Morrissey ou “Moz” pour les intimes, sort cette semaine World Peace Is None Of Your Business chez Capitol. C’est son dixième album studio. Un LP disponible en CD, vinyle et Digital. Voici notre chronique, à chaud :
Ce serait facile de commencer la chronique par « ENFIN » ou « ça valait le coup d’attendre »ou encore « le Roi est bien vivant » mais c’est surement déjà écrit ailleurs. 5 ans entre l’avant dernier album et celui ci, même si les records de My Bloody Valentine ou Laurent Voulzy sont loin en termes d’années lumière de gestation d’album, ça fait quand même long !
Et comme pour le retour de « you are the quarry » en 2004 (apres 7 ans ce coup là), l’attente est à la hauteur de l’événement. Maintenant on est sur d’une chose, Morrissey peut chanter jusqu’à ce que mort s’en suive, plus personne n’osera critiquer sur la forme l’idéaliste et l’esthète qu’il n’a jamais cesser d’être même dans les moments où l’habillage musicale paraissait manquer de finesse autour de sa voix et ses textes. Ici la question ne se posera pas tant l’album le place aux sommets à côté de« viva hate » « your arsenal » « vauxhall and i » et « «you are the quarry ».
Qui d’autre que Morrissey a autant assumé et revendiqué ses idées ses choix et ses prises de position, quand la presse après l’avoir porté aux nues a voulu creuser sa tombe à maintes reprises. A t’on jamais lu ou entendu Morrissey s’excuser ou édulcorer ses propos. Végétarien et défenseur de la cause animale(membre actif de la PETA) et pourfendeur de la bassesse humaine, Morrissey dit ce qu’il pense et pense ce qu’il dit.
Il est souvent drôle, parfois cruel dans ses attaques (qui ne sont que de l’auto défense en fin de compte), mais jamais hypocrite et toujours fidèle à son idéal. D’ailleurs ses textes se sont ouverts et universalisés avec le temps, plus encore dans ce nouveau disque que par le passé.
Les colères et frustrations adolescentes des textes des Smiths ont laissé la place aux témoignages et aux prises de position d’un homme responsable qui s’engage et milite sans calculs.
https://www.youtube.com/watch?v=oE4xnw8KRfk
La chanson « world peace is none of your business » est sur un terrain classique, lyrique et affecté, on entre dans l’album rassuré et impatient de la suite. « Neil Cassady drops dead » électrique et hâchée avec un intermède acoustique, ultra efficace. “I’m not a man” commence comme une berceuse avant de prendre de la hauteur dans une auto description romantique et forcément décalée. « Istanbul » une ambiance à la « ganglord », puissante et habitée. « Earth is the loneliest planet » et »the bullfighter dies », guitare acoustique dans la veine de « when last i spoke to Carol », l’Amérique du sud adore Morrissey qui le lui rend bien.
« Staircase at the university » peut être le chef d’oeuvre de l’album », avec « smiler with knife » oû le crooner Morrissey côtoie son double rocker. « Kiss me a lot » plus traditionel et sans surprise mais très réussi quand même. « Kick the bride down the aisle » texte cruellement misogyne et sarcastique qui n’oublie pas d’être drôle et ne donne pas envie de se marier. « Mountjoy » acoustique pour calmer le jeu aprés toutes ces émotions. « Oboe concerto » pour clore le disque dans le registre du grandiose.
La version « de luxe » de World Peace Is None Of Your Business agrémente l’album de 6 inédits de haut vol qui prolongent le plaisir( même si on aurait préférer les retrouver en faces B de singles, à l’ancienne).
Qui aprés 30 ans d’activité musicale est toujours autant attendu ? Morrissey est au delà du héros, du mythe, de la légende ou de l’icône. Il est Morrissey.
Elek Michael
22 juillet 2014 @ 20 h 02 min
Il manque juste un pinscher sur la pochette !