Si Martyn s’est fait un nom sur la scène dubstep. Il s’en éloigne de plus en plus pour remonter aux sources de la house music. The Air Between Words respire le son made in Detroit. Ça promet.
Indice de satisfaction 68%
Le magazine Tsugi a décerné la palme du disque du mois de juin à The Air Between Words , le nouvel album de l’anglais Martyn. Dans sa patrie, c’est un peu plus mitigé, chez Pitchfork on le note 6.6. Loin de nous enflammer il nous procure de bonnes sensations et quelques doutes.
C’est vrai, cet album qui aurait pu sortir en 1997, ou même avant, a quelque chose de spécial. Pourtant, cet opus homogène (on ne va pas s’en plaindre) au rythmes essentiellement rapides et binaires pourrait décevoir par ses choix un peu trop basiques. Ce n’est certainement pas une quelconque feignantise qui est à l’origine de cette direction artistique old school. On parlera plutôt d’un retour aux origines de la musique électronique du ou d’une séance éducative qui prend à contrepied les attentes des amateurs de neo bidule bass music.
Les phrases de piano un brin jazzy de The Air Between Words ne sont pas sans nous rappeler des débuts de la house music. Martyn effleure ici plusieurs ramifications de cette musique simple et DIY. La deep house, l’acid house, le 2 step sont bien plus que suggérées. La prouesse étant de parvenir à se débarrasser de tous les aspects fonctionnels du genre. C’est réussi. On soulignera aussi une collaboration avec le prolifique Four Tet sur le titre Glassbeadgames.
Après son premier album Great Lengths (2009) paru sur son label perso 3024 puis, Ghost People chez Brainfeeder (2011) c’est chez Ninja Tune que The Air Between Words nous est présenté.