Neil Young reste toujours un jeune homme en colère. Sans doute son secret pour sortir, à près de 70 ans, un très bon disque de rock.
Le loner a donc une nouvelle tête de turc. Après s’en être pris à Georges W. Bush en 2006 sur Living With War, il s’attaque cette fois ci au géant de l’agroalimentaire, le groupe Monsanto.
Et nous sommes rassurés à l’écoute de The Monsanto Years, car l’année 2014 n’a pas été facile pour les fans de Neil Young. Un album de reprises acoustiques et un autre symphonique, ce n’est pas forcément ce que l’on attend de l’auteur de Hey Hey, My My.
The Monsanto Years est donc une violente diatribe à l’encontre de la multinationale américaine, reine des OGM et des pesticides destructeurs. Si la colère peut être mauvaise conseillère, elle n’a pas empêché Neil Young de faire cohabiter rock rageur et mélodie inspirée.
On en oublierait presque de parler du groupe qui l’accompagne. Non, il ne s’agit pas des fidèles Crazy Horse, mais de promise Of The Real, mené par les deux fils de Willie Nelson, Lukas et Micah. Ceux-ci ont sans doute stimulés Neil Young. Pourtant, It’s a New Day For Love a du mal à s’affranchir de l’influence tutélaire de ses glorieux ainés.
Wolf Wood, qui lui succède, est une ode à la nature, proche de l’univers musical de Harvest. Mais le rock reprend vite ses droits sur les deux titres suivants. Neil se livre alors à de belles joutes à la guitare avec ses nouveaux camarades. Le ton est plus léger sur le bluesy A Rock Star Bucks a Coffee Shop, même si le Loner épingle cette fois la chaine Starbucks, coupable selon lui, d’apporter son soutien à Monsanto.
Si Monsanto Years lui permet d’en remettre une couche « Qui sait quel avenir se profile pour les sols nourris par Monsanto ? », il finit par nous faire part de ses doutes sur le torturé If I Don’t Know.
Vous l’avez compris : Il faudra encore compter sur Neil Young dans le futur.
Indice de satisfaction : 75 %