueux, jouant de ses micros comme d’un nunchaku, hurlant à qui voulait bien l’entendre que le Rock était aussi une de ses principales sources d’inspiration. Nous ne savions pas à quelle sauce il allait nous manger, nous sommes ressortis de ce Live sous le choc, épuisés de son énergie si communicative. Sur une reprise de Motorhead, la foule s’est même invitée sur scène avec plus de 50 personnes dansant et dérangeant cette ambiance d’habitude si feutrée du Silo. Tricky nous a foutu une grosse claque !
Le 28 septembre, soir de clôture, le mot d’ordre était « live ». Qu’il s’agisse de groupes ou bien de djs. Nous avons eu le droit à de grosses performances scéniques, sonores et visuelles. A commencer par Nasser, autre groupe local qui, à l’occasion de la sortie de leur nouvel album #7, ont ouvert le grand bal sous le chapiteau. Le trio marseillais à clairement et simplement mis le feu aux poudres. Grâce à la puissance et à l’efficacité de la batterie notamment. Le chanteur-batteur et ses 2 acolytes ont entamé leur set par « Bronson », tube electro-pop hors norme à l’efficacité redoutable. Le public était chaud comme la braise et la suite n’allait être que mouvement de foule sur un dance floor improvisé. Les meilleurs titres de l’album trouve tous leur sens en Live (I’m a Man, Discoball, Out of control…). Savant mélange de Rock, d’électro et de pop, les Nasser ont enchantés les docks par un concert qui figure sans aucun doute dans le top 5 des meilleures prestations de cette édition anniversaire de Marsatac.
Puis vint Bonobo. L’un des plus attendus ce soir là (entre autre). Le trip-hop électronique du dj et ses musiciens fut tout simplement hypnotisant. Le génie de Bonobo prend alors une tout autre tournure sur scène. Les musiciens de succèdent, à la guitare, la flûte traversière… Les bras et les corps ondulent à travers les lights qui se dispersent avec subtilité et parcimonie aux quatre coins de la salle. Le rêve prend prend forme. La musique électronique envoutante de Bonobo aura eu raison de nous. Et non la chaleur étouffante ainsi que la foule dense ce soir là.
Les noms se succèdent sur les scènes. Difficiles de contenter tout nos désirs. Cependant, impossible de rater le génie beatmaker qu’est Surperpoze. Trop peu de monde pour ce minot doué d’un sens inné du beat. Pourtant ses productions et ses remixs ont le mérite de mettre tout le monde d’accord. Seul bémol. L’enchaînement des tracks. Sinon rien à jeter. Avec comme joujous sa MPC et son ordinateur. Le minot a du talent, et réussi avec brillo à soulever le public venu en masse, après avoir senti les murs trembler.
Se succède Cashmere Cat. Le norvégien devenu, par la force des choses, aussi mystique que ses mixtapes. Le phénomène électronique r’n’b du moment, qu’il ne fallait pas louper. Le chat a sorti ses platines vinyles. Oui ça existe encore des mecs comme ça ! Casquette vissée sur la tête et raide comme la justice, Cashmere Cat est impassible face à la foule venue s’amasser pour lui. Techniquement irréprochable, l’artiste sait remettre au goût du jour les nombreux classique hip-hop r’n’b des années 90. L’atout majeur de ses lives (et mixtapes). A l’image d’un Coolio – Gangsta Paradise. La communion avec l’artiste ne se fera qu’à travers la musique. Mais on s’en fout ! Dieu que son live est bon ! Toujours aucun signe du chat. Il laissera d’ailleurs tourner les platines en guise de fin de live. Original.
Les anglais de Breton ont également permis au public de découvrir ou redécouvir leur univers si particulier, sorte de mix entre rock, pop et psychédélisme bien à propos. De vrais instrus, voilà qui fait également plaisir à voir et à entendre dans cette si riche programmation du festival. Les Breton ont entamé les hostilités par leur tubesque « Pacemaker » avant de dérouler les principaux titres de leur album « Other people’s problem » et de nous faire découvrir quelques perles de leur nouvel opus à venir. Un très bon moment de Live.
Juste le temps de se rendre sous le chapiteau ou Squarepusher se produit. Et de revenir aussi tôt voir Lindstrom ! Une déception à la hauteur de l’écran qui le surplombait. Ecran géant (fois deux) qui ne servait strictement à rien et dont l’unique but était de nous balancer deux vulgaires faisceaux lumineux (rouge et vert) oscillant au rythme des notes de basse qu’il jouait. Un son fouillis, trituré, vulgaire. Etonnant quant à la qualité recevable de son dernier album. Nul besoin d’artifice pour Lindstrom. Même si le son se mélangeait à celui de Zombie Zombie (juste à côté, les portes grandes ouvertes), la qualité du set était belle et bien au rendez-vous. Une électronique bien rondelette et rythmée. De quoi bien finir la soirée.
Quant à Kavinsky, si nous ne renions nullement les qualités de ses titres (déjà anciens pour la plupart), il est clair qu’à nos yeux, son live n’apporte pas grand-chose de plus. Certes bon nombre de personnes était essentiellement venues pour lui, mais force est de constater que des artistes aussi talentueux que ceux décrits si dessus ont autant voire plus de mérite à faire danser la foule !
Le festival Marsatac voit toujours plus grand. Et ce n’est pas sans nous déplaire. A noter cette année les nombreux espaces pour chiller et notamment un mur géants pour tagger. Bien fun ! Ainsi que beaucoup de vidéos projecteurs et d’animations. Un staff en grand nombre. Bref, le cocktail parfait pour une (des) soirée(s) parfaite(s) !
Nous en redemandons tellement c’est bon et de mieux en mieux (programmation et organisation) !